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LES AMOURS PRÈS DU CIEL

Mission lune de miel

(J'ai oublié de préciser que cette intrigue se déroule à notre époque. Donc il y a la guerre Russie/Ukraine MAIS ça ne veut pas dire que Fyodor est pour la guerre.).

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   — Han ! A-Attends- Niko... Nikolaï attends, stop, stop ! Stop, s'exclama Fyodor en essayant de repousser son petit ami. A-Arrête !
   — Quoi, demanda Nikolaï en s'arrêtant.
   — A-Arrête je peux pas continuer, je suis en train de mourir de chaud, dit Fyodor d'une voix essoufflée. Je peux pas rester là...
   Le jeune homme força Nikolaï, qui était allongé sur lui, à se pousser sur le côté, et tendit le bras pour couper le radiateur près de lui. Il sortit du lit, essoufflé, les jambes tremblantes, dégoulinantes de sueur et de lubrifiant, et se dépêcha de sortir de sa chambre. Dès qu'il en sortit, une vague de fraîcheur submergea son corps et il poussa un soupir de soulagement, tout en partant dans le salon pour s'effondrer sur le canapé.
   Il venait de passer à deux doigts de sa fin, il avait bien failli mourir de chaud. Il ne savait pas ce qui leur avait pris pour qu'ils aient la bonne idée de s'enfermer dans leur chambre, et de mettre le chauffage à fond pour faire l'amour. C'était complètement stupide, Fyodor ne supportait pas le chaud, c'était presque une tentative de suicide à ce stade. Enfin si, il savait pourquoi ils l'avaient fait. Parce que Nikolaï avait dit « si on veut faire notre lune de miel dans des endroits exotiques, on doit s'entraîner à baiser dans la chaleur. ». C'était de loin la pire idée qu'il n'ait jamais eue. Et il en avait eu, des mauvaises idées, au cours de sa vie.
   Fyodor détestait la chaleur, il ne supportait pas ça, il se sentait fondre au-dessus de vingt degrés, il brûlait en moins de deux minutes au soleil, s'il restait trop longtemps au chaud il faisait une insolation, alors qu'est-ce qui lui avait pris d'accepter la proposition de Nikolaï ! Il était devenu fou !
   Il venait de frôler la mort juste avant son mariage, c'était complètement stupide. Fyodor leva ses mains devant son visage et les agita pour se faire de l'air, en essayant de prendre sa respiration. Il faisait bien meilleur ici, l'air était frais et léger, pas comme dans la chambre où il était lourd et épais. Mais Fyodor avait toujours chaud, même s'il était complètement nu.
   Des pas se firent rapidement entendre, et Nikolaï arriva dans le salon.
   — T'es mort, demanda-t-il en se penchant par dessus le canapé.
   — Presque.
   — J'aimerais bien garder mon fiancé ! T'es le seul à ma hauteur, tu peux pas me laisser !
   — Crois-moi, j'aimerais bien ne pas mourir pour une raison aussi stupide que baiser dans un espace à quarante degrés, répliqua Fyodor d'un ton sec.
   — Il faisait même pas trente degrés bébé, dit Nikolaï en riant.
   — Mon corps l'a ressenti comme s'il faisait soixante degrés, estime-toi heureux que je sois encore en vie.
   Nikolaï éclata de rire, et Fyodor lui lança un regard noir. Son petit ami finit par contourner le canapé, puis il le releva pour s'installer derrière lui et le prendre dans ses bras. Il le prit contre son torse, de façon à ce qu'il soit adossé contre lui, et posa sa tête sur la sienne. Il attrapa un magazine qui traînait sur la table basse près d'eux, et l'agita doucement devant le visage de Fyodor, ce qui apaisa le jeune homme.
— Toi tu survivras pas longtemps au réchauffement climatique, dit-il avec un soupir.
— C'est bien pour ça je ne pollue pas et que je ne fais pas de surconsommation.
   — On peut laisser tomber la lune de miel aux Caraïbes, dit Nikolaï d'un air déçu.
   — De toute façon les Caraïbes c'est cliché, répliqua Fyodor en caressant ses cuisses pliées autour de son bassin.
   — C'est vrai. Tu veux aller où ?
   — Au pôle Nord, avec les ours polaires et la neige. Là au moins je risque pas de mourir.
   — Mais moi je vais mourir de froid ! Et puis y'a rien à faire là-bas, on pourra même pas coucher ensemble ! Je pense qu'on devrait plutôt aller dans un endroit paradisiaque. Comme... les îles Canaries !
   — Jamais de la vie, si je vais là-bas je vais y rester, dit Fyodor en secouant la tête.
   — En Polynésie ?
   — C'est pire.
   — Ou alors on va en Occident, ça serait beaucoup mieux pour ta survie.
   — J'aime pas l'Occident, ce sont des capitalistes.
   — Bébé il faut que tu fasses un effort, y'a pas dix mille pays, dit Nikolaï en riant. Choisis un pays là-bas !
   — L'Angleterre. Il pleut toujours là-bas.
   — Rien n'est bon là-bas, dit Nikolaï en grimaçant.
   — Oui mais là-bas ils sont ouverts aux gays.
   — Mais personne ne comprend quand ils parlent, leur accent est horrible. On peut aller en Allemagne, proposa alors Nikolaï.
   — En Allemagne ?! Le pays des sandales-chaussettes ?! Ça va pas ?!
   — C'est vrai que ça craint. Sinon on va en France.
   — Mais t'es malade ?
   — Ben quoi ? La France c'est un pays de stars et de personne stylées... Enfin Paris c'est comme ça.
   — Alors déjà c'est nos ennemis, je déteste Macron, et je déteste les français tout court.
   — Mais tu les connais pas !
   — Pas besoin, ils sont mal élevés, ils crachent par terre, ils sont dégoûtants, ils parlent mal, ils brûlent des poubelles, et c'est hors de question que je mette les pieds dans un pays qui pue le fromage. Moi vivant je ferai jamais ma lune de miel là-bas, déclara Fyodor d'un ton catégorique.
   — Paris a l'air cool.
   — La ville, les monuments et la culture sont cool. La langue est cool, la Tour Eiffel est cool, les musées sont cool. La population non. En plus ils sont en révolte en ce moment, ils cassent tout. Et tu supporterais pas de te mélanger aux plébéiens de France. Là-bas personne n'est à ton niveau, tu deviendrais fou.
   — C'est vrai, dit Nikolaï avec satisfaction. Bon alors pas la France. On peut voyager sinon. Tu aimerais qu'on retourne en Russie ?
   — Si on y va on va se faire enfermer Niko. Et j'ai pas envie de faire ma lune de miel dans un pays en guerre.
   — Hmm... Alors on va où ?
   — Sur Neptune, on sera tranquille là-bas, soupira Fyodor.
   — Y'a des lits sur Neptune ? Parce que si on peut pas baiser ça n'a aucun intérêt.
   — On se débrouillera t'inquiète pas. Sinon on le fait en flottant dans l'espace.
   — Ça serait incroyable ! Il faut qu'on le fasse, on serait les premiers à le faire !
   — On le fera t'inquiète pas. Et l'avantage c'est qu'on sera loin des gens, on sera tranquille.
   — Toi tu vas t'ennuyer sans Chûya et Ryû, et surtout dans tes livres !
   — Mais je t'aurais toi, c'est suffisant.
   — C'est vrai, dit Nikolaï en embrassant son épaule. Et je serai bientôt ta famille, donc t'auras besoin de personne d'autre !
— Tu l'es déjà.
— Je veux dire, je le serai officiellement ! D'ailleurs on prend quel nom de famille ?
— Le tien.
— Oh mais je voulais le tien, dit Nikolai avec déception. C'est un nom de famille de nobles...
— Mon père va venir nous couper la tête si on prend son nom de famille.
— T'as pas tort. Il vient au mariage d'ailleurs ?
— Non.
— Mais tu l'as prévenu ?
— J'ai pas réussi à le joindre. Il veut pas me parler et c'est très bien comme ça, mentit Fyodor.
Nikolaï ne répondit rien. Fyodor savait qu'il ne devrait pas mentir à Nikolaï, mais il ne voulait pas lui dire que son père l'avait déshérité. Sinon il s'en voudrait de l'épouser, ou pire, il appellerait son père et serait capable de se disputer avec lui. Alors Fyodor préférait garder le silence, surtout que c'était suffisamment humiliant pour qu'il ne veuille en parler. Il savait que son père réagirait mal en apprenant son mariage, mais de là à le déshériter... Ce n'était pas que Fyodor espérait toucher un héritage après sa mort, moins il se rappellerait de son père et mieux il se porterait. Mais l'acte restait tout de même très blessant...
— T'es triste, demanda Nikolaï au bout d'un moment.
— Non, je m'en fiche.
— Ça te dérange pas de pas avoir de famille à ton mariage ?
— Ma famille sera là.
— Ah bon ?! Qui ça ?! Je les connais ?!
— Niko c'est toi ma famille. Et Chûya, Ryûnosuke et Sigma, et ils seront là, donc ma famille sera là. J'ai pas besoin de plus. Au moins je suis sûr de voir que des personnes que j'aime.
— ... Oui d'ailleurs à ce propos... Il faut que je te dise quelque chose. J'ai invité Dazai et Ranpo...
— Pardon, s'écria Fyodor en se tournant vivement vers Nikolaï.
— Mais c'est juste parce que ça sera drôle, dit aussitôt Nikolaï sur un ton d'excuse. Ils ont pas de vie alors c'est sûr qu'ils viendront, et ça les renverra à leur vie de célibataires alors-
— « Leur vie de célibataires », Dazai drague Chûya depuis des mois, cria Fyodor avec colère.
— Hein ?! Mais il aime les femmes ! Il en drague tous les jours !
— Oui mais tout à l'heure je l'ai vu draguer Chûya, et Chûya m'a dit que... Attends mais c'est vrai ! Il drague toutes les femmes qui passent sous son nez et à côté il drague Chûya, réalisa soudain Fyodor en se levant. Mais je vais le tuer ! Il le trompe !
— Non mais- Attends chéri t'emballe pas, je pense pas qu'il les drague sérieusement, dit Nikolaï en essayant de le retenir, partagé entre le rire et l'incrédulité. Dazai qui drague Chûya, c'est la meilleure !
   — Ça te fait rire ?!
   — Avoue que c'est quand même drôle ! Pauvre Chûya, qu'est-ce qu'il a fait pour mériter un tel fardeau ?
   — Il ne le mérite pas justement, et je vais tout de suite aller dire deux mots à Dazai, décida Fyodor en s'en allant.
   — Fyodor t'es à poil !
   — Et ben comme ça il pourra dire qu'il a vu une fois dans sa vie quelqu'un de nu devant lui.
   — Oui mais moi je refuse qu'un autre homme que moi voit mon mari nu, répliqua Nikolaï en attrapant soudain Fyodor pour le ramener vers leur chambre.
   — Nikolaï lâche-moi, j'ai un meurtre à faire !
   Nikolaï ne l'écouta pas. Il le souleva par la taille pour l'empêcher de s'échapper et le posa sur son épaule, avant d'entrer dans leur chambre et de le jeter sur leur lit, comme s'il n'était rien de plus qu'un coussin de plume. Fyodor essaya de se relever pour s'enfuir, mais Nikolaï le repoussa en arrière, il grimpa sur le lit, entre ses jambes, et attrapa ses poignets pour les appuyer près de sa tête.
   — Fyodor Mikhaïlovitch Dostoïevski Gogol. Il est actuellement une heure cinquante-quatre du matin et tu es entièrement nu. Alors non, tu ne vas certainement pas partir chez notre ennemi, tu vas rester dans ton lit, avec ton fiancé, c'est-à-dire moi, avec qui tu vas faire l'amour jusqu'à t'écrouler de fatigue, dit Nikolaï d'un ton autoritaire.
   Fyodor haussa les sourcils et dévisagea son fiancé, avant qu'un sourire joueur n'apparaisse sur ses lèvres.
   — Si je n'obéis pas tu vas me punir, demanda-t-il en prenant une voix timide.
   — Évidemment. D'ailleurs je vais tout de suite le faire, pour que tu n'aies plus jamais envie de partir te balader nu chez le voisin.
— Vas-y donne moi une leçon. Mais attends...
   Fyodor se leva et trottina jusqu'aux fenêtres de la chambre pour les ouvrir en grand, et faire rentrer l'air nocturne de la nuit, avant de retourner vers le lit. Il monta à califourchon sur Nikolaï en lui jetant un regard provocateur, et s'appuya sur ses épaules.
   — On peut reprendre, dit-il avec satisfaction.
— T'as pas peur d'avoir froid ?
— Même dans un blizzard je pourrais faire l'amour chéri, répliqua Fyodor d'un air supérieur.
— Tu serais terriblement sexy nu dans la neige, dit Nikolaï en l'empoignant fermement par les hanches.
— Je suis toujours terriblement sexy. Fais-moi l'amour au lieu de fantasmer.
   — Et je veux que tu cries pour que tout l'immeuble t'entende, déclara Nikolaï.
   — Bien sûr, je crie toujours pour que tout l'immeuble m'entende. Ce serait dommage que Dazai et les autres oublient qu'ils sont célibataires.
   — Et que ce sont des moins-que-rien, ajouta Nikolaï avec excitation.
   — Je vais m'arranger pour qu'ils n'oublient pas. Maintenant, donne-moi de bonnes raisons de crier.
   — Tes désirs sont des ordres, sourit Nikolaï en soulevant ses hanches.

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Il est trop joli le fanart que j'ai mis en média, il est comme Le Baiser de Klimt 🥰

J'espère que l'os vous a plu, le prochain sera sur Atsushi et Aku 🤭

Zoubi zoubi mgl 🦦

Recueil Bungo Stray DogsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant