chapitre 8

227 24 18
                                    

Astoria ferma sa porte à clé, sortit de sous son lit le livre qu'elle avait commencé à son réveil et reprit sa lecture. Elle avait calé le livre sur ses genoux, il était large, lourd et très ancien. La couverture en cuir avait des enluminures et des reliefs dorés et les pages étaient épaisses et jaunies par le temps. Astoria manipulait chaque page avec précaution, consciente qu'il s'agissait d'une oeuvre d'art.

Il y avait beaucoup de chapitres très intéressants consacrés aux fées, mais elle se concentra sur les passages réservés aux elfes. Elle était sûre d'après ce qu'elle avait lu de ne pas en être une. Elle apprit qu'il existait diffèrents dons chez les elfes. La télépathie, la télékinésie, la téléportation, l'illusionisme, la métamorphose, l'invocation et l'hypnose. Les elfes pouvaient manifester plusieurs pouvoirs, généralement les mêmes que leurs ancêtres, et de puissances différentes. Chaque elfe avait un pouvoir dominant qui était plus puissant que les autres.

Après avoir lu tout ça Astoria en conclut qu'elle avait un don de télékinésie et de téléportation. Elle ne s'expliquait par contre pas comment elle s'était retrouvée dans une gare en pleine nuit. Elle se coucha en se demandant si elle n'avait pas était hypnotisée. Contrairement aux nuits précédentes, Astoria réussit à trouver le sommeil facilement. Elle se sentait légère et détendue. Même l'idée des deux silhouette ne la stressait pas, ce qui avait pourtant été la cause principale de ses précédentes insomnies. Cette nuit-là, Astoria fit un rêve très agréable. Elle se trouvait dans l'espace,  au milieu des étoiles. Elle flottait et elle voyait la planète Gaïa en face d'elle. À un moment elle sentit une présence à ses côtés, elle essaya de regarder mais elle n'arrivait pas à tourner la tête. Dans l'angle de son champs de vision, elle voyait des femmes et des hommes. Les plus proches d'elle semblaient avoir les cheveux blancs. Ils lui prirent les mains et lui murmurèrent des mots qu'elle n'arrivait pas à comprendre. Elle reporta son attention sur Gaïa, elle ne lui semblait plus comme avant. Quelque chose avait changé, mais elle ne se rappelait plus. Tout devint de plus en plus flou et les murmures s'intensifièrent, jusqu'à ce que tout devienne noir.

Le lendemain matin Astoria se leva tôt. Elle se sentait parfaitement reposée, et en fait cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi bien. Elle continua la lecture de son livre, mais n'apprît rien de nouveau sur la raison de l'apparition de son pouvoir. Elle trouva en revanche un descriptif détaillé de la télékinésie, qui correspondait parfaitement à ce qu'elle avait expérimenté jusque là. Une capacité à faire bouger des objets par la pensée, généralement avec le regard, mais parfois seulement avec la visualisation de l'action dans sa tête. Ils parlaient aussi d'elfes télékinesistes qui pouvaient déplacer leur propre corps ou d'autres matières organiques dans les airs,  ce qui semblait un peu moins courant, mais pas anormal. Astoria était heureuse d'en apprendre plus sur sa magie, mais de nouvelles questions se posaient. Un des chapitres du livre était consacré à la manifestation des pouvoirs Elfiques. Il était dit que les jeunes elfes commançaient généralement à manifester leur premier pouvoir à l'âge de trois ans. À ce moment là, le pouvoir était à sa forme la plus faible, et ne permettait pas à l'enfant de faire quoi que ce soit de vraiment dangereux. Pour les petits télékinésistes par exemple impossible de soulever plus qu'une peluche, pour les téléporteurs seulement des téléportations de moins d'un mètre, pour les télépathes pas de lecture ou d'envoi de pensée sans contact physique et un échange de regard avec l'autre personne. Ces pouvoirs augmentaient ensuite en puissance avec le temps au rythme où l'enfant apprenait à les utiliser. Astoria se demandait comment il était possible que ses pouvoirs surgissent de nul part à quinze ans, et d'une puissance qui n'avait pas l'air d'être la plus faible. Et surtout, comment pouvait-elle être une magique avec des parents non-magiques ?
Toutes ces interrogations se bousculaient dans sa tête et ravivaient son stress. Heureusement l'idée d'aller retrouver Tina après le repas détourna son attention et elle prépara ses affaires pour y aller, avant de descendre manger avec ses parents.

Quelques heures plus tard, dans la navette qui devait l'emmener chez Tina, Astoria repensait à la courte discussion qu'elle avait eu avec ces parents le midi même.

- Vous savez quand le réseau va revenir ? Avait-elle demandé pendant le repas.

- Non, mais ça risque de prendre encore quelques jours d'après ce que j'ai compris. En fait il ne s'agit pas d'une simple panne, il y a eu un gros courts-circuit et une longue zone de câbles a fondu, lui avait expliqué sa mère.

- Et le comble c'est que la télé a rendu l'âme ce matin, même plus possible de regarder des replays ou des DVD maintenant, avait bougonné son père.

- C'est dingue quand même, avait conclut sa mère.

Plus elle repensait à cette conversation, associée à la panne de son collège, plus elle se disait qu'il y avait quelque chose d'étrange dans ces brusques pannes qui arrivaient toutes au même moment. Elle fut tirée de ses pensées par un grincement strident puis l'arrêt brutal de la navette dans laquelle elle se trouvait. Les dix passagers du véhicule furent un peu secoués mais personne ne semblait blessé. Ils se regardèrent et un d'eux se leva pour tirer la manette d'alarme.

" Oh non pas encore une panne " pensa Astoria.

Quelques minutes passèrent avant qu'un des agents de la ville vienne débloquer le sas d'urgence pour faire sortir les passagers. En effet les portes des navettes n'étaient conçu pour ne s'ouvrir qu'aux arrêts-navette. Astoria sortit au milieu des adultes qui râlaient et demandaient des explications à l'agent qui ne semblait pas comprendre ce qui avait pu se passer. Heureusement ils étaient proches de la maison de Tina et Astoria termina la route à pied. Mais cette série de pannes la gênait beaucoup. Il y avait quelque chose dans tout cela qui lui échappait et ça l'agaçait profondément.

Le royaume des elfes 1-AstoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant