Chapitre 9

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L'après-midi chez Tina se passa à merveille, celle-ci récupèra les chapitres faits avant son arrivée, puis les deux adolescentes firent leurs devoirs ensemble en n'arrêtant pas de discuter. Et plus elles discutaient, plus Astoria avait l'impression d'avoir trouvé l'amie parfaite pour elle.

Le dimanche  Astoria se leva après une nouvelle bonne nuit de sommeil.  Elle prit son petit déjeuner, avant de s'installer dans sa chambre avec le deuxième livre qu'elle avait volé. Ce dernier s'appelait le " Grimoire de Xantus " Astoria l'avait pris car elle avait vu qu'il comportait beaucoup d'indications pour apprendre à contrôler différents dons. Il s'agissait du journal d'un professeur de magie elfique, qui avait étudié la magie pendant une grande partie de sa vie et consigné l'essentiel dans son carnet. Il y avait des descriptions précises d'exercices qu'Astoria décida d'essayer. 

Elle commença par quelques exercices de respiration. Quand elle avait lévité quelques jours auparavant, elle s'était contenté d'imaginer qu'elle volait. Le grimoire expliquait qu'il fallait entrer en contact avec l'air et ne faire qu'un avec lui pour ne pas brûler trop d'énergie. Elle s'allongea sur son lit et essaya de ressentir ce qu'elle avait lu. Elle s'entraina jusqu'à ne plus pouvoir décoller du tout, mais avec la satisfaction d'avoir commencé à apprendre quelque chose d'important.

Elle s'accorda une pose et continua à lire le chapitre sur la télékinésie. Xantus expliquait que c'était un don qui reposait surtout sur la maitrise de soi et la capacité à sentir et comprendre son environnement. Il expliquait que pendant les premières séances, il était essentiel de s'adonner à une lévitation méditative et de se concentrer sur son ressenti de soi et de l'espace, essayer de fusionner avec le reste et d'être en symbiose avec l'air autour.

Astoria recommença à s'entrainer. Elle ferma les yeux et essaya de suivre les consignes du livre. Elle inspira profondément et imagina que chaque cellule de son corps se mêlait à celles de l'air. Elle recommença plusieurs fois jusqu'à sentir un fourmillement dans sa poitrine. Elle s'éleva doucement, mais contrairement aux fois précédentes elle sentit qu'elle était portée par l'air et l'effort lui demanda beaucoup moins d'énergies que les autres fois. Elle plana à quelques centimètres du sol pendant presque deux minutes, avant de redescendre et de s'allonger sur son lit pour reprendre des forces. Astoria dormiy jusqu'au soir et ne se leva que pour aller manger, avant d'aller se recoucher pour une grosse nuit de sommeil.

Le lendemain matin, Astoria se rendit au collège. Elle y retrouva ses amies et s'assit à coté de Tina en classe en réussissant à suivre le cours sans trop bavarder. Quand la cloche sonna la récréation, elle descendit avec son groupe dans la cour et elles s'assirent sur un banc pour discuter. Tina lui parla des vacances qui allaient bientôt arriver et de ce qu'elle allait faire.

- La première semaine je pars avec mes parents dans notre maison à la montagne, et la deuxième semaine, je reste chez moi pour finir ma déco et faire mes devoirs. Et toi ? Lui demanda Tina.

- On ne part pas, ma mère doit avancer sur un projet à son travail et ne peut pas prendre de vacances. Lui expliqua Astoria.

- C'est dommage... Si tu veux tu pourras venir dormir chez moi pendant la deuxième semaine !

La cloche sonna la fin de la récréation et les filles se rendirent à leur cour de math. Depuis quelques semaines, les notes d'Astoria avaient chuté. Elle était distraite en cours et oubliait régulièrement de faire ses devoirs. Ses professeurs qui l'avaient depuis plus de trois ans commençaient à s'inquiéter, mais avaient décidé de ne pas la sanctionner pour l'instant. Elle avait toujours été une élève modèle, et même les meilleurs pouvaient avoir de mauvaises périodes. Astoria essayait de se concentrer de son mieux mais quoi qu'elle fasse ses pensées tournaient autour de tout sauf de ce que disait le professeur. Elle ne se sentait pas bien du tout, et avait l'impression d'étouffer. Une nouvelle idée avait fait son chemin dans sa tête et la harcelait. Et si ses parents n'étaient pas ses parents ? Petit à petit, Astoria commença à respirer de façon plus hachée et plus accélérée, elle avait la tête qui tournait et avait complètement perdue de vue qu'elle était entourée d'élèves et que son professeur faisait cours.

- Astoria ! Astoria, vous allez bien ?

Son professeur se tenait à côté d'elle et avait pausé la main sur son épaule d'un air soucieux. Cette voix parut très lointaine à Astoria mais elle répondit quand même.

- Non. Est-ce que je peux aller aux toilettes s'il vous plaît ?

- Allez-y.

- Je peux l'accompagner monsieur ? Demanda Tina avant qu'il ait eu le temps de désigner quelqu'un pour ce rôle. Le professeur aquiesça et Astoria se leva et sortit rapidement de la salle. Tina la suivit au pas de course jusqu'aux toilettes. Là-bas Astoria se passa la tête sous le robinet pour essayer de retrouver son calme.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Lui demanda gentiment Tina en lui tendant des serviettes de papier pour qu'elle essuie son visage dégoulinant.

- Une crise d'angoisse. Ça m'arrive souvent, ne t'inquiètes pas, lui répondit Astoria entre deux profondes respirations. Entre temps elle s'était mise à pleurer et son ventre était tellement noué qu'elle dût s'asseoir.

- Ça je m'en doute, mais ce que je voulais savoir c'est ce qui l'a déclenché, lui dit Tina en s'asseyant à ses côtés.

- Je... c'est compliqué, dit Astoria.

Elle se tourna vers Tina, et devant le visage désolé et inquiet de son amie, elle eut la sensation qu'elle pouvait se confier à elle. Du moins pour une partie de ses problèmes.

- Je crois que j'ai été adopté, annonça Astoria. Ses larmes reprirent et elle se remit à respirer profondément pour essayer de contrôler ses sanglots.

Tina la regarda avec compassion et la serra dans ses bras.

- Je ne sais pas si tes doutes sont justifiés ou non. Mais je suis sûre d'une chose, ça ne change rien à l'amour qu'ils ressentent pour toi, lui souffla-t'elle en lui frotta doucement le dos pour la calmer.

Et à ce moment là, les canalisations des robinets explosèrent et se mirent à envoyer de l'eau dans tous les sens. Les filles sortirent des toilettes à moitié trempées, et les pleurs d'Astoria avaient repris de plus belle.

- Astoria, regarde moi. Il faut que tu te calmes, ça va aller. Lui dit Tina en lui prennant les mains. Tiens, prend ça, c'est un collier porte-bonheur, mets le et sers t'en pour te rappeller que tu peux compter sur les personnes que tu aimes et qu'elles seront là pour toi. Je ne te connais que depuis quelques jours, mais tu comptes déjà pour moi et j'ai envie de t'aider.

Tina décrocha de son cou une chaîne argentée avec un petit médaillon en forme de coeur et le mit dans la paume de la main d'Astoria. Le contact du bijoux calma un peu l'adolescente. C'était une drôlement gentille attention de la part de Tina, et la preuve de son amitié lui fit très plaisir. Sans qu'elle s'en rende compte sa respiration commença à se ralentir et elle se détendit un peu. Les deux amies restèrent dans le couloir jusqu'à la fin de l'heure, et quand elles allèrent récupérer leurs affaires dans la salle de maths, Astoria se sentait beaucoup mieux.

A la fin de la journée Tina et Astoria allèrent chez Astoria pour faire leurs devoirs ensembles. Astoria expliqua un problème de math à Tina et cette dernière l'aida pour une rédaction de français. Le moment de partir arriva vite et Tina se leva et commença à rassembla ses affaires. Alors qu'elle tendait la main vers le bureau d'Astoria pour récupérer un cahier, elle fit tomber son réveil. Il heurta le sol et éclata en plusieurs morceaux.

- Je suis vraiment désolé ! Je vais l'amener chez un horloger que je connais. Je suis sûre qu'il peut le réparer, s'exclama-t'elle avec une expression désolée.

Tina se baissa et ramassa les morceaux, qu'elle fourra dans son sac.

- Ce n'est pas très grave, ne t'inquiètes pas. La rassura Astoria.

Elle raccompagna son amie jusqu'à la porte et lui dit au revoir. Malgré tout le sommeil qu'elle avait rattrapé la veille, elle se sentait toujours épuisée. Astoria remonta dans sa chambre et s'allongea sur son lit avec son téléphone avec l'intention d'écouter un peu de musique. Quand elle l'alluma, il y eu quelques étincelles et Astoria sentit une décharge dans ses doigts. Elle cria et lâcha violemment l'appareil qui tomba sur son lit. Quand elle le reprit il était chaud et légèrement fumant. Bien sûr il ne se ralluma pas, peu importait tout ce qu'Astoria essaya. Encore plus dépitée et agaçée, elle décida d'aller marcher un peu pour calmer ses nerfs.

Le royaume des elfes 1-AstoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant