Chapitre 5

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Astoria passa plusieurs heures à réfléchir en fixant le plafond. Des dizaines d'idées toutes plus bizarres les unes que les autres lui traversaient l'esprit. " Qu'est-ce que je suis ?", " Je ne peux pas être mi- humaine mi- naine ", " Est-ce que j'ai des pouvoirs ? ", " Est-ce que je suis une alien ? ", " De toute façon je n'ai jamais été fichu d'être normale, dès la naissance avec mes cheveux d'ailleurs. ", "Et si j'étais possédée ?", " et si tout ça n'était que mon esprit qui hallucine et que je suis entrain de devenir folle ?". Quand elle en eut assez d'être allongée, Astoria s'installa à son bureau et alluma son ordinateur. Elle passa plusieurs heures à faire des recherches et elle eut l'impression de trouver des réponses et des pistes. Quand elle l'éteignit enfin, elle avait une idée bien précise de ce qu'elle voulait faire. 

Elle ferma sa porte de chambre à clé et s'assit devant. "J'ai réussi à le faire une fois sans en être consciente, je devrais pouvoir y arriver à nouveau." essaya-t'elle de se persuader. Elle avait cherché sur internet les différentes choses que les magiques, les elfes et les fées, pouvaient faire avec leur magie. Apparemment certains elfes étaient capables de déplacer la matière par la pensée. On les appelait les télékinésistes. C'était ce qu'Astoria avait trouvé de plus ressemblant à la magie qui lui avait servie à déverrouiller la porte dans son rêve-qui-n'en-était-pas-un. Elle ne savait pas vraiment comment elle était sensée s'y prendre pour utiliser volontairement la magie, mais elle avait lu dans un article qu'il s'agissait de la force de la pensée, de la concentration, et de l'imagination qui étaient les clés pour la maitriser. Elle fit du mieux qu'elle pût le vide dans ses émotions et ses pensées et se concentra sur la serrure. Elle avança les mains et ferma les yeux. "Pourvu que j'y arrive". Elle avait besoin d'avoir une preuve qu'elle ne devenait pas folle. Et encore plus de savoir qu'il s'agissait de quelque chose qu'elle pouvait apprendre à contrôler. Elle imagina une serrure s'ouvrir. Le temps lui parut incroyablement long, mais elle continua à se concentrer sur la serrure jusqu'à ce qu'enfin elle sente des fourmillement dans ses mains et entendit un déclic. Elle ouvrit les yeux et testa la poignée, elle était toujours fermée. Elle ne pût retenir un soupir de déception " Zut, ça n'a pas marché.." commença-t'elle à penser avant d'être interrompu par sa mère.

- Chérie c'est toi qui a verrouillée la porte de la salle de bain ? lui cria-t'elle.

- Non, essaye dans une petite minute, des fois elle se bloque sans raisons. Répondit Astoria en essayant de garder son calme. Elle avait envie de sauter partout et d'afficher un sourire béat, mais elle ne voulait pas crier victoire trop vite. Après tout c'était peut-être une coïncidence. Elle referma les yeux et imagina de toutes ses forces que la porte de la salle de bain se déverrouillait.

- Tu as raisons, elle était bien bloquée, elle vient de s'ouvrir. Cria sa mère.

Astoria rayonnait de bonheur, elle referma les yeux et imagina cette fois que la serrure de SA chambre s'ouvrait.

Clic

La porte se déverrouilla . Astoria baissa la poignée et la porte s'ouvrit.

- Yeeesss ! S'écria elle.

- Tout va bien ma chérie ? Cria sa mère.

- Oui, oui . Je viens de réussir un exercice compliqué. Répondit Astoria sans vraiment mentir.

Elle s'entrainât une petite heure, toujours aussi émerveillée de ce qu'elle était capable de faire simplement par la pensée. Ses parents l'appelèrent finalement pour manger, et elle descendit avec une faim de loup et la fatigue d'après une bonne course à pied. Pendant le repas elle se sentit beaucoup mieux, une grosse partie du nuage noir qui flottait au-dessus de sa tête avait disparu. Elle discuta joyeusement avec ses parents et ils firent un jeu de société avant qu'elle retourne dans sa chambre.

Une fois tranquille et à l'abri des regards elle essaya un nouvel exercice. Dans son-rêve-qui-n 'en-était pas-un elle avait fait voler le gardien, elle devait donc être capable de faire de même pour d'autres objets plus légers sans problèmes.

Elle prit une petite balle en caoutchouc, et réfléchit à la façon dont elle devait s'y prendre. Elle ferma les yeux et visualisa la balle. Elle l'imagina de toutes ses forces en train de voler. Pendant quelques minutes elle s'efforça de l'imaginer voler, en rouvrant régulièrement les yeux pour vérifier si il se passait quelque chose. Soudain elle entendit un choc, elle rouvrit les yeux et vit que la balle venait de cogner le plafond avant de retomber. " Il vaut mieux que je garde les yeux ouverts pour cet exercice." Se dit-elle.

Elle reposa la balle devant elle et la fixa du regard. Elle se concentra et imagina que sa balle lévitait à quelques centimètres du sol. Après quelques minutes d'efforts et de concentration, la balle décolla de nouveau du sol et resta en l'air pendant une fraction de secondes avant de tomber. " Cet exercice demande beaucoup plus d'énergie et de concentration que pour la serrure" pensa-t'elle. Elle réessaya plusieurs fois et finit par réussir a faire tenir la balle à cinquante centimètres au-dessus du sol pendant une minute. 

Finalement elle s'écroula de fatigue sur son lit et s'endormit totalement vidée de ses forces.
Son sommeil était paisible elle se sentait bien. Elle se trouvait au millieu d'une vaste prairie, l'herbe rabattue par le vent qui soufflait. Le ciel s'assombrissait de minutes en minutes. Soudain le tonnerre gronda et la pluie éclata. Astoria sentit une présence derrière elle et se retourna. Deux silhouettes vêtues de longue capes pourpres se trouvaient à une dizaine de mètres d'elle et semblaient l'observer. Elle n'arrivait pas à savoir si il s'agissait d'hommes ou de femmes et ne voyait même pas leur visage cachée sous de larges capuches. 

- Qui êtes vous ? Hurla-t'elle sous la pluie.

Les deux silhouettes reculèrent de quelques pas et regardèrent autour d'eux comme pour vérifier qu'elle s'adressait bien à eux. Ils semblèrent se concerter du regard puis s'approchèrent d'elles, les mains en avant comme si elle était un animal craintif ou dangereux.

- Ne vous approchez pas ! Laissez-moi tranquille ! Hurla Astoria de plus belle. Elle ne savait pas pourquoi mais ils lui faisaient peur. Elle avait l'impression qu'ils lui voulaient du mal.

Les deux silhouettes marquèrent un arrêt, mais recommencèrent à se rapprocher d'elle presque aussitôt.

- J'ai dit STOP ! Hurla Astoria en tendant les bras devant elle.

Le paysage sembla être ballayé et tout disparut. Astoria se redressa violemment dans son lit, trempée de sueur. Elle essaya de calmer sa respiration. La lumière était tombée et sa chambre était plongée dans le noir. Elle alluma sa lampe et retint de justesse un cri. Sa chambre était sans dessus dessous. Les étagères étaient au sol, ainsi que ses livres et ses vêtements. Les feuilles et le contenu de sa trousse avaient volé un peu partout dans la pièce, et son miroir était brisé. Astoria se laissa retomber dans son lit en tremblant. Après avoir vainement essayé de se calmer, elle sortit de sa chambre pour voir comment allaient ses parents. C'était étrange qu'ils n'aient pas rappliqué dans sa chambre après le bruit qu'elle avait dût faire en pulvérisant tout. Il régnait un silence absolu dans la maison, et toutes les lumières étaient éteintes. Dans la cuisine, Astoria trouva une note laissée par sa mère.
" On part faire quelques courses avant la fermeture du magasin. Tu dormais quand on est parti, on n'a pas voulu te réveiller. On rentre bientôt, bisous ma puce. "
Elle avait décidément beaucoup de chance. Elle n'avait aucune idée de comment elle aurait pût expliquer l'état de sa chambre à ses parents.
Avant qu'ils ne rentrent, Astoria s'attella à tout ranger du mieux qu'elle pût et balaya les morceaux de son miroir qu'elle mit dans une boîte avant de pouvoir s'en débarrasser discrètement. Elle se sentait en colère d'avoir provoqué un ouragan dans sa chambre, mais en même temps elle avait l'impression qu'elle avait réussi à se protéger des deux silhouettes de son rêve. Mais il lui fallait des réponses. Elle pensait qu'apprendre à gérer ses pouvoirs serait suffisant, mais il y avait apparemment des choses qu'elle devait comprendre avant d'avoir de gros problèmes.

Le royaume des elfes 1-AstoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant