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LES CHRONIQUES DE YOKOHAMA

L'Ancolie

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— Je crois que le rouge ne me va pas non plus. Aucune couleur ne me va, excepté l'indigo et le lavande, dit Fyodor en levant une étoffe corail près de son visage.
Ce n'était qu'un échantillon de tissu, il était rectangulaire et était rattaché à un cercle en métal, auquel pendait d'autres étoffes. Fyodor en avait déjà essayé cinq, une canari, une abricot, une magenta, une gris de lin, et une azur. Aucune des teintes ne lui allait, toutes faisaient ressortir les défauts de son visage, sa mâchoire trop marquée, son nez affiné, ses sourcils droits, ses cernes violets que même une bonne nuit de sommeil ne pourrait effacer, et sa peau si pâle qu'elle en devenait translucide. Les couleurs n'étaient pas faites pour lui, c'était pour cela qu'il portait toujours les mêmes tissus.
Mais le lavande et l'indigo n'étaient pas des couleurs assez festives et joyeuses selon Chûya, alors Fyodor devait choisir de nouvelles couleurs pour se faire confectionner des kimonos de soirée. Si cela ne tenait qu'à lui, il porterait n'importe laquelle sans se soucier du résultat. Ne pas être mis en valeur par le tissu qu'il portait ne l'inquiétait guère, et cela ne le dérangeait pas de ne pas être embelli par des robes. Mais il était l'invité de la famille royale, ce qui signifiait qu'il devait s'adapter à eux et bien se vêtir lorsqu'il se montrait à leur côté. Il devait porter des couleurs qui illuminaient sa peau, qui faisaient ressortir ses yeux, et qui affinaient sa silhouette. Et ce n'était pas une mince affaire de trouver quelle couleur pouvaient réussir l'exploit de le rendre séduisant.
Lassé, Fyodor baissa ses échantillons de tissu et se regarda dans le miroir. Il était assis devant la coiffeuse de sa chambre, il sortait tout juste du bain et ne portait qu'un peignoir blanc en satin, et ses cheveux étaient encore humides. Chûya se trouvait derrière lui, il était venu le retrouver pour lui donner les échantillons de tissus et lui expliquer qu'il devait avoir de nouvelles toilettes, et en avait profité pour discuter un peu avec lui. Il était très occupé à coiffer ses cheveux, il les avait coupés pour égaliser ses mèches coupées par son père, et à présent il appliquait de la lotion dessus et attachait des rubans dans ses tresses. Fyodor le soupçonnait d'être venu le voir pour le convaincre de se marier avec La Princesse Gin.
Il était évident que c'était ce qu'attendaient Le Roi et Chûya. Fyodor l'avait compris dès l'instant où Chûya lui avait demandé s'il était capable d'avoir des enfants, et il pouvait difficilement faire le naïf et ignorer Gin. Cela n'était pas surprenant, Fyodor n'était pas marié et il venait du plus grand clan du Japon, alors il était normal que Chûya essaye de le marier à Gin, cela serait le meilleur arrangement pour eux tous. Malgré cela, Fyodor était surpris. Il ne pensait pas que la famille royale pouvait vouloir d'un homme tel que lui, il y avait bien mieux tout de même. Ou alors tous les princes les plus ravissants étaient pris, Fyodor ne voyait pas d'autres solutions.
Devenir prince ne l'intéressait pas du tout, il aurait voulu être discret et ne pas faire partie de la famille royale. Mais d'un autre côté, il savait qu'aucune femme ne s'intéresserait à lui tant que La Princesse n'aurait pas décrété qu'il était un homme bien. Et la famille royale pourrait le protéger de son clan. Il acceptait d'épouser La Princesse Gin. Ce serait le mariage qui lui permettrait le plus de liberté, Gin ne s'intéressait pas du tout à lui, et elle ne l'empêcherait pas de voir Nikolaï. Ce serait le mariage le plus arrangeant pour eux deux, et puis il fallait qu'ils se marient un jour ou l'autre.
— Votre Grâce. Attendez-vous de moi que j'épouse La Princesse, demanda Fyodor en regardant le reflet de Chûya.
Chûya ne sembla pas surpris par sa question, et continua de lui coiffer les cheveux avec douceur.
— Je ne vous y forcerai pas, mais en effet, tel est mon désir. Je ne vois pas d'autres maris pour Gin que vous.
— Pourtant beaucoup de princes sont arrivés au royaume.
— Je ne veux pas n'importe qui pour Gin. Je sais que vous ferez un bon mari et que vous ne l'obligerez à rien, et vous avez une éducation parfaite. En plus de cela votre apparence est proche de celle de la famille royale, et vous donnerez de magnifiques enfants avec Gin !
— Je doute de ce dernier point. Et La Princesse ne m'apprécie pas du tout, elle n'acceptera jamais de m'épouser.
— Gin est une femme intelligente, elle saura apprendre à vous connaître et revenir sur l'avis qu'elle s'est fait de vous.
— Pourquoi pensez-vous qu'elle a tort ? Je pourrais être une mauvaise personne.
— Je sens que votre fond est bon, et la façon dont vous regardez Nikolaï me confirme que les rumeurs autour de vous sont fausses.
Fyodor rougit et baissa les yeux, alors qu'un sourire étirait les lèvres de Chûya. Fyodor n'avait jamais parlé à quelqu'un de sa relation avec Nikolaï, cela était trop mal vu pour en discuter. Les personnes comme lui étaient rejetées, elles étaient traitées comme des personnes malades, dangereuses. Fyodor avait toujours dû cacher sa relation avec Nikolai. Il s'était interdit de le regarder danser au bras de sa femme lors des bals, de croiser son regard lorsqu'ils discutaient en public, de se rendre à des parties de chasse avec lui. Il avait toujours tout mis en œuvre pour afficher une indifférence constante à l'égard de Nikolaï, et il pensait qu'en venant vivre au palais, il serait définitivement séparé de lui.
Mais lorsque Nikolaï avait plaidé sa cause auprès de la famille royale, et qu'il avait presque montré son amour envers lui, personne n'avait rien dit. Nikolaï venait le voir tous les jours, il dormait à ses côtés et mangeait avec lui... Et cela ne semblait déranger personne. Fyodor était assez déconcerté par ce manque de réaction.
— Ma relation avec Nikolaï ne vous dérange pas, demanda-t-il sans comprendre.
— Pourquoi me dérangerait-elle ?
— Nikolaï est... C'est un homme. Et nous sommes assez proches...
— Je ne me suis jamais imposé de sexe à aimer, dit Chûya d'une voix sereine. Le cœur n'aime pas le sexe ou le genre, et s'il choisit d'aimer un homme, nous ne pouvons rien y faire. Je ne vois pas de problème dans votre relation avec Nikolaï tant que celle-ci ne nuit pas à vos projets de mariage.
— Cela me surprend, peu de personnes tolèrent cela...
— Ici vous pouvez agir comme vous le désirez, rassura Chûya.
— Je vois.
— Le Roi lui-même aime un homme. Vous n'avez pas remarqué que Le Prince Atsushi venait toujours le voir ?
— Si, et je me questionnais à leur sujet, mais je n'ai rien dit par respect.
— Oh moi je ne me gêne pas pour parler. Ryûnosuke aussi pensait qu'il ne pouvait pas avoir de relations avec les hommes, mais il a enfin compris qu'il le pouvait et depuis il est très heureux avec Atsushi... Bien que ses hanches en aient pris un coup.
Fyodor sourit. Il était vrai qu'en ce moment, le roi avait une étrange démarche...
— Depuis quand connaissez-vous Nikolaï, demanda finalement Chûya.
— Trois ans, Votre Grâce.
— Appelez-moi Chûya, vous n'avez pas besoin d'utiliser mon titre lorsque nous sommes seuls, dit Chûya glissant des perles dans ses tresses. Et depuis quand entretenez-vous une relation avec lui ? Une relation charnelle je veux dire.
— Trois ans également. Nous avons commencé le jour de notre rencontre.
— Alors que vous ne vous connaissiez pas ?!
— Cela ne nous semblait pas insensé sur le moment, dit Fyodor avec un petit sourire. Nous nous sommes rencontrés au premier bal de décembre. C'était celui qui inaugurait la saison hivernale, il était organisé par le Duc Fitzgerald et sa femme, La Duchesse Louisa. Je me souviens que les pins des jardins avaient été décorés de chandelles sur des socles d'argent, du houx décorait les nappes blanches, des clématites grimpaient autour des portes, et des cyclamens parsemaient les corbeilles de fruits... C'était le soir de la première tombée de neige. Je me souviens du kimono en fourrure que portait Nikolai. Il était blanc et bleu, le bleu était si foncé qu'il semblait noir, et tout le monde se retournait sur son passage pour le dévisager, et se demander ce qui lui prenait de porter une telle tenue. Sa famille était venue se présenter à la mienne, car il venait d'un grand clan et que ses parents espéraient s'entendre avec les miens. Nous avons discuté ensemble et... Nous nous sommes immédiatement bien entendu. La conversation était fluide, tous les sujets semblaient faciles à aborder, et j'ai eu l'impression de le connaître depuis des années. Après deux heures de discussion, lorsque la fête battait son plein, Nikolai m'a proposé de sortir m'aérer. Je l'ai suivi dans les jardins, nous nous sommes éclipsés derrière une haie et... Et...
— Et vous avez appris à vous connaître de manière plus intime, compléta Chûya, en voyant qu'il n'osait pas terminer sa phrase.
— C'est cela. Je n'ai jamais regretté de m'être offert à un parfait inconnu. Nikolaï se comportait avec moi comme si nous nous connaissions depuis des années, et notre... Moment ensemble n'a été que la continuité naturelle de notre discussion de la soirée. Nous n'avons jamais eu de doutes sur notre relation, et nous ne nous sommes jamais quittés.
— Je vois, dit Chûya d'un air pensif.
Il se tut et continua de brosser les cheveux de Fyodor en silence, bien qu'ils soient à présent parfaitement démêlés. Fyodor n'ajouta rien, et resta immobile, les yeux perdus dans le vide. Repenser à sa première soirée avec Nikolaï était agréable et réconfortant, cela lui faisait du bien. Lorsqu'il était triste, il lui arrivait de repenser à ce souvenir et sa peine disparaissait immédiatement. Il pouvait encore sentir le parfum des fleurs qui embaumait l'air, ce parfum qui l'avait enivré et qui lui avait fait perdre la tête, lorsque Nikolaï l'avait emmené dans le jardin pour l'embrasser. Fyodor pouvait même sentir la douceur de la fourrure qui bordait son kimono, il se souviendrait toujours de la manière dont il l'avait touchée.
   Nikolaï était une lumière dans sa vie qu'il chérissait, il était la seule note de tendresse qu'il possédait, la seule flamme de vie qui le réchauffait. Sans lui, il ne serait plus rien depuis longtemps, son amour le tenait éloigné du néant et de la douleur.
— Je suppose que cette relation n'est pas que charnelle, finit par dire Chûya. Vous l'aimez.
— Je l'aime, en effet. Mais mon amour pour lui ne m'empêchera pas d'accomplir mes devoirs et je suis prêt à me marier, assura Fyodor.
— Oh bien sûr, je ne m'inquiétais pas pour cela. Mais... Comment savez-vous que vous l'aimez ?
— Comment je sais que je l'aime ? Et bien... Je le sens dans ma poitrine...
— Mais comment savez-vous que cela n'est pas seulement du désir ?
Fyodor fronça les sourcils sans comprendre. Chûya essayait-il de le tester ? Ou bien remettait-il son amour en question ? Non, il semblait vraiment se questionner sur cela, il semblait même assez perplexe vis-à-vis de l'amour.
— Je ne comprends pas comment différencier le désir de l'amour, expliqua Chûya en lâchant ses cheveux.
— Comment cela ?
— J'ai toujours entretenu des relations avec de nombreuses personnes. Je passe la nuit avec ceux que je désire et je n'attends jamais de les revoir le lendemain, et lorsqu'une personne me manque, c'est seulement parce que je veux passer la nuit avec elle. Mais depuis quelques mois... J'entretiens une relation avec un homme et elle n'a rien à voir avec mes anciennes relations. Cet homme est... Il est l'homme le plus agaçant que je connaisse, il n'a pas de respect ni de décence, il est vulgaire, idiot, moqueur et arrogant. Mais j'aime partager du plaisir avec lui, il me comble comme aucun autre amant ne l'a jamais fait et il me donne l'impression d'être dépendant de lui, si bien que j'en viens à le désirer lorsqu'il n'est pas là. Rester près de lui est un supplice, et je réclame sa présence sans raisons mais... Comment puis-je savoir que cela n'est pas seulement un désir ardent ?
— Vous devez sentir que cette personne est unique, qu'elle fait battre votre cœur plus fort qu'une autre personne.
— Mais peut-être que cela est seulement du désir charnel ? Je me suis demandé si je l'aimais et je me suis dit que cela était possible. Mais je me suis demandé ce que je pouvais aimer chez lui et je suis incapable de répondre à cette question. L'amour me laisse perplexe et je ne sais quoi penser. Je ne veux pas ignorer mes sentiments, mais je ne sais pas comment les interpréter, et je ne sais pas ce que je désire.
Fyodor acquiesça en réfléchissant. Il comprenait ce que voulait dire Chûya, mais il ne savait pas vraiment comment l'aider, ni comment lui décrire le sentiment amoureux. Cela semblait si complexe, aucun mot ne semblait assez fort pour expliquer la puissance de l'amour, sa douceur, sa passion et ce qu'il provoquait. Lui-même ne pourrait expliquer clairement ses sentiments pour Nikolaï...
   Peut-être pouvait-il lui parler du manque qu'il ressentait lorsque Nikolaï était absent. De son état de détresse loin de lui, et de comment son âme cherchait la sienne pour trouver, chaque jour, un sens de vivre. Fyodor posa les tissus qu'il tenait sur ses cuisses, et réfléchit un instant.
— Je suis né dans le regard de Nikolaï, dit-il à voix basse. Dans ses iris rieurs et son sourire taquin. Je n'existe que pour sentir son cœur battre contre le mien, que pour écouter son souffle mélodieux et sa voix qui susurre près de moi, comme le murmure du vent, ce soir d'hiver où nous nous sommes rencontrés. Mon apparence n'a de sens que lorsqu'elle trouve son reflet dans son regard, sans quoi, j'erre, invisible aux yeux de tous. Je ne suis rien, si ce n'est qu'une âme inerte qui n'attend que son souffle chaud pour être animée. Et si ma voix résonne aussi bien, c'est pour pouvoir porter jusqu'à ses oreilles, dans l'espoir lui dire mon amour. Et lorsque Nikolaï s'éloigne, je ne deviens qu'un corps froid, j'attends, sans vivre, le retour de ses mains brûlantes sur ma peau. Je rêve ses baisers, j'imagine ses caresses, en priant pouvoir sentir en moi, un jour, de nouveau, cette flamme qui me consume lorsqu'il est près de moi. Je ne vis que pour sa tendresse. Pour la passion qu'il m'offre chaque nuit, pour le courage dont il fait preuve lorsqu'il escalade ma demeure. Loin de lui, je ne suis qu'attente et tristesse, mélancolie et douleur. Près de lui, mon cœur se presse et mon être menace de s'effondrer à tout instant, je ne suis plus que désir, ardeur et dévotion. J'aime Nikolaï avec toute la douceur et la violence qui agite mon âme, et je consacre chaque seconde, chaque souffle, chaque pensée de mon existence à son être. Et je crains que cela ne soit jamais assez pour témoigner de la force de mes sentiments à son égard. Comment cela pourrait-il être assez ? Comment de simples mots pourraient d'écrire l'ampleur de mon amour ? Comment des mots, qui appartiennent à tous, pourraient traduire l'expression des sentiments si particuliers qui gonflent mon cœur ? Cela ne peut s'expliquer, ni se comprendre. Je ne peux que ressentir, et me dédier à Nikolaï sans limite, pour lui partager, ne serait-ce qu'une infime part, de l'immense amour que je lui porte.
Un silence tomba, et Fyodor reprit son souffle. Ce n'était pas un silence embarrassant, ce n'était que pause après son discours, un instant de repos après la passion de sa déclaration. Les yeux de Chûya brillaient, et lorsque Fyodor le regarda, il détourna la tête et renifla. Fyodor baissa à son tour la tête. Il n'aurait pas pensé dire tout cela, ni être capable de poser des mots sur le tumulte de sentiments qu'il avait pour Nikolaï. Parler de son amour était étrange. C'était à la fois embarrassant, de se livrer sur une chose si intime, et libérateur, de pouvoir enfin exprimer ce qui faisait battre son cœur.
— Merci pour votre réponse, cela m'a aidé à comprendre ce que je ressentais, dit-il avec un petit sourire.
— Je suis heureux d'avoir pu vous aider.
Chûya sourit et contourna sa chaise, avant de prendre les tissus, que Fyodor avait posés sur ses cuisses. Il les observa un instant, avant de lever un échantillon vert amande et de le poser contre sa joue.
— Cette teinte vous irait à merveille.
Ce vert était doux, il faisait ressortir les traits de lumière de son visage, il l'affinait et le rendait plus doux. Un kimono amende irait parfaitement à Fyodor.
— Je l'apporterai à la couturière, dit Chûya en détachant l'échantillon, avant de se tourner vers la porte d'entrée. Bonsoir Nikolaï, ne vous inquiétez pas, j'allais m'en aller.
Fyodor tourna la tête avec surprise, et vit que son amant se tenait dans l'embrasure de sa porte. Il était vêtu d'un kimono de nuit, luisant de reflets dorés sous la lumière des bougies, et ses cheveux étaient noués en un chignon sur le bas de sa nuque. Il portait un plateau dans ses mains, sur lequel étaient posées des tasses en porcelaine fine, une fiole de miel, une théière, et une petite coupe de fruits. Fyodor ne l'avait pas entendu arriver, depuis quand était-il là ?
— Que faites-vous là, demanda Nikolaï à l'adresse de Chûya. Y a-t-il un problème ?
— Non, je voulais simplement demander conseil à votre ami, dit Chûya en s'avançant vers lui. Ne craignez rien, tout va bien. Je vais vous laisser à présent, passez une nuit agréable.
— Vous aussi, dit Fyodor en se levant.
Il regarda Chûya partir et fermer la porte de sa chambre, avant de se tourner vers Nikolaï. Nikolaï le regardait étrangement, ses yeux brillaient sans que Fyodor ne comprenne pourquoi, et il semblait bouleversé.
— Que se passe-t-il, demanda Fyodor avec inquiétude.
— Rien ! Rien je... Vous allez bien ?
— Oui et vous ? Vous semblez perturbé.
— Non... Je... C'est seulement que...
— Que ?
— Je t'aime Fyodor, déclara Nikolaï avec un sourire. Et je t'aime à chaque seconde de ma vie.
Nikolaï embrassa doucement le front de Fyodor, avant de s'écarter et de partir poser son plateau sur un chevet, près du lit. Fyodor le suivit avec perplexité, et le regarda s'asseoir sur son lit.
— Pourquoi me dis-tu cela ? Tu es malade ? Nous allons être séparés ? Tu as reçu des nouvelles de mon père ?!
— Non, ne t'inquiète pas. Je voulais juste te dire que je t'aimais, et que je te chérissais comme le plus précieux de mes trésors, expliqua Nikolaï en tirant Fyodor pour le faire s'asseoir sur ses cuisses.
— Tu as l'air bizarre, fit remarquer Fyodor, en passant son bras autour de son épaule. Tu m'inquiètes.
— Je n'ai plus le droit de te dire que je t'aime ?!
— Si, mais je trouve cela étrange ce soir.
— Et bien tu as tort. Chûya était ici pour te demander d'épouser Gin ?
— Pas vraiment, mais il souhaite bien que je l'épouse.
— Et qu'en penses-tu ?
— Je suis d'accord, bien que je pense que cela risque d'être compliqué. Cela te dérangerait ?
— Non, je sais que tu n'aimes que moi, dit fièrement Nikolaï.
— Tu n'as pas peur que je finisse par aimer Gin, demanda Fyodor avec surprise.
— Cela est impossible mon amour, et je te fais confiance. Je redoute seulement votre lune de miel et la séparation qui nous sera imposée...
— J'ai survécu à ta lune de miel, tu survivras à la mienne, dit Fyodor avec un sourire.
Nikolaï lui lança un regard vexé, avant de poser une main sur ses cuisses et de le caresser doucement.
— Penses-tu que ton père approuverait ce mariage ?
— Oh sans aucun doute. Il serait ravi que son échec le plus cuisant finisse par épouser une princesse, dit Fyodor d'un air amer. Il arriverait le premier au mariage en clamant que j'ai toujours été sa plus belle réussite, et il enverrait même ses gardes personnels pour vérifier que j'accomplisse bien l'acte conjugal.
— La famille royale ne le laisserait pas faire, dit aussitôt Nikolaï. Et il ne sera certainement pas invité au mariage, cela serait déjà surprenant qu'il reste en vie.
— Tu as sûrement raison, dit Fyodor d'un air faussement rassuré.
Nikolaï sourit en silence. Il saisit son visage entre ses paumes et déposa un délicat baiser sur ses lèvres, avec une douceur inattendue, et Fyodor se détendit aussitôt. Les pensées qui l'accablaient lui semblèrent plus légères, plus claires, et la peur qui serrait son cœur perdit de son intensité. Il posa ses mains sur la poitrine de son amant en répondant un son baiser, avant de le laisser presser son front contre le sien, et caresser ses joues.
— Partage tes craintes avec moi Fyodor, murmura-t-il avec tendresse.
— Je vais bien Nikolaï. Je pense seulement à la réaction de mon père et à celle de mon clan.
— Le roi a promis de lui retirer son titre et sa fortune, dit aussitôt Nikolaï, comprenant ses angoisses. Il n'aura plus de pouvoir et ne pourra plus t'atteindre.
— Je le sais, mais je ne peux m'empêcher de penser que cela se passera mal. Mon père ne perd jamais.
— Et notre roi gagne toujours. Que peut un duc contre un roi ?
— Tu as raison, j'angoisse stupidement.
— Non, il est normal que tu aies peur, dit Nikolaï avec un froncement de sourcils. Ton père vous t'a-t-il écrit ?
— Il n'a donné aucune nouvelle et son silence n'est guère rassurant... Mais je sais qu'il ne peut rien m'arriver ici, surtout avec toi près de moi, dit Fyodor avec un sourire.
— Je ne laisserai aucun homme te faire du mal, promit Nikolaï. Et je te ferai oublier tous tes maux.
Il avait prononcé cela en laissant tomber ses mains sur sa taille pour l'attirer un peu plus contre lui, et Fyodor le regarda longuement. Lorsqu'il était ainsi blotti contre lui, les peurs qui le hantaient lui semblaient bien lointaines et inoffensives. Ses angoisses s'apaisaient et ses doutes s'envolaient, et il ne songeait plus qu'à lui, à son odeur de fleur de lys et d'huile d'aloé, à ses yeux marins qui le caressaient sans le toucher, et ses mains dénuées de pudeur qui cherchaient son contact. Et il aimait que Nikolaï soit l'unique fruit de ses pensées.
Il ferma les yeux pour mieux étudier le parfum de son amant, avant de poser ses lèvres sur les siennes, et de lui offrir un baiser plus long que le premier. Nikolaï lui répondit sans attendre, il l'enlaça et lui rendit son baiser avec amour, puis il l'entoura de ses bras et le pressa contre son torse. Son baiser devint plus passionné après quelques secondes, ses lèvres bougèrent plus rapidement contre celles de Fyodor, lui volant peu à peu son souffle, et il glissa sa langue sur la sienne. Il empoigna ses fesses et les caressa à travers le fin tissu de son kimono, ce qui lui permit de découvrir que Fyodor ne portait pas de bas.
— Et-tu nu sous votre kimono, demanda-t-il en le caressant.
— Je le suis toujours lorsque je te sais près de moi, répondit Fyodor d'un air joueur.
— Si seulement cette robe pouvait être transparente..., chuchota Nikolaï en embrassant sa gorge, alors qu'il dénouait son kimono.
— Nikolaï nous ne pouvons pas le faire ce soir dit Fyodor avec un sourire.
— Nous sommes seuls, personne ne le saura.
— Notre exercice de ce matin ne t'a-t-il pas suffi, demanda Fyodor d'un air amusé.
— Je ne pourrai jamais être rassasié de toi mon amour, tu me rends insatiable, murmura Nikolaï avec envie.
— Nikolaï, demain nous devons déjeuner avec d'autres aristocrates, ria Fyodor entre deux baisers.
— Et bien ?!
— Je dois pouvoir marcher !
— Oh tu as l'habitude de marcher dans ces conditions, répliqua Nikolaï. Et puis je meurs de faim, j'ai besoin de prendre une collation avant de m'endormir.
— Les collations se prennent en cuisine !
Tu es ma collation, Fyodor.
— Comment cela ?
Nikolaï ne répondit pas. Il lui offrit un magnifique sourire, avant de le soulever et de l'allonger dans le lit. Fyodor se laissa faire sans comprendre et s'allongea dans ses draps encore frais, en regardant son amant avec curiosité.
— Alors... Que vais-je manger ce soir, demanda Nikolaï en dénouant son vêtement.
Il défit délicatement le nœud qui le gardait fermé, et décala les pans de son kimono sur le côté, révélant le corps nu de Fyodor. Le regard de Nikolaï passa sur lui avec appétit, il s'arrêta sur sa poitrine déjà rougie par ses baisers de la matinée, son ventre bleuté de taches d'amour, et son intimité qui apparaissait entre ses cuisses pliées. Fyodor se sentit dévoré par son simple regard, et un délicieux feu de plaisir se mit à crépiter au creux de son ventre.
Après l'avoir observé sans retenue, Nikolaï se détourna et approcha son plateau de thé au bord du chevet. Il prit la théière et versa tranquillement de l'infusion dans une tasse de porcelaine. Il l'approcha de lui, faisant battre le cœur de Fyodor à toute vitesse, avant de renverser le thé dans le creux de son nombril.
— Nikolaï...
— Je ne fais que prendre une collation nocturne, dit Nikolaï avec un sourire.
Il se pencha alors vers lui, déposa ses lèvres sur son ventre, et but le thé qui reposait dans son nombril. Fyodor poussa un petit gémissement de surprise, il se cambra par réflexe et creusa son ventre. Nikolaï le saisit par les hanches, ravi de voir qu'il aimait cela, et déposa plusieurs baisers sur son ventre. Fyodor était sensible ici, et Nikolaï savait très bien qu'il ne pourrait résister à ses baisers, alors il continua de l'embrasser et de le chatouiller avec sa langue.
   Il tendit ensuite la main vers la petite fiole dans laquelle reposait du miel et se redressa. Il lança un sourire joueur à Fyodor, avant d'incliner la fiole vers lui. Fyodor poussa une exclamation de surprise et de plaisir, et se cambra un peu plus. Le miel coula lentement sur son torse, il ruisselait au creux de son ventre, remplissant son nombril, enduisant sa poitrine de reflets d'or, et il serpentait entre ses côtes qui s'écartaient rapidement. Le miel était tiède, doux et collant, et le sentir tomber sur son torse excitait Fyodor. Il était déjà à fleur de peau, Nikolaï l'avait fait sien dans la journée, et avec la déclaration qu'il avait faite à Chûya, Fyodor n'avait pas encore retrouvé son calme. Il désirait déjà Nikolaï sans qu'il ne fasse quoi que ce soit, ses sens étaient aiguisés, alors le miel ne rendait que plus forte son envie de lui. Toutes ses angoisses disparurent, et il ne fut plus capable que de penser au miel qui décorait son corps de lignes d'or. Il oublia sa retenue et étira ses bras près de sa tête pour mieux se cambrer, ses yeux se fermèrent sans qu'il ne puisse résister, et il poussa volontairement un soupir de plaisir. Il plia ses cuisses pour serrer son intimité entre, et ainsi priver Nikolaï de cette vue, et se mit à bouger avec sensualité sous ses yeux.
— Je t'en prie Fyodor, ne me tente pas de te dévorer aussi vite, dit Nikolaï en le regardant avec envie.
— Je ne fais qu'apprécier les sensations que tu me procures, répliqua Fyodor dans un murmure.
— Si ton corps continue de bouger ainsi sous mes yeux, je perdrai toute raison, tu vas me rendre fou, dit Nikolaï en s'emparant de sa cuisse pour l'écarter.
Le miel tomba alors entre ses jambes et coula sur son intimité, Fyodor poussa un soupir aigu, aussi surpris qu'excité, et laissa Nikolaï faire couler le miel sur lui. La tiédeur du miel sur son intimité chaude était aussi frustrante que plaisante, et savoir qu'un filet de sucre d'or couvrait cet endroit de son corps était particulièrement excitant. Il mourrait d'envie que Nikolaï le dévore, comme il se jetterait sur une cuillère de miel dégoulinante.
— Tu n'as aucune limite, murmura-t-il.
— Toi non plus visiblement... Tu es aussi dure qu'une confiserie à sucer en bouche.
— Dois-je comprendre que c'est le sort que tu me réserves, demanda Fyodor d'un air joueur.
— Je n'ai pas fini de te préparer hélas, je veux te déguster de la meilleure des façons.
Nikolaï écarta la fiole de miel de son corps, et Fyodor ouvrit les yeux. Il le vit saisir une mangue et l'ouvrir, un sourire aux lèvres, avant de la couper avec un couteau, qui était posé entre les tasses. Nikolaï semblait avoir tout prévu pour passer la nuit avec Fyodor. Il déposa ensuite les cubes de mangue sur Fyodor, les faisant volontairement glisser sur lui pour répandre leur jus sur sa peau. Il en déposa autour de sa poitrine, sur sa gorge, il fit une ligne sur son vendre, avant d'en poser sur son bas-ventre, là où il le pouvait.
— Tu me tortures, dit Fyodor en le regardant faire.
— Je ne fais... Qu'éveiller tes sens, dit Nikolaï avant de lui mettre un bout de mangue entre les dents, pour l'empêcher de parler.
   Il se pencha ensuite sur son corps, et déposa lentement ses lèvres sur son ventre. Sa torture commença lorsqu'il se mit à l'embrasser, couvrant son torse de baisers. Il dévora chaque cube de mangue en mordant peau, et lécha les traces de jus sucré laissées par la mangue. Il fit glisser le fruit sur sa peau, répandant son jus sur lui, il s'amusa à le faire passer sur sa poitrine jusqu'à faire durcir leur pointe, avant de croquer les cubes de mangue et de sucer sa poitrine. Fyodor le laissa déguster son corps, il serra les poings et ferma les yeux pour essayer de contenir son plaisir. Le jus de la mangue qu'il tenait entre ses dents coulait dans sa bouche, il était doux, tiède et sucré. Il aimait le sentir couler sur sa langue avant de tomber dans sa gorge, et il aimait sentir les cubes parcourir sa peau. Cela était plus excitant qu'il ne l'avait pensé, et cela lui donnait terriblement envie de se faire posséder par Nikolaï.
   Résister devenait bien trop difficile, chaque coup de langue l'électrisait et lui faisait perdre sa raison, il ne pouvait plus tenir à présent. Et lorsque Nikolaï vint manger la mangue qu'il tenait entre ses lèvres, avant de l'embrasser et de faire entrer sa langue dans sa bouche, le corps de Fyodor s'embrasa. Nikolaï dut sentir la chaleur du feu qui parcourait son corps, car il en profita pour faire entrer deux doigts en lui, et venir toucher son point le plus sensible. Fyodor poussa un gémissement que les lèvres de Nikolaï capturèrent, il s'accrocha à lui avec envie, avant de saisir son visage pour l'écarter du sien. Il le poussa vers son entrejambe, et Nikolaï compris ce qu'il attendait. Il fit lentement passer sa langue sur son intimité, le miel coula dans sa bouche, et Fyodor poussa un soupir de soulagement.
Il se cambra un peu plus et caressa les cheveux de Nikolaï, en essayant de lutter contre l'extase qui menaçait déjà de le submerger. Il était encore trop tôt pour jouir, il ne voulait pas venir aussi facilement et laisser Nikolaï le dévorer si vite. Il voulait que Nikolaï perde la tête autant que lui, qu'il soit aux portes du septième ciel et qu'il le supplie de lui faire atteindre sa délivrance, qu'il gémisse son nom jusqu'à ce qu'il résonne entre les murs du palais.
— Tu vas te contenter de cela toute la nuit, demanda-t-il dans un souffle.
Nikolaï sourit contre son intimité. Il la suça encore un peu et tortura le point sensible de Fyodor, avant de grimper sur le lit, entre ses cuisses. Fyodor se redressa et retira ses manches de kimono, avant de se jeter sur les lèvres de Nikolaï. Il l'embrassa sauvagement, trop impatient pour rester tendre, et passa ses bras autour de son cou. Nikolaï répondit tout de suite à son baiser avec passion. Il se déshabilla avec des gestes vifs, arracha les tissus qui le couvraient pour les abandonner au sol, avant de soulever Fyodor par les cuisses et de se pencher sur lui pour incliner son corps. Fyodor s'appuya d'une main sur le matelas, afin de ne pas tomber en arrière, et Nikolaï en profita pour le posséder. Un sentiment de soulagement naquit au creux du ventre de Fyodor, il poussa un soupir de bien-être et croisa ses jambes autour de la taille de Nikolaï.
   — Es-tu satisfait, murmura Nikolaï contre ses lèvres.
   — Tu ne sais pas à quel point, répondit Fyodor avec envie. Va plus loin...
   Nikolaï lui donna un puissant coup de reins, s'enfonçant en lui, et Fyodor poussa un cri de plaisir.
   — Comme cela... ?
   — Oui, murmura Fyodor dans un gémissement.
   — Tu aimes que j'aille aussi loin en toi, demanda Nikolaï avec un coup de hanches. Est-ce parce que cela t'est aussi douloureux qu'excitant ?
   — J'aime te sentir gonfler et durcir en moi, dit Fyodor en s'accrochant difficilement à lui. J'aime t'appartenir, que tu me combles avec force et puissance... Q-Quand tu n'es pas là, je me sens comme un roseau creux... Comme une fleur dont on aurait arraché le pollen et... E-Et... Hm... N-Nikolaï... Je veux que tu me fasses l'amour si fort que mon corps ne pourrait l'oublier...
   — Fyodor... Tu me fais perdre toute ma raison lorsque tu me parles ainsi...
   Fyodor sourit en se mordant les lèvres, avant de profiter de l'excitation de Nikolaï pour inverser leur position. Il le poussa en arrière et l'allongea sur le lit, monta à califourchon sur son bassin, et enfonça de nouveau son intimité en lui. Il poussa un soupir de plaisir et posa ses mains sur la poitrine de Nikolaï, il s'appuya dessus, rejeta la tête en arrière, et se mit à monter et descendre son bassin sur celui de son amant.
— Fyodor, gémit Nikolaï en s'emparant de ses cuisses. Si tu fais cela... Je ne pourrais pas tenir...
— Je ne veux pas que tu tiennes, répondit Fyodor avec un sourire. Je veux te sentir couler en moi, et que ta semence se mêle au miel qui me couvre...
— Tu n'es pas très sage ce soir, dit alors Nikolaï en prenant son entrejambe en main.
— Je ne le suis jamais avec toi.
   Son amant lui répondit par un coup de reins sur son point sensible, et Fyodor gémit de plaisir. Il s'appuya sur le torse de Nikolaï et fit bouger son bassin sur le sien, à toute vitesse, le souffle précipité. Il levait et abaissait ses hanches rapidement, son corps ondulait avec grâce et sensualité, il bougeait, montait et descendait dans une torride et voluptueuse danse. Chaque mouvement qu'il faisait lui permettait de sentir Nikolaï en lui, il le sentait grandir en lui et le réchauffer. Son plaisir l'excitait, il lui donnait vie et réveillait son corps, et Fyodor ne ressentait plus qu'un intense sentiment de satisfaction.
   L'euphorie menaçait déjà de submerger Nikolaï, il avait fermé les yeux et donnait des coups de reins de plus en plus forts à Fyodor, signe qu'il était sur le point de jouir. Mais cela ne suffisait pas à Fyodor, et il voulait lui donner encore plus de plaisir. Il saisit les mains de son amant et les conduisit sur lui son torse, il posa ses paumes sur le miel qui continuait de tomber sur lui, la pulpe de ses doigts sur le jus de mangue qui enduisait sa peau et la faisait briller. Il le fit longer ses hanches, sa taille, avant de toucher sa poitrine. Nikolaï poussa un gémissement alors que ses mains parcouraient la poitrine de Fyodor, il l'étreignit et la caressa, et Fyodor sourit en soupirant de plaisir.
   Il lâcha les poignets de son amant, le laissant toucher et titiller sa poitrine, et se pencha vers lui. Il se cambra en écartant un peu plus les cuisses, et lança un regard brûlant à Nikolaï, en ralentissant le rythme de sa danse.
   — Fyodor, cela devrait être interdit de me prodiguer un tel plaisir, murmura Nikolaï, à bout de souffle.
   — Tu aimes cette position, demanda Fyodor en faisant lentement onduler son corps sous ses yeux.
   — Tu n'imagines pas à quel point... Je n'ai jamais eu autant envie de luxure...
   Fyodor sourit. Progressivement, il se mit à accélérer la cadence, il baissa ses hanches avec force sur Nikolaï et sentir son plaisir frapper son point sensible. Il continua, allant de plus en plus vite, et gémit le nom de son amant jusqu'à ce qu'il le sente se vider en lui. Il poussa un cri de plaisir et s'immobilisa, essoufflé. Une vague d'ivresse recouvrir son corps et le fit trembler d'euphorie, avant de se retirer, et de le laisser couvert d'une rosée de luxure.
   Il eut du mal à retrouver une respiration normale tant son cœur battait vite, mais il finit par revenir à lui, et releva difficilement les hanches pour que Nikolaï se retire de lui. Fyodor se sentit vide et incomplet dès lors que Nikolaï quitta son corps, et il se laissa tomber à ses côtés, encore tremblant d'excitation. Nikolaï essuya son ventre, sur lequel Fyodor s'était vidé, avant de se tourner vers lui et de le prendre dans ses bras.
   — Nous devrions faire plus de jeu au lit, dit-il en embrassant son cou.
   — Cela ne me déplairait pas, répondit Fyodor avec un sourire.
   — Tu es tout sale à présent... Laisse-moi te nettoyer, dit Nikolaï, avant de se baisser contre lui pour sucer sa poitrine. Tu ne peux pas t'endormir dans cet état...
   — Nikolaï... Tu- Oh ! Nikolaï, gémit Fyodor en le sentant venir en lui. Je suis déjà à fleur de peau, je ne tiendrais pas longtemps...
   — Cela n'est pas grave... Je veux t'honorer toute la nuit, dit Nikolaï avant de l'embrasser.
   — Toute la nuit, répéta Fyodor entre deux baisers.
   — Oui... Ne serait-ce que pour te témoigner tout l'amour que je te porte.
   — Nikolaï...
   — J'ai entendu ce que tu as dit tout à l'heure. Et à mon tour, je veux te montrer à quel point je t'aime. Je n'utilise pas d'aussi beaux mots que toi alors... Je vais plutôt te le montrer avec des gestes. Je te témoignerai mon amour toute la nuit.

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Je dédie ce chapitre à Ella___21, qui m'avait demandé ce lemon 🌝

Cette intrigue est bientôt finie, il ne reste plus qu'un ou deux chapitres en fonction de si je décide d'en rajouter un ou non. C'est vraiment mon intrigue préférée, alors j'espère qu'elle vous plaît. En particulier ce chapitre, parce qu'il contient une déclaration dont je suis fière, donc j'espère que vous avez aimé !

Bon sinon demain c'est ma rentrée donc souhaitez-moi bonne chance, j'espère que je survivrai à cette terrible épreuve...

Zoubi zoubi mgl 🦦
(Ça faisait longtemps que je ne vous l'avais pas dit !)

Recueil Bungo Stray DogsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant