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LES AMOURS PRÈS DU CIEL

Séance d'entraînement

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— J'ai rencontré les voisins d'ailleurs, tu sais ceux du quatrième, dit Jôno en ramenant ses jambes en tailleur, alors que Tetchô continuait de faire ses exercices de musculation. Celui que j'ai rencontré est détective apparemment, il s'appelle Ranpo. Son nom me dit quelque chose, pas toi ?
— Peut-être, dit Tetchô d'un air concentré.
— On a dû entendre son nom au travail. Il était plutôt gentil, on s'est bien entendu. Je pense qu'il doit être plus petit que moi, sa voix était plus basse que la mienne, et je pense qu'il doit être jeune. Il a une voix enfantine, et quand je l'ai croisé il devait tenir des paquets de bonbons dans ses mains.
— Peut-être, répéta Tetchô, qui n'écoutait pas vraiment son petit ami.
— Il m'a dit qu'on faisait beaucoup de bruit d'ailleurs, et qu'on devait arrêter si on ne voulait pas se faire virer, tu te rends compte ! On ne fait pas du tout de bruit, et puis c'est pas de notre faute si le parquet n'est pas isolé ! C'est les voisins qui font du bruit plutôt, c'est insupportable, j'ai l'impression d'être dans leur chambre quand je me couche !
— Peut-être.
— Écoute-moi au lieu de répéter bêtement peut-être, s'énerva Jôno en frappant la tête de son petit ami.
— Je t'écoute, mais je suis concentré sur mes pompes !
Et il n'en avait pas grand-chose à faire de leurs voisins. Tetchô avait récemment emménagé avec Jôno, dans un immeuble où les habitants semblaient se mêler de la vie de tout le monde. Tetchô avait très vite remarqué que tous les voisins de son étage se connaissaient, et qu'ils passaient leur temps à parler les uns derrière les autres. Ça ne déplaisait pas à son petit ami, Jôno adorait écouter les conversations qu'ils avaient sur le pallier pour ensuite venir tout raconter à Tetchô, mais Tetchô n'y accordait pas beaucoup d'importance.
Les histoires des autres l'intéressaient très peu, sauf si elles concernaient son petit ami. Et pour l'instant, il préférait se concentrer sur sa musculation. Il était en pleine série de pompes dans son salon, et évidemment son petit ami était assis sur son dos pour lui rajouter un poids supplémentaire. Tetchô aimait bien faire cela, Jôno avait le poids parfait pour lui, et il aimait bien l'entendre parler lorsqu'il travaillait, même s'il ne l'écoutait pas. Entendre sa voix était agréable.
— Allez, tu as fait assez de pompe comme ça, dit Jôno en lui donnant une petite tape sur les fesses.
— J'ai une idée. Je vais essayer de soulever mes mains et de les taper avant de retomber au sol, dit soudain Tetchô.
— Quoi ?! Tu ne vas jamais y arriver, arrête !
   — J'y arrive d'habitude.
— D'habitude tu n'as pas de poids sur le dos ! Tu vas me faire tomber !
— Fais-moi confiance.
Techô plia les bras sans écouter son petit ami et son corps se baissa pour effectuer une pompe. Il sentit son petit ami s'agripper à sa taille par réflexe et sourit, avant de se relever d'un coup et de soulever ses mains du sol. Dans l'espace des quelques secondes de son saut, il tenta de frapper ses mains l'une contre l'autre, mais avec le poids de Jôno sur lui, il ne sauta pas assez haut et il s'écrasa au sol. Jôno poussa un cri et tomba sur le côté, manquant de renverser le bol de riz qu'il tenait.
— Bravo, s'exclama Jôno avec irritation.
— J'y étais presque, dit Tetchô se relevant pour s'adosser contre le banc de musculation près de lui.
— Tu sais que les voisins vont encore plus nous reprocher de faire du bruit ?
— Hmm... On leur dira que t'es aveugle et ils oseront rien dire.
Jôno sourit et se releva à son tour. Il posa son bol de riz au sol et se recoiffa, avant de monter à califourchon sur son bassin.
— Sauf qu'entre nous deux c'est toi le plus maladroit.
— Mais ça ils ne le savent pas, répliqua Tetchô en posant ses mains sur ses hanches. Tu veux me servir de poids ?
— Pourquoi pas, dit Jôno avec amusement.
Tetchô sourit et ancra ses pieds dans le sol, tout en appuyant son dos contre le banc de musculation. Il se mit alors à relever son bassin, soulevant ainsi Jôno, et se lança dans une série d'exercices. Jôno avait l'air particulièrement ravi de lui servir de poids, son sourire restait gravé sur ses lèvres, et il avait posé ses mains sur la poitrine nue de Tetchô pour s'appuyer sur lui. Ses doigts se refermaient sur ses muscles avec fermeté, comme pour imprégner ses mains du toucher de sa peau. Même s'il ne pouvait pas le voir, il devait parfaitement l'imaginer dans son esprit. Ses mains étaient comme ses yeux, tout ce qu'il touchait se dessinait derrière ses paupières closes, si bien qu'il avait toujours l'air de voir plus de choses que les autres.
Comme s'il entendait les pensées de son petit ami, Jôno ouvrit les yeux et sourit davantage. Il devait savoir que Tetchô avait ses iris plongés dans les siens. Les yeux de Jôno étaient mystérieux, étranges, et particulièrement beaux. Leur couleur était difficile à identifier, elle ressemblait à du bleu, mais ce n'était pas vraiment cela, car elle tirait sur le vert et le gris. Plus Tetchô les observer, plus il voyait de nuance apparaître ; au soleil il y avait du jaune, et à l'ombre il y avait du violet. Il s'était déjà amusé à chercher les teintes précises des couleurs, pour essayer de trouver celle qui correspondrait à Jôno.
Bleu dragée, azur brume, pervenche, azuré, fumée, vert d'eau, lichen, opaline, elles y étaient toutes. Il était peut-être difficile d'identifier la couleur réelle de ses yeux car un nuage blanc couvrait ses iris. Ses yeux étaient voilés, cachés derrière une fine brume, comme s'ils sommeillaient dans la rosée du matin qui baignait la ville. Alors Tetchô avait fini par se dire que ses yeux n'avaient pas de couleur propre. Ses iris avaient la couleur des lacs gelés du Nord, qui reflétaient les aurores boréales dansantes dans le ciel.
— J'adore tes yeux, murmura-t-il, comme si parler trop fort éveillerait les yeux de son petit ami.
— Décris-les moi, répondit Jôno en se penchant sur lui.
— Ça serait te décrire la Beauté... Je peux pas le faire, dit le jeune homme en posant sa main sur sa joue.
— Oh... Montre moi que tu m'aimes alors.
— Ça je peux le faire.
— Et peu importe le bruit qu'on peut faire.
— Même si ça dérange les voisins ?
— Même si ça dérange les voisins.
Tetchô souleva alors son ami par les cuisses et l'allongea sur le banc derrière lui. Il s'assit ensuite entre ses jambes écartées et le regarda retirer son t-shirt, avant qu'il ne tende les bras vers lui pour le serrer contre son torse.
— Je préfère quand tu choisis d'ignorer les voisins, dit Tetchô, avant de l'embrasser avec envie.

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L'os est un peu court et simple, mais je suis contente parce que je suis pas très à l'aise pour écrire sur ce ship, j'ai pas l'habitude 🫠
Je le trouve ok malgré tout 🫠

Il reste trois os à cette intrigue, et le prochain sera un Ranpoe 🤭

Zoubi zoubi mgl, et pour ceux qui lisent Insta on se retrouve lundi ! 🦦

Recueil Bungo Stray DogsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant