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LES AMOURS PRÈS DU CIEL

L'affreuse bibliothèque de Dazai


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   — S'il fait quelque chose de mal t'as qu'à crier, je viendrais tout de suite.
   — Il va rien faire du tout, t'inquiète pas.
   — Il est vraiment louche, je t'assure. N'accepte rien à boire. Et touche à rien, on sait jamais. Et surtout te laisse pas faire.
   — Fyodor, il ne va rien me faire du tout.
   — Surtout tu bois pas de vin, son vin est immonde, et il faut que tu restes sobre. Et au moindre problème hésite pas à m'appeler, je t'entendrais, je serais juste à côté, continua Fyodor, qui tenait Chûya par les épaules en le regardant fixement.
   — Fyodor. Je vais juste chez Dazai, je risque rien du tout, rassura Chûya avec un sourire.
   — Tu rigoles ?! C'est super dangereux chez lui, dans sa cuisine il y a des couteaux partout, il a plein de cordes pour se pendre, et il a des médicaments vraiment douteux dans sa salle de bain ! Chûya tu risques ta vie là !
   — Tu vas rentrer chez un fou, t'es pas assez préparé pour ça, soupira Nikolaï.
   — Dazai n'est pas un tueur en série non plus, intervint Ryûnosuke avec calme. Il ne va rien lui faire.
   — Il va le découper en morceaux, on va plus jamais le revoir, s'exclama Fyodor d'un air lugubre. Chûya, tu peux encore fuir. Fuis. Vraiment.
   — Je sais que c'est difficile à avaler, mais Dazai me plaît et je lui plais, tout ça bien.
   — ... Il te manipule c'est ça ? Il t'a jeté un sort ?!
   — Mais non !
   — Chûya il faut que tu me parles, je peux t'aider d'accord, je peux te sortir de là, gémit Fyodor en secouant ses épaules d'un air désespéré.
   — Mais tout va bien, je vais juste à un rendez-vous avec lui !
   — Il t'a hypnotisé ?! Chûya dit « vin » si tu ne peux pas parler librement ! Je peux t'aider, on va s'en sortir d'accord !
   — Mais je-
   — Tu n'es pas tout seul d'accord ? Tu n'es pas seul ! Est-ce que tu me reconnais ?! Tu sais qui je suis ?! Il t'a fait un lavage de cerveau ?!
   — Fyodor j'aime vraiment Dazai, tout va bien, ria Chûya, alors que Fyodor le secouait de plus en plus fort.
   Chûya jeta un regard amusé à Fyodor, avant de regarder Nikolaï, qui lui jeta un regard désolé, comme si c'était la dernière fois qu'ils se voyaient. Et bien, il n'était pas prêt de retrouver Dazai chez lui avec ces deux-là.
   Après plusieurs mois de drague intense et de flirt, Chûya avait enfin un rendez-vous avec le bel inconnu de la librairie. Dazai lui avait proposé de passer chez lui dimanche soir pour « étudier de plus près sa collection de livre », et Chûya avait attendu avec impatience que ce jour arrive. Il avait vraiment hâte de découvrir l'appartement de Dazai, il était curieux de voir s'il était à son image, désordonné et accueillant. Il voulait aussi découvrir ses livres, étant éperdument épris de la littérature, il avait très envie de voir la bibliothèque de Dazai, même s'il savait que ce n'était pas réellement pour cela qu'il l'avait invité chez lui. Et surtout, il était impatient de découvrir la chambre de Dazai, car il comptait bien finir dans son lit.
   Autant être honnête, si Chûya allait chez Dazai, c'était pour passer la nuit chez lui. Il attendait ça depuis bien trop longtemps pour louper l'occasion, et il mourrait d'envie de finir nu dans ses bras. Et vu toutes les avances osées que Dazai lui faisait, il devait vouloir la même chose que lui. Mais il valait mieux qu'ils le gardent pour eux, parce que si Fyodor apprenait que Chûya comptait coucher avec son pire ennemi, il allait faire un arrêt cardiaque. Le pauvre, déjà qu'il n'arrêtait pas de se faire des films depuis qu'il savait qu'ils allaient passer la soirée ensemble... Mais Chûya ne pouvait pas lui en vouloir. Il ne connaissait Fyodor que depuis quelques années, lorsqu'ils s'étaient rencontrés à la fac, mais ils étaient très proches et Fyodor était comme son grand frère. Tout comme Chûya était lui-même le grand frère de Ryûnosuke.
   — Il faut j'y aille, finit par dire le jeune homme, qui se trouvait en réalité sur le palier du cinquième étage.
   — Moi aussi je dois y aller, j'ai rendez-vous avec Atsushi, dit Ryûnosuke.
   — Chûya, n'oublie pas qu'on peut te venir en aide à tout moment, assura Nikolaï en hochant la tête. Tu n'es pas seul. Ryû t'as des préservatifs j'espère ?!
   — Mais oui, s'exclama ce dernier en rougissant.
   — Bonne chance Chûya, finit par dire Fyodor d'un air dépité.
   — Fyodor, tout va bien se passer, rassura Chûya avec amusement.
   — Tu dis ça parce que tu ne connais pas le vrai visage de Dazai. Ce mec est ravagé.
   — T'inquiète pas pour moi, je sais très bien me défendre.
— Chûya !!!
Une porte claqua dans le couloir, des talons martelèrent la moquette qui couvraient le sol, et Chûya se retourna pour voir Dazai sortir de son appartement et courir vers lui.
— T'étais là depuis tout à l'heure et t'es même pas venu chez moi, s'indigna Dazai en lui sautant presque dessus pour le prendre dans ses bras.
— J'allais venir, je leur disais juste au revoir, expliqua Chûya avec un sourire.
— Euh un mètre de distance s'il vous plaît, lui met pas ton odeur de clochard, dit Fyodor en les détachant pour écarter Dazai de Chûya.
— C'est toujours mieux que d'avoir une odeur de rat ! Attends mais Chûya tu connais aussi Niconlaï et Akutagawa ?!
— Oui, c'est comme mon petit frère.
— Hein ?! Mais pourquoi tu l'as pas dit ?!
— Je savais pas que c'était ton voisin.
— C'était amusant de rien dire, expliqua Ryûnosuke.
— Je rêve ou tu m'as appelé Niconlaï, s'indigna Nikolaï.
— Quoi ? C'est un nom qui te va parfaitement !
— Ah ouais, s'énerva Nikolaï en s'avançant vers Dazai.
— Laisse tomber Niko, les chiens se taisent quand on les ignore, dit Fyodor en posant sa main sur le torse de son fiancé pour le retenir.
— T'es bien placé pour le savoir, t'es clairement le chien de Nikolaï toi, répliqua Dazai.
— Bon ça suffit, arrêtez de vous disputer, intervint Chûya avec agacement. Vous deux rentrez chez vous, Ryû je compte sur toi pour les gérer, et Dazai amène moi chez toi.
— Avec plaisir, répondit Dazai en le prenant par la main.
— Dazai je te surveille, si j'entends le moindre bruit suspect je t'envoie au goulag c'est clair, lança Fyodor d'un ton menaçant.
— Retourne dans ton pays de fou au lieu de me parler, répliqua Dazai en entraînant Chûya vers son appartement.
Fyodor fit claquer sa langue contre son palais et murmura quelque chose en russe que Chûya ne comprit pas, mais c'était probablement une insulte vu le regard qu'il avait lancé à Dazai. Ryûnosuke finit par le pousser chez lui, ainsi que Nikolaï, et leur porte claqua. Chûya aurait préféré qu'ils sortent dehors, car leur appartement était collé à celui de Dazai et... il n'avait pas vraiment envie qu'ils écoutent ses ébats.
Mais ils n'avaient pas l'air décidés à partir alors... Tant pis pour eux. Chûya se laissa conduire chez Dazai, et il pénétra bientôt son appartement.
— J'ai tout rangé pour toi, annonça fièrement Dazai, alors qu'il retirait ses chaussures.
— Je vois ça. Pourquoi est-ce qu'il fait aussi sombre ?
— Parce que c'est toi ma lumière.
Chûya regarda Dazai avec surprise, avant qu'un sourire n'apparaisse sur ses lèvres.
— Je valide cette phrase de drague, dit-il d'un air amusé.
— Tant mieux ! Viens je vais te montrer ma bibliothèque !
Chûya n'eut pas le temps de répondre que Dazai serra sa main dans la sienne et le tira vers son salon. La pièce était rectangulaire, elle n'était pas spacieuse, mais l'absence de meuble la rendait plus grande qu'elle ne l'était réellement. Il n'y avait presque rien ici, seule une table basse reposait au centre de la pièce, sur laquelle étaient posés plusieurs rouleaux de coton. Trois coussins blanc entouraient la table, ils étaient posés sur la moquette brune qui couvrait le parquet. Chûya eut un petit sourire lorsqu'il se rendit compte que les couleurs de la pièce s'accordaient à celles de Dazai. Les volets à moitié fermés étaient bruns et tiraient sur le café, les rideaux étaient basanés, et le parquet sombre. La table basse était en bois de châtaignier, les coussins d'un blanc crémeux, et les murs blanc de lait.
Et au fond de la pièce, des planches de chêne étaient suspendues contre le mur, et des rangées de livres s'étendaient dessus. Il y avait en tout six étages qui prenaient toute la largeur du mur, ce qui laissait beaucoup de place pour installer des livres dessus. Chûya aimait beaucoup l'atmosphère qui se dégageait de cette pièce. Elle était calme, ce qui était assez surprenant venant de Dazai. Et il aimait le contraste entre la décoration traditionnelle et moderne, ainsi que les teintes du salon.
— Tu tries vraiment tes livres par couleur, remarqua Chûya en s'approchant de sa bibliothèque.
— Évidemment !
— Tu sais que c'est un sacrilège de faire ça ?
— Pas du tout, regarde c'est super beau !
C'était plaisant à voir, mais c'était surtout frustrant. Le premier étage, en partant du bas, était sûrement réservé à la littérature noire, car il n'y avait que des livres foncés dessus, et Chûya pouvait reconnaître la couverture de plusieurs sagas très célèbres. Sur l'étage du dessus, il n'y avait que des livres épais et grands, et tous étaient consacrés aux différentes mythologies dans le monde. Jusque là, tout allait bien, mais ensuite... Le troisième étage était bleu, le quatrième était vert, le cinquième rouge, et le sixième blanc. C'était amusant à voir, mais lorsque Chûya vit plusieurs tomes d'une même saga séparés, il sentit son cœur s'effriter dans sa poitrine...
— Dazai... Laisse au moins les Harry Potter ensemble...
— Les tomes sont pas de la même couleur, je peux pas, dit Dazai en posant ses mains sur ses hanches.
— Mais il faut de la diversité, du mélange ! Pourquoi tu sépares tout comme ça ?!
— Parce que c'est beau ! Mon projet c'est d'avoir une ligne de chaque couleur.
— Ça me fait mal au cœur, dit Chûya d'une voix serrée.
— T'es un fragile Chuchu. Mais avoue que ma bibliothèque est magnifique.
— Oui elle est bien...
— Mieux que celle de Fyodor, demanda Dazai d'un air de défi.
— Hmm... Non. Fyodor a trois bibliothèques, tu peux pas le dépasser, mais bien tenter, se moqua Chûya en tapotant sa poitrine pour le consoler.
— Trois ?! Tu veux dire trois étages ??
— Non trois meubles. Un dans son salon, un dans son bureau, et un dans sa chambre. La bibliothèque de son bureau est réservée aux livres russes, dans son salon c'est japonais et anglais, et dans sa chambre français et allemand.
— ... Je le hais. Je suis sûr que ses livres sont aussi nuls que lui. Tu préfères lui ou moi ?!
— Dazai, t'es au courant que Fyodor va se marier et qu'il est très amoureux de Nikolaï ?
— Vu le bruit qu'ils font c'est difficile de ne pas le savoir...
— Alors tu dois aussi savoir que c'est inutile d'être jaloux de lui ?
— ... Oui.
— Arrête de penser à lui et pense plutôt à moi, sinon je vais commencer à être jaloux, dit Chûya en levant la tête pour regarder les livres blancs.
Évidemment, il fallait que les livres les plus intéressants soient en hauteur, et il fallait que Chûya soit minuscule. C'était ridicule... Mais ça pouvait aussi être très utile pour... Créer des situations intéressantes. Fier de l'idée qu'il venait d'avoir, il se mit sur la pointe des pieds et tendit le bras vers la plus haute étagère, en sachant très bien qu'il n'arriverait pas à l'atteindre. Comme s'il avait compris ce qu'il attendait, Dazai se rapprocha alors de lui par derrière et le bloqua avec son corps contre la bibliothèque, puis il tendit le bras à son tour et attrapa le livre. Ravi de leur soudaine proximité, Chûya le laissa faire et suivit des yeux sa main, pour le voir attraper un livre au hasard.
— Je pense déjà beaucoup à toi, murmura Dazai en lui donnant le livre, sans s'écarter de lui.
— J'espère bien, dit Chûya, avant de volontairement lâcher le livre. Oh mince...
Chûya poussa un faux soupir de frustration, avant de lentement se baisser pour récupérer son livre. Il s'accroupit en prenant bien soin de descendre le long des jambes de Dazai, il prit son livre, puis il pivota habilement et se releva. De cette manière, il remonta face à lui, et son visage ne passa qu'à quelques centimètres de son entrejambe.
— Maladroit, demanda Dazai, un sourire en coin.
— Il faut croire que je ne suis pas très habile de mes doigts...
— Ah oui ? Moi je le suis.
— Intéressant.
— Tu sais quel livre tu as dans les mains, demanda Dazai en plaquant un peu plus Chûya contre sa bibliothèque.
Plus il se rapprochait de lui, et plus Chûya devait lever la tête pour soutenir son regard, et la planche de bois derrière lui rentrait dans son dos. Mais il la sentait à peine, une délicieuse chaleur grimpait dans son corps et contractait ses muscles, et il voulait que Dazai continue de le plaquer contre son meuble. Il voulait pouvoir sentir tout son corps contre le sien, cette proximité ne lui suffisait pas...
— Non, c'est quoi, demanda Chûya dans un souffle.
— C'est l'histoire d'un prince qui s'apprête à devenir roi et à se marier mais... Il va rencontrer un homme par lettre.
— Tiens donc...
— Ils vont tomber amoureux, puis ils se rencontreront et passeront la nuit ensemble... C'est une histoire très torride, chuchota Dazai en se penchant vers Chûya.
Il posa sa main sur sa hanche pour attirer son bassin contre lui et glissa sa cuisse entre les siennes. De son autre main, il s'appuya sur le mur vide laissé entre les étages de livres, et sourit avec provocation. La planche qui rentrait dans le dos de Chûya le forçait à se cambrer et lui faisait de plus en plus mal, mais pour rien au monde il ne changerait de position. Dazai était collé à lui, son visage ne cessait de se rapprocher du sien et la tension entre eux était pleine d'électricité. Il faisait sombre dans la pièce à cause des volets tirés, mais une lumière dorée réussissait à passer et à éclairer une partie du visage de Dazai, celle tournée vers les fenêtres. Un triangle de lumière se dessinait sur le haut de sa joue, le côté de son nez, et son iris gauche brillait, alors que l'autre était tapi dans la pénombre. Et le voir ainsi, découpé de parcelles de lumière, le rendait... terriblement attirant.
Et pendant un instant, Chûya se demanda si Dazai allait le prendre. S'il le déshabillerait sauvagement avant de l'embrasser, s'il le presserait contre ses livres et dévorait son cou de baiser, s'il le soulèverait et le ferait sien jusqu'à le faire crier de plaisir... Il en mourrait d'envie. Qu'attendait Dazai pour le prendre...
— Et... Qu'est-ce que tu as le plus aimé dans ce livre, demanda Chûya, qui commençait à manquer de souffle.
— La relation entre les deux personnages... L'écriture... Les scènes érotiques...
— Les scènes érotiques, répéta Chûya en souriant.
— Je les ai adorées. Dans le chapitre onze, son amant attache ses poignets à leur lit et lui fait l'amour en embrassant son corps... Et juste après, le prince inverse leur position, il se met sur lui et... Il commence à se toucher, raconta Dazai tout près de ses lèvres. Et... Je suis sûr que tu serais super sexy en le faisant, toi aussi...
Chûya regarda longuement Dazai, le souffle court. Il n'y avait plus aucun doute possible, Dazai était bien en train de lui dire qu'il ne désirait. La tension entre eux était insoutenable, et la cuisse de Dazai qui appuyait sur l'entrejambe de Chûya n'arrangeait rien à la situation. Il avait besoin d'aller plus loin, il ne parvenait plus à rester calme... Chûya hésitait sérieusement à se déshabiller sur le champ pour commencer à se toucher, et laisser Dazai lui dicter ses gestes, ou plutôt lui demander poliment de le rendre partiellement invalide...
   — À sa place, je préférais que mon amant me touche et me prenne, dit alors Chûya en jetant un regard brûlant à Dazai.
   — Il le fait. Juste après. Et il lui dit quelque chose.
   — Qu'est-ce qu'il lui dit... ?
— « Je ne veux plus entendre un mot, excepté mon prénom que tu gémiras à mon oreille », murmura Dazai avec un petit sourire.
— Il lui dit vraiment ça ?
— Non... Mais moi je te le dis. Je veux juste t'entendre crier mon nom, répondit Dazai en prenant sa mâchoire par la main.
Chûya sourit et ferma les yeux, alors que leurs lèvres se rencontraient enfin. Il répondit avec passion à son baiser, pressa ses lèvres sur les siennes pour découvrir leur goût, et laissa sa langue découvrir sa bouche, danser avec la sienne jusqu'à lui voler tout son air. Dazai en vint rapidement à le déshabiller. Il déboutonna sa chemise avec des gestes empressés, il la jeta derrière lui, comme pour empêcher Chûya de la récupérer. Il se déshabilla ensuite et Chûya retira son pantalon et son caleçon, puis il sauta dans les bras de Dazai pour qu'il le soulève contre ses livres.
— Ça te dérange pas mes bandages, demanda Dazai en serrant ses cuisses.
— Je m'en fiche, prends moi.
Dazai n'eut pas besoin de se faire prier. Il fit entrer un doigt en Chûya sans aucune douceur, et Chûya poussa un soupir de soulagement. Ce n'était pas douloureux, c'était seulement une sensation étrange. Mais son excitation était si forte que Chûya devait être incapable d'avoir mal. Il s'agrippa au cou de Dazai et l'embrassa de nouveau. Cela faisait plusieurs mois qu'il rêvait de lui, de ses lèvres, de ses mains, de son corps, et pour enfin en profiter était grisant. Il ne voulait plus s'arrêter de l'embrasser, il voulait que ses lèvres prennent le goût des siennes, qu'elles gonflent et rougissent à force d'être embrassées, et il voulait sentir ses baisers les imprégner, s'échouer sur ses lèvres et y laisser des traces, comme une langue de feu laisserait des brûlures sur son passage.
Il voulait qu'il le possède, qu'ils ne fassent plus qu'un ensemble. Chaque doigt que Dazai ajoutait en lui le faisait soupirer de soulagement, il le voulait en lui, il voulait le sentir, le serrer, lui montrer à quel point son corps était chaud. Et lorsque Dazai le fit enfin sien, il ne poussa qu'un gémissement d'envie.
— T'as l'habitude de faire ça, dit Dazai en lui donnant un coup de reins.
— Oh ! I-Il fallait bien que je me prépare à le faire avec toi...
— J'espère que tu t'es entraîné seul, je prendrais très mal que tu aies couché avec quelqu'un d'autre...
— Avec qui tu veux que je couche ? T'es le seul qui m'intéresse !
— Alors redis-le, demanda Dazai tout près de son oreille.
— T-T'es... T'es...
Chûya essaya tant bien que mal de parler, mais Dazai faisait exprès de lui donner de puissants coups de reins, et il était incapable d'articuler deux mots de suite. Il abandonna alors l'idée de parler et laissa tomber sa tête en arrière, contre les livres qui lui servaient d'appui. Comment était-il censé parler alors que Dazai était en train de l'envoyer au paradis... ?
C'était loin d'être la meilleure position, la tête de Chûya cognait contre le dos des livres, et la planche qui leur servait de support lui rentrait dans les épaules, sans parler des craquements qui avaient commencé à retentir lorsque Dazai avait pris Chûya. S'ils continuaient ainsi, ils risquaient probablement de casser la bibliothèque, mais sur le moment, Chûya n'en avait rien à faire. Il ne voulait qu'une seule chose, que Dazai le possède, que ses jambes humides emprisonnent sa taille contre lui, que son entrejambe dressé caresse son ventre, que ses ongles griffent son dos, et qu'ils continuent de s'embrasser jusqu'à suffoquer.
Il contrôlait difficilement son plaisir, son excitation était bien trop forte pour qu'il ne puisse tenir trop longtemps. Et Dazai ne cessait de marteler son point sensible, plus il appuyait dessus et plus Chûya perdait ses moyens, comme si une puissante décharge le parcourait et le paralysait. Mais Dazai finit par accélérer la cadence, il le plaqua si fort contre la planche de bois qu'une marque apparut sur les épaules de Chûya, et il frappa fermement sa prostate. Chûya poussa un cri de plaisir et serra avec force Dazai contre lui, son nom franchit ses lèvres avant qu'il ne puisse le retenir, et il atteignit l'orgasme en quelques secondes.
Une fois que la chaleur accumulée dans son corps se dissipa, un sentiment de bien être s'installa au creux du ventre de Chûya, et un sourire se dessina sur ses lèvres.
— J'ai adoré, s'entendit-il dire d'une voix lointaine.
— On aurait pu attendre si longtemps pour faire ça, maintenant j'ai l'impression que le faire une seule fois ne m'a pas du tout rassasié, dit Dazai d'une voix essoufflée.
— Oh... On a qu'à le refaire jusqu'à ce que tu sois rassasié, proposa alors Chûya avec envie.
— Avec plaisir, mais cette fois on va dans ma chambre, dit Dazai en le reposant au sol. On va détruire cette pauvre bibliothèque sinon.
— C'est surtout elle qui me détruit le dos.
— T'inquiète pas je vais m'occuper de toi et de ton dos, promit Dazai en donnant une petite tape sur ses fesses. En plus ici on est collé au salon de Fyodor, on sera mieux dans ma chambre.
Dazai sourit et prit la main de Chûya pour l'entraîner vers sa chambre, mais Chûya ne bougea pas et écarquilla.
— ... Attends donc là Fyodor a tout entendu, demanda-t-il lentement.
— Hmm... Oui.
— ... Tu l'as fait exprès.
— Peut-être.
— Je vais te tuer.
— Non Chuchu c'est pas le moment !
— Je vais te tuer espèce de crétin !

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Vous l'avez enfin eu votre lemon 🤭. J'ai fait quelque chose d'assez court et sobre pour le premier lemon, histoire de commencer en douceur... 👀

Demain ça sera le dernier os de cette intrigue, et jeudi et vendredi ce seront des os libres. La prochaine commencera la semaine prochaine, je vous dirais demain sur qui elle sera 🤭

Zoubi zoubi mgl 🦦

Recueil Bungo Stray DogsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant