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L'IDYLLE DU ROI DE CŒUR

Le bouquet de lilas


/!\ Clara est russe, donc avec Fyodor ils se parlent en russe. Les dialogues en russe seront en italique. De plus, Nikolaï ne parle pas le russe, donc il ne le comprend pas. /!\

────── ҉ ───────

— Fyodor je t'ai acheté des fleurs pour me faire pardonner, dit Nikolaï d'un air penaud.
— Et tu penses que ça sera utile ?
— Je t'ai pris des lilas, c'est tes préférées...
Fyodor prit sèchement le bouquet de fleur que lui tendait son colocataire, il lui jeta un regard froid, avant de jeter le bouquet au sol. Nikolaï lui offrit un regard larmoyant et s'agenouilla aussitôt devant lui, en lui prenant les mains avec désespoir.
— Qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ?!
— Rien.
— Mais pourquoi tu m'en veux ?! C'était bien non ?!
— Pourquoi ?! Pour ça !
Fyodor tira d'un coup sec sur ses mains et se releva. Il dénoua rapidement le peignoir qu'il portait pour révéler son corps nu, et évidemment, des étoiles apparurent immédiatement dans les yeux de son amant. Bien sûr, lui tout ce qu'il voyait, c'était que Fyodor était nu devant lui ! Mais ce qu'il fallait remarquer, c'étaient toutes les taches violettes qui couvraient non seulement le cou du jeune homme, mais aussi l'intérieur de ses cuisses et son ventre ! Sans parler des traces de mains qui couvrait ses fesses, ni des marques rouges sur ses poignets et sa gorge...
Vu ainsi, on pourrait presque croire qu'il s'était fait agressé, et si jamais Clara venait le voir aujourd'hui, Fyodor n'osait même pas imaginer ce qui allait se passer...
— Je t'avais dit « aucune marque » !
— Mais j'ai pas fait exprès !
— Si ! T'as détruit mon corps ! Et en plus mes jambes tremblent tellement que je peux pas tenir debout !
— Mais... Mais... T'as adoré ça... Toi aussi tu voulais le faire toute la nuit !
— Je voulais pas que ça se voit !
— Mais ça se voit presque pas !
— Si Clara vient me voir, elle le verra !
— Mais non t'inquiète pas, dit Nikolaï en le prenant par les hanches. Je vais tout effacer !
— Nikolaï arrête, dit Fyodor avec agacement.
Nikolaï ne l'écouta pas et posa ses mains sur ses fesses, il se mit à embrasser ses cuisses avec douceur et remonta le long de ses jambes. Il évita soigneusement son entrejambe, tout en lançant un regard provocateur à Fyodor, et continua de l'embrasser jusqu'à ce qu'il arrive sur son ventre. Fyodor le laissa faire sans pouvoir résister. Nikolaï ne l'avait jamais autant touché que depuis hier soir. Pourtant il avait toujours été très tactile, mais depuis qu'ils avaient couché ensemble, Nikolaï passait son temps à l'embrasser et à le serrer dans ses bras. Et il était vraiment difficile de lui résister...
   Fyodor avait même dû mal à s'en vouloir d'avoir couché avec lui alors qu'il était en couple. Il savait très bien qu'il n'aurait pas dû faire ça, il n'avait pas oublié Clara, mais... C'était difficile de repousser Nikolaï...
   — Tu sais que je suis en couple, dit Fyodor en posant ses mains sur les cheveux de Nikolaï.
   — Oui mais tu vas la quitter, dit Nikolaï en se relevant lentement pour arriver sur sa poitrine.
   — Mais en attendant je suis toujours avec elle. Je peux pas continuer de la tromper.
   — Elle le saura pas t'inquiète pas, dit Nikolaï en l'enlaçant tendrement, pour poser ses lèvres au creux de son cou. Tu comptes lui dire que tu l'as trompée ?
   — Je ne sais pas. Si c'est juste pour lui faire du mal, je préfère pas, mais si je sens qu'elle s'en doute et qu'elle est prête à l'entendre... Je lui dirais. Mais en attendant que je redevienne célibataire, on doit arrêter de coucher ensemble.
   — Ça changera rien qu'on continue ou non !
Il n'avait pas tout à fait tort, et au fond, Fyodor était prêt à s'abandonner une nouvelle fois aux mains de Nikolaï. Mais il ne pouvait pas continuer de tromper sa petite amie, il l'avait déjà fait toute la nuit, et c'était déjà inacceptable. Fyodor détestait l'infidélité, et voilà qu'il trompait sa petite amie avec son colocataire. Certes, il était amoureux de lui et son couple avec Clara lui apportait plus de mal que de bien... Mais ça restait inexcusable. Et puis elle pouvait arriver d'un moment à l'autre, et Fyodor n'avait pas envie de lui mentir. Il préférait d'abord mettre un terme à leur relation avant de coucher une nouvelle fois avec Nikolaï. Et... ses hanches avaient besoin d'une pause. Elles en avaient vraiment besoin. Et son corps aussi.
Le sexe ne le fatiguait pas en général, et son corps n'avait jamais besoin de pause. Mais là... il était vraiment fatigué. Il n'avait jamais passé de nuit aussi mouvementée qu'avec Nikolaï. Ça avait été long, passionné, et merveilleux, mais ça lui avait aussi pris toute son énergie. Il n'aurait jamais pensé que coucher avec Nikolaï puisse être aussi épuisant. Mais pour sa défense, Nikolaï l'avait maltraité, alors c'était normal qu'il ait besoin de repos. Ce n'était pas que Nikolaï était fan de pratiques sadiques ou masochistes, mais il était tout de même assez brutal. Il ne l'avait pas vraiment frappé, ni insulté, ni quoi que ce soit d'autre d'humiliant ou de trop douloureux... Mais il l'avait tout de même attaché, il lui avait donné plusieurs claques sur les fesses, il avait serré sa gorge, et il n'avait préparé aucune de ses pénétrations. Alors... c'était normal que Fyodor ait besoin de repos...
Il avait besoin de digérer tout cela. Il n'arrivait pas à croire qu'il ait pu se montrer aussi soumis avec Nikolaï, et qu'il ait autant aimé ça. C'était vraiment gênant, Fyodor n'osait même plus regarder Nikolaï dans les yeux, et il devait avoir perdu toute crédibilité...
— Nikolaï, j'ai mal partout, je peux pas le faire, dit finalement Fyodor en repoussant son colocataire.
Il força Nikolaï à le lâcher, puis il se pencha pour récupérer son peignoir et le remettre, avant de se rasseoir sur le canapé. Il saisit le bouquet de fleur qu'il avait jeté et l'inspecta. Les fleurs, des lilas, étaient magnifiques, les pétales courbés brillaient sous la lumière du jour, leur violet était éclatant, et une délicieuse odeur s'élevait des fleurs. Bon... Fyodor avait perdu l'usage de ses hanches, mais au moins il avait gagné des fleurs...
— Je t'ai fait mal, demanda Nikolaï en s'asseyant près de lui, l'air soudain sérieux.
— Tu m'es rentré dedans d'un coup, et tu m'as même fait des bleus dans le gorge. Évidemment que tu m'as fait mal, dit Fyodor en inspectant les pétales d'une tige de lilas.
Nikolaï le regarda avec horreur, comme s'il venait de lui dire qu'il l'avait torturé, et s'exclama aussitôt :
— Fyodor je suis désolé, je voulais pas te faire mal, je suis désolé, j'ai juste pas réfléchi et j'étais tellement excité que je me suis pas contrôlé, j'ai pas réfléchi, et comme j'aime bien te voir aussi passif j'en ai profité, je suis désolé, je suis désolé j'ai pas réfléchi, mais tu aurais dû me le dire ! C'est parce que t'es du genre très autoritaire et que tu m'avais crié dessus, alors c'était un peu comme une revanche, mais je suis désolé, je suis désolé j'ai pas réfléchi ! T'es toujours très strict tu vois, t'es strict, et tu veux que tout soit en règle,
T'es très strict, alors te voir comme ça c'était jouissif, parce qu'il y avait plus de règles c'est et puis la nuit dernière t'as pas dormi ici parce que tu étais avec Clara, surtout qu'elle est passée te voir au travail alors que moi j'étais tout seul, et en plus elle t'a presque obligé à coucher avec elle donc bon, donc tu m'as quand même un peu abandonné, mais bon après c'est ta petite amie, tu pars souvent avec elle et moi je suis souvent seul-
— Regarde Nikolaï, il y a quinze tiges, coupa Fyodor en levant son bouquet sous les yeux de son colocataire.
— ... alors je dois toujours me... Quoi ?
— Il y a quinze tiges. Une tige, pour notre première nuit passée ensemble, dit Fyodor en détachant l'une des tiges du reste du bouquet. Deux tiges, pour le nombre de fois où on est partis en week-end ensemble. Trois tiges, pour le jour où on a emménagé ensemble, c'était un trois février. Quatre tiges, pour le nombre de symboles sur le jeu de cartes avec lequel on peut jouer toute la nuit. Cinq tiges, pour le nombre de round qu'on a fait cette nuit. Six tiges, pour le nombre de disputes qu'on a par jour. Sept tiges, pour le nombre de fois par jour où je dois faire le ménage derrière toi. Huit tiges, pour le nombre de sorties en pleine nuit qu'on a faites. Neuf tiges, pour le nombre d'appels que tu me fais dans une journée. Onze tiges, pour...
— Ton anniversaire, murmura Nikolaï d'une voix lointaine.
— Oui, sourit Fyodor. Douze tiges, pour le nombre de suçons que tu m'as laissé sur le corps.
— Treize tiges, pour le nombre de fois où tu as crié mon nom cette nuit, répliqua alors Nikolaï en se penchant vers lui.
— C'est vrai, dit Fyodor avec amusement.
— Quatorze tiges, pour le nombre de mouchoirs qu'on a utilisés.
— Et quinze tiges pour le jour de notre première fois ensemble, termina Fyodor en baissant son bouquet, après avoir rassemblé toutes les tiges entres elles.
— On était un quinze hier ?
— Oui.
— Alors le quinze va devenir mon chiffre préféré !
Fyodor sourit et posa sa main sur la joue de Nikolaï, pour la caresser avec calme. Tout à l'heure, il s'était mis à parler à toute vitesse et il avait perdu le fil de ce qu'il disait, ce qui arrivait lorsqu'il paniquait et que le contrôle lui échappait. Mais à présent il était redevenu calme, détourner son attention sur les fleurs avait été une bonne idée.
— Cette nuit tu m'as un peu fait mal, mais j'ai aimé ça, expliqua Fyodor. J'ai adoré notre nuit.
Nikolaï ouvrit la bouche pour parler, il hésita un instant, avant de lui lancer un regarde gêné.
— Je... Je peux être doux tu sais...
— J'en doute pas, assura Fyodor en baissant sa main.
— Tu... Alors tu voudras le refaire ?
— Évidemment.
— Alors choisis un safe code !
— Un quoi, demanda Fyodor sans comprendre.
— Un mot de sécurité, pour si tu te sens mal et que tu veux arrêter. Parce que des fois je peux aller loin...
— Oh. Hmm... Lilas, décida alors Fyodor avec surprise.
— Alors moi ça sera Cœur ! Comme la carte !
— Si tu veux.
— Et je t'offrirais des fleurs à chaque fois qu'on couche ensemble, décida Nikolaï avec joie.
Fyodor sourit sans savoir quoi répondre. Nikolaï lui avait dit ça comme si de rien était, il ne pouvait pas se rendre compte d'à quel point ça le touchait...
— Nikolaï... est-ce que tu m'aimes, demanda-t-il en plongeant son regard dans le sien.
— Non !
— Tu ne m'aimes pas ?
— C'est pas toi que j'aime enfin ! C'est seulement... la manière dont tes lèvres deviennent rouges après chaque baiser... Comment tes joues se colorent à chaque soupir de plaisir. J'aime le son cassé de ta voix quand tu murmures à mon oreille. J'aime ton regard, et si tu savais à quel point je l'aimais, je crois que tu n'ouvrirais plus jamais les yeux devant moi...
— Qu'est-ce que tu aimes tant dans mon regard, questionna Fyodor en souriant.
— Quand tu me regardes tes yeux brillent tellement qu'ils changent presque de couleur, expliqua Nikolaï d'un air émerveillé. Au soleil, j'ai l'impression que tes yeux sont remplis de pétales de lilas, comme si des fleurs naissaient dans tes iris. Alors qu'à l'ombre, j'y vois plutôt des pervenche. J'ai cherché des noms de fleurs violettes pour toi... Je suis tombé amoureux de ton regard en premier.
   Fyodor rougit et baissa les yeux.
   Ce qui était le plus surprenant, c'était que lui aussi, il était tombé amoureux de son regard en premier. De la forme de ses yeux, semblable à celle d'une goutte d'eau. De ses cils blancs qui ombrageaient ses yeux, comme de grandes plumes de cygne. De sa cicatrice qui traversait son œil et qui donnait l'impression que sa pupille était divisée. Et de la couleur binaire de ses yeux, l'un presque translucide, d'un bleu d'opaline, et l'autre verte, électrique. Fyodor aimait se perdre dans son regard et lire ses pensées désordonnées, il aimait croiser ses yeux lorsqu'il était loin de lui, sentir son regard sur lui.
   C'était son regard qu'il aimait le plus, peut-être parce que c'était ce qui semblait le plus sincère chez lui.
   — Et toi, tu m'aimes, demanda Nikolaï au bout d'un moment.
   — J'aime juste ton regard, faut pas rêver, répliqua Fyodor en hochant la tête, un sourire aux lèvres.
   — Oui bien sûr ! Tu m'aimes pas.
   — Pas du tout, confirma Fyodor en montant à califourchon sur lui. Tu m'intéresses pas, loin de là.
   — J'y crois totalement. Je suppose que te demander en mariage maintenant c'est un peu tôt, demanda Nikolaï en passant ses bras autour de sa taille.
   — Oui un peu.
   — Ok. Alors je vais juste te demander si tu veux bien quitter Clara pour qu'on soit ensemble.
   Fyodor passa ses bras autour de ses épaules et fit mine de réfléchir.
   — Hmm... Je sais pas, qu'est-ce que t'as à me proposer qu'elle n'a pas ?
   — Une queue ?
   — Je peux m'en passer, je me débrouille très bien sans. 
   — Oh... Oui mais la mienne elle est magique parce qu'elle t'envoie au paradis ! T'en verras jamais d'autres comme ça ! En plus je mettrais des paillettes dans ta vie ! Et j'ai des lilas.
   — Hmm argument validé, je veux bien quitter Clara pour toi, tes lilas, tes paillettes, et ta queue hors normes.
   — Sérieux ?!
   — Oui, mais seulement si tu me fais une démonstration de tout ça.
   — De ma queue tu veux dire, demanda Nikolaï d'un air entendu.
   — Oui. Mais quand je serai célibataire.
   Nikolaï le regarda avec mécontentement, puis il prit son téléphone et lui tendit. 
— Appelle Kristina et quitte-la.
— Je l'ai déjà trompée, je vais pas en plus la quitter au téléphone.
— Oh alors appelle-la et dis lui de venir ici qu'on en finisse ! Plus vite t'es célibataire, et plus vite on couche ensemble !
Fyodor prit alors son téléphone et vit qu'il avait déjà plusieurs messages de Clara (et non Kristina). Il y en avait beaucoup, ce qui était assez mauvais signe. Et le dernier était « il me plaît beaucoup, désolée ». Clara avait rencontré quelqu'un ?! Mais depuis quand ?! Ils s'étaient trompés tous les deux ?! Ça serait vraiment ridicule comme situation, il ne manquerait plus que ça. Fyodor ne chercha pas plus à comprendre, et appela immédiatement sa petite amie, en se remettant debout.
— Ben t'en fais une tête, remarqua Nikolaï.
La tête de Fyodor en question, devait être à mi-chemin entre l'incrédulité, la nervosité, et l'envie de rire.
— Chut, dit Fyodor en lui faisant signe de se taire, alors que Clara décrochait. Allô ?
Allô, oui ? Ah salut, t'as eu mes messages, demanda Clara d'une voix qui trahissait son appréhension.
Oui mais j'ai besoin d'un peu plus d'explication.
Mais je t'en ai donné !
Tu m'as dit « Salut Fyodor. », « J'espère que ça va. », « Je pense qu'il faut qu'on parle. », « Ça fait longtemps que j'y ai réfléchi. », « Ça ne marche plus entre nous, je vois bien que tu ne m'aimes pas. », « J'en ai parlé avec mes copines et elles pensent la même chose. », ok pourquoi pas, « Et puis je n'osais pas te le dire mais j'ai rencontré quelqu'un. », « Il me plait beaucoup désolée. », lut Fyodor en regardant son téléphone.
Oui je sais...
Mais depuis combien de temps ? Je le connais ?
C'est l'ami de ton coloc. On s'était croisé par hasard quand lui il partait de l'appartement et que moi je rentrais, expliqua Clara.
Fyodor écarquilla les yeux d'un air abasourdi. Elle ne parlait pas de Sigma tout de même... N'est-ce pas ?!
Sigma ?
Oui.
Si, elle parlait bien de lui.
— De quoi vous parlez, demanda Nikolaï en voyant l'expression dégoûtée de Fyodor.
Mais tu sais qu'il est insupportable, demanda Fyodor, en faisant de nouveau signe à Nikolaï de se taire.
— Ben, je suis habituée avec toi, t'es pas facile à vivre, répliqua Clara.
Alors ça tu ne peux pas le savoir puisque t'as jamais voulu habiter avec moi, renchérit aussitôt Fyodor.
— Vous vous disputez ?! Je vois bien que vous vous disputez ! De quoi vous parlez ?! Dis, s'exclama Nikolaï en sautant près de lui.
— Chut, dit Fyodor avec agacement. Et depuis combien de temps ça dure ?
— Je l'ai rencontré y'a quelques mois, on s'est rapproché au fil du temps. Écoute, je suis désolée mais on est pas fait pour être ensemble, et j'aime beaucoup Sigma.
— Sigma il était pas gay, demanda Fyodor à l'adresse de Nikolaï.
— Sigma ?! Euh non je crois pas. Pourquoi ?! Pourquoi ?! Dis !
Bon ok, donc c'est fini entre nous, demanda Fyodor en tentant de gérer silencieusement Nikolaï, qui sautait partout autour de lui pour le faire réagir.
Il vaut mieux oui.
Ok.
— Je passe prendre mes affaires chez toi ce soir, je verrai.
Mais alors pourquoi tu m'as fait plein de caprices parce que je pensais pas à toi, ou qu'on était pas assez ensemble, demanda soudain Fyodor. Toi non plus tu ne devais pas beaucoup penser à moi.
Pour voir si tu allais réagir, et puis tu faisais vraiment pas d'effort quand on couchait ensemble. T'étais vraiment nul à la fin.
Je bandais, c'était déjà bien.
Oh bravo, tu veux des applaudissements ?
Moi au moins je sais simuler, parce que toi désolé mais ça se voit immédiatement quand tu simules, tu sais pas gémir.
Oh !
Et pas besoin de venir chercher tes affaires, Sigma te les rapportera t'inquiète pas. Vu le temps qu'il passe ici pour nous surveiller, il pourra bien nous rendre ce service.
Parfait alors au revoir.
Fyodor ne prit pas la peine de répondre et raccrocha au nez de son ex-petite amie. Elle l'avait agacé à dire qu'il était nul au lit, même s'il savait très bien que ce n'était pas vrai. Et puis que trouvait-elle à Sigma ? C'était le pire homme que Fyodor connaissait ! Mais il était tout de même soulagé d'être de nouveau célibataire, car il pouvait enfin être avec Nikolaï.
— De quoi vous parliez, demanda Nikolaï avec excitation.
— Elle aime Sigma apparemment.
— Sigma ?! Mon meilleur ami ?!
— Oui, ils se connaissent.
— Elle t'a trompé avec lui ?!
— Je sais pas, peu importe, dit Fyodor en jetant son téléphone sur son canapé, avant de passer ses bras autour du cou de Nikolaï. Je suis célibataire, donc fais moi une démonstration de ta queue magique.
   — Alors là pas besoin de me le dire deux fois !
   Nikolaï retira rapidement son peignoir pour l'envoyer au sol, puis il l'empoigna fermement par les cuisses, et le souleva.
   — Par contre je veux que tu sois doux avec moi, j'ai vraiment mal aux hanches, déclara Fyodor en s'accrochant à lui.
   — Promis, je prendrais mon temps et je te ferais plein de bisous et de caresses, assura Nikolaï avec un grand sourire.
   — J'espère bien, répliqua Fyodor avec satisfaction.
   Nikolaï entra dans sa chambre, qui était en désordre bien sûr, et allongea Fyodor sur son lit. Il se plaça entre ses jambes et les écarta, en jetant un regard envieux à son intimité.
   — Me fais pas mal, murmura Fyodor, qui se préparait tout de même à se faire brutalement posséder.
   — Fais-moi confiance.
   Fyodor acquiesça et ferma les yeux. Il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre, il continuait de penser que Nikolaï ne perdrait pas de temps avec les préliminaires. Le connaissant, il le prendrait rapidement, mais il ferait l'effort d'être doux. Et pourtant, Nikolaï n'en fit rien, et Fyodor sentit ses lèvres se poser sur son intimité. Il ouvrit aussitôt les yeux et se crispa de plaisir, mais cela ne déstabilisa pas Nikolaï. Il l'embrassa avec une douceur inattendue, avant de faire entrer sa langue en lui avec délicatesse.
Un gémissement échappa à Fyodor sans qu'il ne cherche à le retenir. Il enfouit sa main dans ses boucles blanches et s'y accrocha, pressa sa tête contre lui, et se cambra de plaisir. Sa main de libre s'empara de son oreiller, et l'autre continua de serrer la chevelure de Nikolaï. Il plia les jambes et les écarta, cambra le dos pour faire monter le plaisir en lui, et regarda le plafond sans vraiment le voir. Cette sensation était nouvelle pour lui, il ne s'y était pas dû tout attendu, c'était tellement particulier. Mais il aimait cela, c'était à la fois doux et intense, il adorait sentir la langue humide de Nikolaï le prendre, ses lèvres chaudes le frôler.
Mais au bout d'un moment, alors que Fyodor tremblait de plaisir, Nikolaï se redressa et se pencha au-dessus de lui. Il lui retira sa main de ses cheveux et la conduisit entre ses jambes, et Fyodor fit entrer ses doigts en lui, sous le regard brûlant de son amant.
— Vas-y doucement, je veux que ça dure longtemps, susurra Nikolaï avec un sourire, avant d'ajouter ses doigts en lui.
Fyodor acquiesça, il se força à lentement faire bouger ses doigts en lui, mais c'était de plus en plus difficile. Son plaisir était de plus en plus grand, ses joues rouges réchauffaient son visage, et le regard de Nikolaï ne l'aidait pas à garder le contrôle.
— T'es magnifique quand tu fais ça, dit Nikolaï en lui relevant son menton pour l'obliger à le regarder.
— Arrête, dit Fyodor, qui voulait contenir son excitation.
— Je veux juste te guider... Enfonce tes doigts plus loin.
— Nikolaï...
— Ils doivent disparaître en toi, comme si tu les aspirais. Et appuie sur ton point sensible, appuie longtemps dessus, fais-le trembler, jusqu'à ce qu'il explose de plaisir...
Fyodor ferma les yeux et acquiesça, en suivant les instructions de Nikolaï. Nikolaï le regarda faire sans cacher son plaisir, il ne clignait presque pas des yeux, et le fixait avec avidité pour ne louper aucun rictus de plaisir. La gêne de Fyodor grandissait en même temps que son plaisir, ses joues étaient aussi rouges que s'il portait du maquillage, et il n'arrivait plus à soutenir le regard de Nikolaï. Il ne le lâchait plus du regard, ses yeux le transperçaient, retenaient chacune de ses expressions, et Fyodor perdait peu à peu ses moyens.
   Lorsqu'un gémissement lui s'échappa dans un soupir, Nikolaï s'empara de ses lèvres et lui offrit le baiser le plus doux qu'il n'ait jamais reçu. Il n'avait plus rien à voir avec les sauvages baisers que Nikolaï lui avait donné la nuit dernière. Son baiser était délicat, réconfortant, et si rassurant...
   La flamme qui agitait le ventre de Fyodor se transforma alors en brasier, sa passion se fit plus violente, Nikolaï appuya une fois de plus sur son point sensible. Fyodor se cambra contre lui et s'accrocha à son cou, il gémit et chercha son air dans celui de Nikolaï, en atteignant enfin l'extase qu'il attendait. Il se vida sur son ventre, l'esprit embrumé, une délicate volupté s'exhalant de son corps.
   — J'ai joui sans toi, murmura Fyodor, encore déboussolé par le plaisir qu'il avait ressenti.
   — Je t'ai fait jouir, et ça me suffit, dit Nikolaï en l'embrassant une dernière fois, avant de s'allonger à ses côtés.
   — Tu me prends pas, demanda Fyodor avec surprise. 
   — Non, tes hanches ont besoin de repos. Je voulais juste que tu ressentes du plaisir et qu'on ne s'occupe que de toi, expliqua Nikolaï.
   — Oh, dit Fyodor avec surprise.
   — Tu vois que je peux être doux moi aussi !
   Fyodor sourit, en essayant de retrouver une respiration calme. Il pensait que Nikolaï irait plus loin, qu'il serait doux avec lui jusqu'à ce qu'il soit détendu, et qu'ils recommenceraient comme la nuit dernière. À vrai dire, il pensait aussi qu'il perdrait définitivement l'usage de ses hanches. Mais... Il était heureux de voir que Nikolaï avait pensé à son plaisir avant tout. Il aimait sa brutalité, et il aimait sa douceur, surtout après une nuit mouvementée.
   Il hésita un instant, puis il se releva et se tourna vers Nikolaï.
   — Il faut que je te dise quelque chose, dit-il en essayant de trouver les mots les plus simples.
   — T'as pas aimé ?!
   — Si, j'ai adoré. J'aime quand tu es sauvage avec moi et j'aime quand tu es doux. Mais... J'aimerais que tu...
   — Que je sois plus rapide ?!
   — Non...
   — Que j'aille plus profond ?!
   — Non, tu vas déjà très profond.
   — Tu veux que je sois plus direct ?
   — J'aimerais juste que tu ne veuilles pas que du sexe avec moi.
   Nikolaï se releva immédiatement et dévisagea Fyodor sans comprendre, alors que Fyodor rougissait une nouvelle fois.
   — Fyodor, tout à l'heure je te disais que je t'aimais ! C'était pas assez compréhensible ?
   — Si, t'inquiète pas j'ai compris. Ce que je voulais dire c'est qu'une fois qu'on a fini de coucher ensemble... Je ne veux pas qu'on parte chacun de notre côté, ou que tu t'endormes près de moi.
   — Comment ça ?
   Fyodor baissa les yeux sans savoir comment s'expliquer, alors que Nikolaï le fixait sans comprendre.
   — S'il y a des mots pour dire qu'on se sent mal, je veux qu'il y ait des gestes pour qu'on montre qu'on s'aime.
   — Oh... Tu veux un after care, comprit Nikolaï en souriant.
   — Appelle ça comme tu veux. Je veux juste que tu me prennes dans tes bras. Surtout quand tu me prends brutalement... J'ai besoin de réconfort.
   — ... Les fleurs ça suffit pas ?
   — Nikolaï, s'exclama Fyodor en le poussant. Tu m'as mis des fessées toute la nuit, me faire un câlin ne va pas te tuer !
   Nikolaï tomba en arrière en riant, et entraîna Fyodor dans sa chute, de manière à ce qu'il se retrouve penché au-dessus de lui.
   — T'aurais dû le dire dès le départ, dit-il en l'attirant dans ses bras. Viens-là toi.
   — C'est gênant à dire, répliqua Fyodor en posant sa tête sur sa poitrine, soulagé.
   — Je te ferai tous les câlins que tu veux, en plus j'adore te prendre dans mes bras !
   — J'aime aussi quand tu le fais...
— Je te prendrais dans mes bras autant que tu voudras.

─────── ༻☼༺ ───────

C'est la fin de cette intrigue, j'espère qu'elle vous a plu. J'avais vraiment peur de la poster, parce qu'il n'y a que du Fyolai dedans, et puis le lemon principal est différent de ceux que je fais d'habitude, donc je pensais que vous n'alliez pas aimer...
Mais ça a l'air de vous avoir plu quand même un peu donc je suis contente :)

On se retrouve demain pour une nouvelle intrigue, zoubi zoubi :)

Recueil Bungo Stray DogsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant