Le royaume des elfes 1-Astoria

Chapitre 20

Astoria était dans le château, dans un grand, long, interminable couloir. Elle écoutait à une porte entrebâillée, à l'intérieur deux personnes qu'elle ne voyait pas discutaient avec entrain.

- Sana et Aidan sont au courant pour toi, je les ai entendu discuter. C'est elle qui a fait échouer nos tentatives contre le roi ! Et il y a pire ! de ce que j'ai comprit, la princesse a finalement des pouvoirs et ils sont sur le point de se révéler. Ce qui fait que nous avons désormais une héritière en plus à éliminer pour accéder au trône. Chuchota une voix de femme.

- Ce n'est pas possible ! comment allons-nous faire ? Nous ne pouvons pas supprimer la guérisseuse, Aidan, le roi, la reine et la princesse, ce serait trop compliqué et trop long ! On se ferait attraper avant d'avoir pu finir le travail. lui répondit une voix d'homme dans un souffle roque et sifflant qui fit frémir Astoria.

- Il y a peut-être un moyen, la princesse est sans surveillance pour l'instant. Sana ne dira rien au roi tant que la situation ne sera pas critique. Nous pourrions surveiller la princesse jusqu'à l'apparition de ses pouvoirs. Ensuite il faudra agir vite, avant que le roi ne s'en rende compte et la placer sous sa protection. Il faudrait l'hypnotiser et se débrouiller pour la faire tuer le roi et la reine, puis la tuer à son tour.

- Ce n'est pas une mauvaise idée, et pour Sana et Aidan, qu'est-ce qu'on fait ?

- Ils n'ont pas parlé jusque là, nous pouvons attendre un peu, et une fois au pouvoir, les réduire au silence, ou effacer leurs souvenirs.

La vue d' Astoria commença à se brouiller. Elle jeta un coup d'œil par l'entrebaillement de la porte pour voir qui parlait. Elle aperçut le père d'Acanthi et une femme de dos, qu'elle ne put reconnaitre à cause de la cape et de la capuche rabattu sur sa tête. Argus l'aperçut et son visage se figea dans une expression de colère.
- Attrape-le ! Il faut lui effacer la mémoire avant qu'il ne répète quelque chose !

Astoria se sentit décoller du sol et essaya de se débattre mais tout redevint noir. Quand elle ouvrit les yeux, elle se trouvait dans sa chambre.

- Elle est réveillée !! Hurla Tina qui se trouvait au bord du lit. Elle se jeta sur Astoria et la serra dans ses bras.

- Doucement Tina, je ne suis pas morte. Tout va bien. Que s'est-il passé ? Demanda Astoria la voix tremblante.

Elle n'était pas prête d'oublier ce cauchemar. Dans le cas bien peu probable où il s'agissait d'un cauchemar.

Acanthi se leva de sa chaise et s'approcha du lit :

- Nous étions entrain de faire un exercice de télépathie et tu t'es évanouie. C'est ma faute, je t'ai fait utiliser beaucoup trop d'énergie, même un elfe expérimenté n'aurait pas tenu le coup.

- J'ai raté mon test d'admission ? La voix d'Astoria se brisa sous le coup de l'inquiétude.

- Tu rigoles j'espère ! S'exclama Tina. Les juges ont été très impressionnés. Tellement qu'ils ne vont pas te faire passer les autres épreuves. Tu es admise à l'académie de magie ! On va être dans la même classe !

Aidan rentra dans la chambre, interrompant les effusions de joie des deux adolescentes. Il les observa avec un sourire attendrit et demanda ;

- Comment va notre belle au bois dormant ? Tu nous as fait une sacrée frayeur tu sais.

- Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive. J'ai dormi si longtemps ? S'enquit Astoria

- 5 heures. Si tu le permets je vais t'ausculter pour vérifier que tout va bien. Acanthi, peux-tu aller prévenir ses parents qu'elle s'est enfin réveillée ? Demanda Aidan.

- Ce n'est pas plutôt Sana qui devrait m'ausculter, sans vouloir vous vexer ?

Aidan et Tina échangèrent un regard chargé d'émotions qu'Astoria n'arriva pas à interpréter. Tina s'assit au bord du lit et lui prit délicatement la main. Astoria sentit une boule d'angoisse se former dans son ventre. Quelque chose d'horrible était arrivé.

- Pendant ton test, Sana est tombée dans les escaliers, son état est très alarmant. Elle est dans le coma depuis plusieurs heures, nous ne savons pas si elle va s'en sortir. Si ta mère ne l'avait pas trouvé par hasard quelques minutes après sa chute, elle aurait put y passer.

Astoria se laissa tomber sur son oreiller et respira profondément pour se calmer, tout en repensant à la mise en garde de la guérisseuse. Si il y avait une chose dont elle était encore sûre, c'était que ce malheur n'était pas un accident, et Sana le savait aussi. " Plus rien ne protège mes parents. Nous sommes les prochaines cibles. Il faut que je dise tout à Tina, elle m'aidera. Il nous faut agir, et vite ".

Quand elle eut retrouvé un semblant de calme, Aidan ausculta Astoria. Tout semblait en ordre et cette dernière se rendormit, encore épuisée par sa dépense d'énergie et toutes les dernières émotions.

Astoria était baignée de lumière. Une lumière éclatante, accueillante et réconfortante. Une lumière divine. Elle avait vaguement l'impression de connaître cet endroit, mais ne se souvenait pas de quand elle y était venue. Elle sentit deux mains chaudes se poser sur ses épaules. Derrière elle quelqu'un lui murmura à l'oreille :

- Tout ce dont tu as besoins est en toi, aies confiance. Ta force est pour l'instant enfouie, mais bientôt elle jaillira. Le temps vient à bout de tous les maux. N'ai plus peur mon enfant.

La voix s'estompa mais Astoria pouvait toujours sentir la présence derrière elle. La lumière s'estompa laissant place aux étoiles et aux planètes. Astoria flottait dans le cosmos. Devant elle se dessina la planète Gaïa. Elle se sentait tirée vers la planète mais essaya vaguement de résister. Elle ne savait pas pourquoi, mais c'était trop dur pour elle là-bas. Dans un souffle, la voix lui murmura.

- Tu as ton rôle à jouer et une vie à vivre, enfant. Nous nous retrouverons bien assez tôt, mais ta place n'est pas parmi nous pour l'instant. Maintenant va.
La présence s'estompa et Astoria se retrouva propulsée vers la planète Gaïa.

Astoria se redressa dans son lit, trempée de sueur. En se levant elle remarqua avec étonnement qu'elle se sentait sereine et confiante. Au dehors, la nuit était tombée. La jeune elfe fit quelques pas sur le sol froid et posa son front sur un carreau de la vitre. La pleine lune neimbait les jardins d'une douce lumière. Astoria se fit la réflexion que tout allait bien se passer et qu'elle allait jouer son rôle, sans en avoir peur. Elle était forte et elle avait confiance en ces capacités.