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LES HARCELEURS DU DEUXIÈME ÉTAGE

Soukoku, Shin soukoku, Fyolai, Suehaigiku

Ceux qui habitaient sous le voisin sexy

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   — Oh mon dieu, regarde-moi ces muscles...
   — Il soulève tellement bien ses poids...
   — Il a combien de kilos là ?
   — Je l'ai vu en mettre soixante...
   — C'est exactement mon poids, je veux bien remplacer ses haltères, s'exclama Fyodor avec envie.
   — Moi aussi, je me ferais un plaisir de l'aider à faire ses exercices de muscu, ajouta Chûya en se mordant les lèvres.
   — Vous savez que vous faites peur à le fixer comme ça, demanda Ryûnosuke.
— Chut Ryû, t'es trop petit pour comprendre, répliqua Fyodor. Je me mettrais avec plaisir à quatre pattes devant lui...
— Oui... Il me soulève quand il veut, je suis prêt à faire tout ce qu'il me demande...
   — Vous êtes graves...
   Les deux jeunes hommes se turent et continuèrent de fixer leur cible, en tenant leurs jumelles devant les yeux. Ils étaient actuellement dans l'appartement de Chûya, assis sur son lit et agglutinés devant la fenêtre, comme presque tous les vendredis après-midi depuis un mois. Il fallait dire qu'ils avaient trouvé une activité particulièrement plaisante à faire : regarder le nouveau voisin de Chûya faire ses séances de musculation. Il habitait juste en face de son immeuble, et depuis la chambre de Chûya, il était possible de voir une partie de son salon. Et coup de chance, son voisin faisait justement ses exercices en plein milieu de son salon, juste devant ses fenêtres. Chûya savait que ça ne se faisait pas de regarder ainsi chez quelqu'un mais... Il ne pouvait pas résister à la tentation, et son meilleur ami non plus. Et puis son voisin n'avait qu'à pas se mettre devant ses fenêtres, il le faisait exprès à ce stade.
   Il ne pouvait pas délibérément exposer son sex-appeal sous les yeux de Chûya sans espérer qu'il ne le regarde, ça n'avait pas de sens. Et puis, c'était l'homme le plus séduisant que Chûya n'ait jamais vu. Il était grand, son torse était digne de celui d'un dieu, ses muscles ressortaient parfaitement, sa taille était marquée d'un magnifique v, son dos était si bien sculpté qu'il ne semblait pas réel, et ses bras dessinés laissaient apercevoir ses veines à travers sa peau... Sans parler de son visage particulièrement séduisant, des trois marques sous son œil gauche, et de ses longs cheveux noirs...
   Comment un tel homme pouvait exister ?!
   — Tu penses qu'il est en couple demanda Fyodor en baissant ses jumelles.
   — Je sais pas trop, il y a plusieurs personnes qui viennent souvent chez lui, mais ils ont juste l'air d'être amis. Sauf qu'une fois, l'un d'eux est monté sur son dos pendant qu'il faisait des pompes. Je trouve ça louche.
   — La chance qu'il a... Moi aussi j'adorerais lui monter dessus.
   — Vous connaissez son nom au moins, demanda Ryûnosuke, qui ne s'intéressait pas du tout au voisin.
   — Tetchô, dit Chûya d'un air rêveur. C'est définitivement l'homme de mes rêves.
   — C'est aussi celui de mes rêves et-
   — Il retire son t-shirt, coupa Chûya en secouant le bras de son meilleur ami.
   Fyodor releva immédiatement ses jumelles et les deux jeunes hommes fixèrent le voisin, la bouche légèrement entrouverte, sous le regard désespéré de Ryûnosuke. Le dénommé Tetchô releva lentement le t-shirt qu'il portait et son torse apparut progressivement. À chaque muscle qui apparaissait, la bouche de Chûya et Fyodor s'ouvrait un peu plus, et lorsqu'il jeta son t-shirt au sol, de la bave coulait presque sur leur menton. Ryûnosuke les dévisagea, puis il regarda le voisin, comme s'il essayait de comprendre ce qu'il y avait d'attirant chez lui. Il ne dut pas trouver, car il détourna la tête et reporta son attention sur son téléphone.
   Un jeune homme apparut soudain dans l'appartement de Tetchô, sortant de nulle part, et avant même que Chûya et Fyodor n'aient le temps de comprendre ce qu'il se passe, l'intrus embrassa passionnément Tetchô. Les deux jeunes hommes poussèrent une exclamation de surprise, à mi chemin entre un cri de stupeur et d'indignation, et regardèrent les deux jeunes hommes s'embrasser avec envie. Chûya reconnaissait très bien cet intrus, il ne risquait pas d'oublier sa boucle d'oreille en or et ses mèches rouges, c'était celui qu'il avait vu monter sur le dos de son futur homme !
   Et visiblement, ce n'était plus son futur homme. Et ça ne l'avait probablement jamais été. Mais tout de même, il était scandalisé ! Il n'arrivait pas à y croire ! Tetchô prit l'intrus par la nuque pour approfondir son baiser, avant de fermer le rideau près de lui, mettant fin à l'espionnage de Chûya et Fyodor. Ils baissèrent aussitôt leurs jumelles et se tournèrent l'un vers l'autre, choqués au plus haut point.
   — On s'est pris un râteau à distance, s'exclama Fyodor en portant sa main à son cœur.
   — J'y crois pas !
   — C'est qui ce mec ?! Je le déteste !
   — Celui dont je t'ai parlé ! Il se prend pour qui, on était là avant ?!
   — Il est affreux en plus, on est mille fois mieux ?!
   — Mais carrément ! Je suis dégoûté, dit Chûya en fixant le rideau fermé.
   — Qui déteint ses cheveux en blanc et rouge ? C'est horrible !
   — Je suis sûr qu'il embrasse super mal !
   — J'en reviens pas, c'était l'homme de ma vie, je rêvais de lui chaque nuit, soupira Fyodor en laissant tomber son front contre la vitre.
   — On a plus aucune chance avec lui, dit Chûya en imitant Fyodor.
   — Vous n'en avez jamais eu, rappela Ryûnosuke.
   — Sauf si on lui enlève tout ce qu'il a pour qu'il n'ait plus que nous à qui se rattacher.
   — N'importe quoi, commenta Ryûnosuke. 
   Ce n'était pas la meilleure idée. De toute façon il fallait être honnête, ils n'avaient jamais eu aucune chance étant donné que Tetchô ne les connaissait pas. Et qu'il était probablement en couple. Chûya n'allait plus pouvoir regarder son voisin en paix maintenant, il était sûr que Tetchô l'avait vu et qu'il ferait son sport ailleurs... L'homme de sa vie venait de lui passer sous le nez, qu'allait-il devenir ?
   — Euh, Chûya, Ryû, appela Fyodor au bout d'un moment.
   — Hmm.
   — ... Regardez les voisins.
   — Mais le rideau est fermé.
   — Non en-dessous.
   Chûya et Ryûnosuke baissèrent les yeux à l'étage en-dessous de celui de Tetchô, et virent que trois jeunes hommes se trouvaient à leur fenêtre et les fixaient. L'un des trois semblait plus jeune, il devait avoir l'âge de Ryûnosuke, et c'était vers lui que son regard était rivé. Il avait une étrange coupe d'ailleurs, ses cheveux étaient comme délavés et ternes, et sa frange était coupée en diagonale, avec deux mèches plus longues devant. Quelle idée de couper une frange ainsi ?
   Celui qui se tenait au milieu était plus grand que lui, c'était le seul à avoir une coupe normale. Il était plutôt mignon, mais il avait le cou et les bras couverts de bandages, ce qui laissait Chûya assez perplexe. Et le dernier était sans doute le plus étrange des trois. Il avait une longue tresse argentée rejetée par-dessus son épaule, il semblait avoir quelque chose sur son œil gauche, comme une cicatrice verticale, et il fixait Fyodor avec de grands yeux ouverts. Oula... Ils n'avaient pas l'air très nets eux.
   — C'est qui eux, demanda Chûya alors que celui du milieu leur faisait joyeusement un signe de la main.
   — Aucune idée mais on dirait des fous, dit Fyodor.
   — Tu ne les as jamais vu, questionna Ryûnosuke en regardant Chûya.
   — Non, j'ai jamais fait attention. Pourquoi ils nous regardent comme ça ?
   — On dirait des psychopathes. Surtout celui avec la tresse, dit Fyodor d'un ton peu rassuré. Pourquoi il me regarde comme ça ?
   — Ok on va refermer les rideaux et faire comme si on ne les avait jamais vu, proposa Chûya en esquissant un geste pour refermer son rideau.
   — Attends, je crois qu'ils veulent nous dire quelque chose, dit Ryûnosuke en retenant son bras.
   En effet, en voyant qu'il s'apprêtait à fermer le rideau de sa fenêtre, le brun s'était mis à agiter ses bras, puis il avait levé un paquet de feuilles vers eux. Il en attrapa une ainsi qu'un feutre, puis il griffonna rapidement quelque chose dessus, avant de tourner la feuille vers eux.
   « Hey ! ».
   Il prit ensuite une autre feuille et cette fois, il écrivit « Je m'appelle Dazai, mais tu peux m'appeler Beau Gosse ;) ». Chûya échangea un regard avec Fyodor et Ryûnosuke, et vit qu'ils le trouvaient tout aussi lourd que lui. Mais qui était cet énergumène ?! C'était hors de question qu'il l'appelle « beau gosse », ou se croyait-il ?!
   — Ryû tu me peux me passer une feuille et un style sur mon bureau s'il te plaît, demanda Chûya.
   Ryûnosuke se leva et partir chercher le matériel, puis il revint s'asseoir à ses côtés. Chûya sourit en écrivant sa réponse, puis il tourna sa feuille vers les trois intrus.
   « Je m'en tape connard ».
   — Ça le fait rire, remarqua Ryûnosuke alors que Dazai éclatait de rire.
   — Qu'est-ce qu'il a l'air lourd, commenta Fyodor en haussant les sourcils.
   — Oui. Je vais lui demander ce qu'il veut, décida Chûya.
   Mais il n'eut pas le temps de le faire, que Dazai écrivit de nouveau quelque chose sur une feuille, et leur montra.
   « Mon ami trouve que ton pote (?) est super sexy ! (À ta gauche) », et son mot était accompagné d'une flèche vers celui qui avait la tresse. Donc... Si Chûya avait bien compris, celui avec la cicatrice trouvait que Fyodor était sexy ?! C'était sûrement pour ça qu'il le dévisageait depuis tout à l'heure. La situation était aussi étrange que drôle, Fyodor allait vraiment se faire draguer par la fenêtre ?! Si c'était le cas, Chûya serait ravi de voir cela. C'était toujours hilarant de voir quelqu'un draguer Fyodor, car Fyodor détestait se faire aborder et regardait ceux qui le draguaient comme s'ils étaient des insectes repoussants. Enfin, selon lui c'était « son regard naturel ». Mais c'était vraiment drôle à voir.
   — Oh non, pourquoi moi, murmura Fyodor en comprenant qu'il s'agissait de lui.
   — Allez courage, c'est une chance d'être choisi par un mec qui ressemble à un fou, dit Chûya en se retenant d'éclater de rire.
   — On a pas tous cette chance, ajouta Ryûnosuke d'un air moqueur.
   — Oh la ferme vous, dit Fyodor en prenant à son tour une feuille.
   Il écrivit rapidement quelque chose dessus, puis la tourna vers les trois jeunes hommes.
   « Oui, je sais que je suis très sexy. ».
   — Ça a le mérite d'être clair, dit Chûya en éclatant de rire, alors que celui avec la tresse approuvait le message de Fyodor.
   — Je crois qu'il veut te draguer, dit Ryûnosuke en riant.
   — Il peut toujours rêver, dit sèchement Fyodor.
   Dazai ne sembla pas faire attention au visage fermé de Fyodor, car il écrivit de nouveau.
   « Il s'appelle Nikolaï, et l'autre c'est Atsushi :) ».
   En montrant son mot, le dénommé Atsushi leur fit un petit sourire timide, alors que Nikolaï fit un sourire charmeur à Fyodor.
   — Oh mon Dieu, sortez-moi de là, gémit Fyodor avec désespoir. Quelle lourdeur.
   — Nikolaï c'est pas très japonais. Il est peut-être russe comme toi, dit Chûya d'un air pensif.
   — C'est son voisin qui m'intéresse, pas lui.
   — Toi tu l'intéresses beaucoup par contre !
   — Arrête c'est pas drôle, je déteste qu'on me drague, ça me stresse. En plus il est bizarre à me fixer comme ça.
   — Il écrit encore, prévint Ryûnosuke.
   Chûya tourna alors la tête vers Dazai, et attendit de voir son message.
   « Pourquoi vous matez chez le voisin d'au-dessus ? ».
   Cette fois-ci, Fyodor répondit immédiatement.
   « Il est sexy. », « On aime ses abdos. ».
   — La tête qu'ils font, commenta Chûya en voyant qu'ils avaient l'air dépités par son message.
   — Comme ça ils vont comprendre qu'on ne veut pas d'eux.
   — Ils n'ont pas l'air méchant, dit Ryûnosuke en s'accoudant au rebord de la fenêtre.
   — Ils ont l'air lourds, répliqua Fyodor.
   — Ils s'en vont, dit Chûya en les voyant partir.
   En effet, Dazai et Nikolaï s'étaient éloignés de la fenêtre, et il ne restait plus qu'Atsushi. Le pauvre semblait très mal à l'aise, mais il devait avoir reçu l'ordre de rester là car il ne bougea pas, et les regarda un instant avec gêne. Il finit par prendre le paquet de feuille et se dépêcha d'écrire dessus.
   « Désolé, j'ai pas pu les retenir de vous écrire... », écrivit-il en leur lançant un regard d'excuse.
   Chûya reprit les feuilles et écrivit à son tour.
   « Pas grave. ». « Tu vis avec eux ? ».
   « Oui, on est coloc ! », écrivit Atsushi avec un sourire. « Vous aussi ? ».
   « Non, ici c'est juste chez moi. ». « Ils sont comme ma famille. », ajouta Chûya sur une nouvelle feuille.
   « Dazai est aussi comme mon grand frère ! ». « Il est lourd mais il est cool ! ».
   « Qu'est-ce qu'il nous veut ? ».
   « Il te trouve mignon », expliqua Atsushi d'un air embarrassé.
   Fyodor éclata de rire en lisant sa réponse, et Chûya haussa les sourcils. Il s'en était un peu douté à vrai dire, Dazai ne regardait que lui, et il lui avait tout de même dit qu'il pouvait l'appeler « beau gosse ».
   — Alors on rigole moins, dit Fyodor en lui jetant un regard triomphant.
   — Oh c'est bon. Au moins Dazai a l'air moins givré que Nikolaï, répliqua Chûya.
   — Ils reviennent, remarqua Ryûnosuke en tapotant son bras pour attirer son attention.
Chûya et Fyodor reportèrent leur regard sur la fenêtre en face d'eux, et virent que Dazai et Nikolaï étaient effectivement de retour. Ils poussèrent Atsushi sur le côté et ouvrirent la fenêtre, puis ils levèrent vers Chûya des haltères qu'ils avaient ramenés. Nikolaï attacha ses cheveux à l'arrière de sa tête grâce à une pince, puis il retira son t-shirt et se mit bien en évidence devant la fenêtre. Dazai ne tarda pas à l'imiter et enleva son t-shirt, il rejoignit Nikolaï et les deux jeunes hommes se mirent à soulever leurs haltères.
Ils... Mais qu'est-ce qu'ils faisaient ? Ils essayent vraiment de leur faire une démonstration de leur force ? Car leur petit spectacle était plus ridicule qu'autre chose, Chûya était à deux doigts d'exploser de rire. Nikolaï s'en sortait plutôt bien, il n'était pas aussi musclé que Tetchô, mais il avait du charme, et Dazai aussi. Seulement... Chûya était incapable de les prendre au sérieux. Il ne savait pas si c'était à cause de la situation, qu'ils fassent ça à leur fenêtre, qu'ils se prennent pour des dieux, ou bien le fait que leur haltères ne devait pas peser plus de cinq kilos. Et les bandages que portait Dazai rendaient la situation encore plus incongrue.
   En les voyant, Ryûnosuke éclata de rire, et Chûya pria pour être en train de rêver.
— On leur dit qu'on dirait des gamins de onze ans qui viennent de découvrir la musculation, demanda Chûya en les regardant d'un air ahuri.
— Je suis trop gêné pour le faire, répondit Fyodor en écarquillant les yeux. J'ai jamais été aussi gêné. Ils se prennent pour des mannequins ou quoi ?
— Je sais pas mais je pense qu'il leur manque des cases.
— J'ai jamais vu un tel niveau de ridicule, j'espère pour eux qu'ils ne draguent pas comme ça en salle.
— On dirait qu'ils ont des haltères de fitness...
   — Ils doivent penser qu'ils sont en train de tout déchirer.
   — Ils sont surtout en train de détruire leur dignité.
   — Tu vois quand je dis que les mecs qui draguent sont lourds.
   — Là c'est surtout de l'ânerie, pas de la lourdeur.
— Je suis gêné Chûya fais quelque chose.
Oui, il fallait vraiment faire quelque chose, la situation devenait trop ridicule. Chûya se prépara alors à fermer le rideau, afin de mettre fin à la... démonstration de force des clowns qui leur servaient de voisin, mais il se figea. Il venait de remarquer que Ryûnosuke ne semblait pas du tout mal à l'aise face au spectacle qui s'offrait à eux. Pour la simple raison qu'il n'y faisait pas du tout attention.
Ses yeux étaient rivés sur son téléphone, et il semblait très occupé à entamer une discussion avec quelqu'un.
— Tu parles à qui, demanda Chûya en voyant que son interlocuteur n'avait pas de nom.
— Atsushi.
— T'as son numéro ?!
— Il vient de l'écrire sur une feuille.
Chûya tourna vivement la tête et fixa Atsushi. Lui aussi avait le visage baissé sur son téléphone, et il avait même un petit sourire au visage. Chûya se tourna aussitôt vers Fyodor, et échangea avec lui un regard entendu.
   — Ryû a un crush, murmura Chûya avec excitation.
   — Fais-les se rencontrer, répondit Fyodor à voix basse.
   — Toi fais-le, c'est toi l'aîné entre nous.
   — Oui mais c'est toi le plus sociable.
   — T'es le plus poli.
   — Tu es le plus courageux, fais-le. Moi je le ferai pas.
Chûya leva les yeux au ciel. Il saisit rapidement une feuille et écrivit un dernier mot dessus, avant de coller sa feuille sur sa vitre avec du ruban adhésif, et de s'éloigner de la fenêtre.
« On vient chez vous. ».

Recueil Bungo Stray DogsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant