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SUR LES PAS DES ANGES

Discussion à cœur ouvert

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   — Atsushi... A... Han... Oui..., gémit Akutagawa en plongeant sa main dans ses mèches.
Il se cambra, décollant presque ses omoplates du matelas, son corps se crispa si bien qu'il se mit à trembler, et de sa main de libre, il serra l'oreiller sur lequel sa tête reposait. Atsushi ne détourna pas une seule seconde les yeux de corps, il le dévorait du regard, observait avec envie sa poitrine se lever rapidement, les gouttes de sueur qui roulaient sur son visage coloré, et comment son torse se tendait de plaisir. Akutagawa était en nage, ses vêtements étaient humides et sa peau brillait, la température de son corps s'élevait tant que de la vapeur pourrait s'en échapper, il était moite, chaud, tremblant. Le souffle lui manquait et sa respiration se perdait dans ses gémissements, semblables à des couinements étouffés. Ses jambes étaient relevées, pliées, il ne portait plus de bas, et ses cuisses menaçaient de se refermer sur le visage d'Atsushi, qui se trouvait tout près de son intimité.
Ce n'était pas la première fois qu'ils partageaient un moment aussi intime entre eux, c'était déjà arrivé quatre fois, et Atsushi ne se lassait toujours pas de voir son « ennemi » se contorsionner de plaisir. Il adorait cela, voir Akutagawa perdre le contrôle, se dénuder sous ses yeux, et s'abandonner dans ses bras. Il aimait encore plus le toucher, l'embrasser, le caresser, posséder son corps comme s'il n'appartenait qu'à lui, lui voler son souffle et le rendre dépendant de son air, lui faire perdre toute raison. Et plus encore, il adorait que son partenaire soit Akutagawa.
Au bout d'un moment, une liquide chaud coula dans la gorge d'Atsushi, alors il s'écarta et passa sa langue sur ses lèvres avec curiosité. Ça avait un goût étrange... Mais Atsushi fut rapidement distrait, et l'envie de goûter Akutagawa d'une autre manière le prit. Il revint près de son intimité, mais cette fois-ci, il déposa ses lèvres plus bas, là où ses doigts étaient entrés quelques secondes plutôt. Akutagawa poussa un cri de surprise et se crispa de plaisir. De plus en plus curieux, Atsushi le saisit alors par les hanches et fit entrer sa langue en lui. C'était bien plus humide qu'il ne le pensait, et bien plus chaud aussi... Akutagawa était brûlant, et Atsushi adorait cela.
   — Atsushi, s'écria Akutagawa en tirant ses cheveux. N-Non, fais pas ça...
— Ça te plaît pas, demanda Atsushi en s'écartant.
— Si mais...
Akutagawa se redressa, haletant, et se déshabilla. Il retira l'unique t-shirt trempé qu'il portait pour se retrouver nu, le jeta au sol, puis il se rapprocha d'Atsushi avec empressement. Il lui baissa son caleçon, de manière à libérer son intimité qui étouffait sous le tissu noir de son bas, et monta à califourchon sur lui.
   — Oh... C'est ça que je veux en moi..., dit Akutagawa en baissant son bassin sur le sien pour se faire posséder.
— Ryû..., gémit Atsushi en le prenant par la taille. A-Attends... Dazai et Chûya pourraient revenir...
— Ils n'auront qu'à repartir...
Cela semblait si évident qu'Atsushi ne se posa pas plus de questions. Il enlaça son amant et l'embrassa avec passion, avant de commencer à lui donner des coups de reins. Akutagawa lui répondit par un baiser langoureux, et il commença à rapidement faire onduler son bassin sur le sien, signe qu'il était trop excité pour prendre son temps. Il était divinement bon, ses lèvres avaient toujours ce merveilleux goût sucré et acide, c'était léger, comme si le jus d'une figue avait coulé et séché sur la pulpe de ses lèvres, avant de les imprégner et de répandre leur parfum dessus. Atsushi adorait cela, il avait presque envie de sucer sa bouche pour déguster le sucre qui les couvrait, et Akutagawa prenait un malin plaisir à l'empêcher de mordre ses lèvres.
Lorsqu'ils furent à bout de souffle, Atsushi s'obligea à mettre fin à leurs baisers et serra un peu plus Akutagawa contre lui. Il posa ses mains sur ses fesses pour attirer un peu plus son bassin sur lui, l'immobilisa contre lui, l'empêchant de bouger sur lui, et se mit à lui donner des coups de reins plus vifs. Akutagawa ouvrit la bouche et écarquilla les yeux, et Atsushi put presque entendre le gémissement qui brûlait dans sa gorge. Son amant se dépêcha de lui retirer son t-shirt et pressa leur torse l'un contre l'autre, il s'agrippa ensuite d'une main à sa nuque, griffant sa peau sensible, et s'appuya sur l'une de ses cuisses de son autre main.
   — Continue, gémit Akutagawa en fermant les yeux.
   Il ne risquait pas de s'arrêter avant d'avoir fait danser le corps d'Akutagawa jusqu'à atteindre le paradis. Atsushi lui vola un nouveau baiser passionné, avant de poser ses lèvres sur sa pomme d'Adam pour faire vibrer sa peau. Il savait que c'était l'un des endroits les plus érogènes de son corps, Akutagawa gémissait toujours lorsqu'il l'embrassait là, et Atsushi adorait sentir son air passer sous sa bouche. C'était comme s'il aspirait son oxygène, qu'il s'abreuvait de ses gémissements, qu'il le dévorait tout entier. Il pourrait continuer de le goûter encore des heures, pour savourer le délicieux goût de sa peau et s'embrasser dans ses bras, mais il atteignait presque l'orgasme, et il savait qu'ils n'en auraient plus pour longtemps.
   Sur le moment, Atsushi avait l'impression qu'il pourrait éteindre Akutagawa toute la journée, sans jamais ressentir d'épuisement, mais il savait que c'était impossible. Et ils devaient se dépêcher, Dazai et Chûya pouvaient revenir à tout instant. Ils n'avaient pas passé la nuit dans leur chambre, et ils ne s'étaient pas montrés depuis que le soleil était levé. Atsushi serait bien parti à leur recherche, mais lorsqu'il s'était réveillé et qu'il s'était rendu compte qu'il venait vraiment de dormir avec Akutagawa dans les bras, et qu'ils étaient seuls, il avait voulu passer un moment avec lui. Pour sa défense, ces occasions étaient rares, et il avait passé la plus belle nuit de sa vie...
   — J'y suis, gémit Akutagawa, la voix enrouée de plaisir. Atsushi ! Oui !
   Il se crispa une fois de plus et s'immobilisa presque, ne laissant plus que sa poitrine se soulever à toute vitesse, avant qu'Atsushi ne sente quelque chose de chaud couler sur son ventre. Il se mordit la lèvre et serra Akutagawa, afin de sentir autant que possible sa peau contre la sienne, et continua de faire des va-et-vient en lui avec frénésie. Akutagawa poussa un gémissement de surprise, puis un second, et Atsushi finit par atteindre à son tour le ciel. Il enfouit son visage dans le cou de son amant et poussa un soupir de soulagement, et ils finirent par s'immobiliser l'un contre l'autre.
   L'air chaud mit du temps avant de se dissiper, il resta lourd un moment, couvrant les fenêtres de buée, avant de s'effacer et de laisser leur corps retrouver une température normale. Atsushi avait du mal à retrouver une respiration régulière, et il était un peu sonné, ailleurs, comme si la peau d'Akutagawa regorgeait de vin et qu'il en avait trop abusé en l'embrassant. Il savait qu'il devait s'écarter de lui pour respirer un peu d'air frais, et revenir à lui-même, mais il n'avait pas envie de le lâcher. Il aimait trop le tenir dans ses bras pour le lâcher aussitôt, il voulait qu'il reste contre lui encore longtemps.
   — Je t'ai griffé le dos, dit Akutagawa au bout d'un moment.
   — C'est pas grave, dit Atsushi avec un sourire.
Akutagawa ne répondit pas et posa sa main sur son dos, avant de le caresser doucement.
— Est-ce que ça te fait mal, demanda-t-il après un court silence.
— Les griffures ?
— Non. Quand tu me prends.
— Quand je te... Oh, comprit Atsushi en rougissant. Non pas du tout ! Et toi ? Je t'ai fait mal ?!
— C'est désagréable, mais ça part rapidement.
— T'as jamais eu envie d'arrêter ? Au début ça devait vraiment te faire mal...
— Non. Ça fait pas si mal, dit Akutagawa en le lâchant quelques secondes pour attraper un mouchoir et essuyer son ventre.
— Hmm... Je... J'avais demandé à Yosano si c'était douloureux, et elle m'avait dit que ça pouvait l'être quand on est pas assez prêt ou qu'on a peur. J'ai toujours peur de mal te préparer, ou alors de pas te mettre à l'aise et que t'aies peur..., avoua Atsushi d'un ton mal assuré.
Akutagawa le regarda longuement, avant de laisser un imperceptible sourire apparaître sur ses lèvres.
— Qu'est-ce qu'il y a, demanda Atsushi d'un air déconcerté.
— Rien. C'est juste que je suis détendu avec toi, je me sens bien avec toi. Alors tu me fais pas mal.
Atsushi rougit davantage, mais il sourit avec joie. Savoir qu'Akutagawa se sentait bien avec lui était rassurant, c'était même très agréable.
— Ça me fait plaisir que tu m'aies dit que t'avais peur de me faire mal, avoua Akutagawa avec gêne.
— Vraiment ?!
— Oui... À chaque fois que je me dispute avec Gin, Chûya me dit qu'il ne faut pas que je parte en étant énervé, qu'il faut que je lui explique le problème. Il me dit toujours que la communication est très importante, que si on tient à quelqu'un on doit pouvoir lui expliquer quel problème on a avec cette personne. Et je crois que c'est vrai, si on ne se parle pas c'est qu'on n'est pas dans une bonne relation. Alors... Ça me fait plaisir que tu me parles de ce qui t'inquiète...
Cette fois, c'est Atsushi qui regarda longuement Akutagawa, un sourire naissant sur les lèvres. Les joues d'Akutagawa avaient pris une délicate teinte rose, différente de celle qu'elles avaient lorsqu'il prenait du plaisir. C'était un rose léger, plein de timidité et de tendresse, si discret qu'Atsushi le voyait rarement, mais il adorait le regarder colorer les joues d'Akutagawa.
— Et toi tu n'as pas d'inquiétude, demanda-t-il d'un ton plus doux qu'il ne l'aurait pensé.
— Hmm... Ne pas te satisfaire. Si je suis nul je préfère que tu me le dises.
— Tu me satisfais totalement !
— Peut-être que tu dis ça parce que tu n'as connu personne avant moi. À moins que tu l'aies déjà fait avec quelqu'un d'autre ?
— Non jamais, t'es ma seule relation. Et je te trouve très bien.
   Akutagawa ne répondit rien, mais Atsushi sentit qu'il était rassuré. Si ça ne tenait qu'à lui, il lui dirait à quel point partager son plaisir était au-delà de la satisfaction, à quel point il aimait le faire sien, à quel point son corps le réclamait et s'embrasait contre lui, à quel point il adorait sentir ses cuisses humides se serrer autour de sa taille, et à quel point le plaisir qu'il ressentait était intense. Il voudrait dire à Akutagawa qu'il était sa première relation, et qu'il voulait qu'il reste son unique relation. Que chaque jour sa part d'aversion pour lui rétrécissait, et que chaque jour il espérait sa compagnie. Il voudrait lui dire qu'il aimerait passer encore de nombreuses nuits à ses côtés, le tenir dans ses bras et ronronner contre lui, avant de se réveiller et d'observer son visage endormi. Que tout ce qu'il avait un jour détesté chez lui étaient aujourd'hui des raisons de l'aimer. Il voudrait lui dire qu'il voyait de la lumière dans ses yeux, là où tout le monde ne voyait que de l'obscurité. Qu'il respirait son odeur comme s'il humait une fleur printanière. Que son cœur suivait une mélodie différente et légère lorsqu'il était près du sien. Qu'il rêvait de l'appeler par son prénom, Ryûnosuke, à n'importe quel moment de la journée, et pas seulement lors de leurs moments intimes.
Il voudrait pouvoir lui dire tout cela, et faire comprendre à Akutagawa à quel point ce qu'il éprouvait pour lui était unique. Mais il n'osait pas. Peut-être que s'il se dévoilait trop, Akutagawa serait gêné, ou énervé, et alors il partirait. Peut-être qu'il n'attentait rien de leur relation et qu'il ne désirait rien d'autre que son corps, et alors il partirait. Et pour la première fois de sa vie, Atsushi ne voulait pas le perdre. Il savait qu'il devrait lui dire, mais il ne voulait pas que leur relation en revienne au stade de purs ennemis. Akutagawa s'ouvrait à peine à lui, si Atsushi commençait à lui dire qu'il l'aimait, il allait fuir...
Peut-être qu'ils devaient d'abord se rapprocher, être plus intimes, mais d'une manière différente de celle qu'ils étaient déjà.
— Tu veux qu'on parle, demanda Atsushi après un instant de réflexion.
— Parler ? À propos de quoi ?
— De... De nous deux ? Enfin pas forcément de ce qu'on est, s'empressa de dire Atsushi avec gêne. Juste de parler de nous...
— Tu veux dire, se présenter ? Mais on se connaît déjà.
— Non c'est pas vraiment ça... Attends, je reviens.
Atsushi souleva Akutagawa pour le poser délicatement sur le côté, et se leva. Il partit rapidement dans la salle de bain et récupéra deux kimonos, puis il revint et en tendit un à Akutagawa, avant d'enfiler le sien. Une fois qu'ils furent habillés, Atsushi grimpa de nouveau sur son lit, il releva les oreillers afin de s'adosser contre, et tapota la place près de lui pour que Akutagawa le rejoigne.
— Je veux juste te connaître un peu plus, expliqua-t-il avec un sourire.
— Il n'y a pas grand-chose à connaître sur moi, répondit Akutagawa d'un ton perplexe, tout en venant près de lui.
— On a qu'à se poser des questions chacun son tour, je suis sûr qu'il y a plein de chose à savoir sur toi, rassura Atsushi. Par exemple... C'est quoi ton passe-temps préféré ?
— Je fais pas grand-chose en dehors de mon travail.
— Tu n'as pas de hobby ?
— Atsushi, on m'apprend à tuer depuis que j'ai quatorze ans, je ne sais rien faire d'autres, dit Akutagawa en lui lançant un regard blasé.
Oui, c'était assez évident...
— Et toi c'est quoi, demanda Akutagawa.
— J'en ai pas non plus, je fais pas grand-chose non plus.
— On ira loin tous les deux, dit alors Akutagawa.
— On trouvera des choses à faire ensemble !
— Si tu veux. À toi de me poser une question.
Akutagawa ramena ses jambes en tailleur en réfléchissant, et son genou se posa sur la cuisse d'Atsushi, qui se trouvait près de lui. Le cœur d'Atsushi loupa un coup et il rougit. Akutagawa avait forcément fait exprès, est-ce que ça voulait dire qu'il cherchait son contact ?! C'était peut-être un moyen pour lui de lui montrer qu'il essayait de s'ouvrir ? Ou qu'il l'appréciait ?! Non, non Atsushi ne devait pas s'emballer, après tout ce n'était qu'un genou...
— Est-ce que tu es gay, demanda soudain Akutagawa.
— Hein, demanda Atsushi en détournant aussitôt les yeux de son genou, pour le fixer avec surprise.
— Tu aimes les garçons ? C'est être gay non ?
S'il pensait que ses joues étaient déjà trop rouges tout à l'heure, ce n'était rien comparé à maintenant. Atsushi ouvrit la bouche pour répondre, mais les mots s'emmêlèrent autour de sa langue. Il ne s'était pas du tout attendu à cette question, il pensait qu'il lui demanderait ce qu'il aimait faire, s'il sortait avec ses amis ou... tout sauf ça !
— Ben je... B-Ben... Je... Je dois un peu l'être pour c... pour... avec toi...
— C'est vrai, mais ça ne veut pas dire que tu m'aimes, ni que tu aimes les hommes.
Et bien... si ?
— Pourquoi cette question, demanda Atsushi avec gêne.
— Je me le demande depuis qu'on... depuis notre première fois. Je ne savais pas ce que c'était qu'être gay, c'est Chûya qui me l'a expliqué, alors je me demandais si toi tu aimais les garçons.
— Je ne me suis jamais posé la question avant de te connaître..., je n'ai jamais été attiré par un homme, tu es le seul, alors je ne sais pas trop... Du moment que je ne peux pas constater le contraire, je suppose que j'aime les hommes. Et je ne vois pas pourquoi je n'aimerais pas les femmes alors... J'aime les deux ?
— J'aime bien cette façon de penser, je suis pareil alors, décida Akutagawa.
Atsushi sourit, heureux de voir qu'Akutagawa l'approuvait. Il n'avait jamais pensé à définir sa sexualité, honnêtement il ne pensait pas que cela changerait quelque chose à sa vie. Il n'avait jamais aimé quelqu'un avant Akutagawa, alors c'était difficile de se fixer. Et il n'avait pas beaucoup de connaissances sur ce sujet-là, il ne connaissait personne de gay, et il ne s'y était jamais intéressé.
— À toi, finit par dire Akutagawa.
— Ah oui. Alors... Tu connais quelqu'un de gay ? Ou quelque chose comme ça ?
   Akutagawa le regarda avec étonnement.
   — Chûya et Dazai le sont.
   — Mais non !
   — Ça se voit.
   — Mais... Dazai passe son temps à courir après des femmes ! Et il m'a clairement dit qu'il n'était pas intéressé par les hommes !
   — Il a menti, c'est évident qu'il aime Chûya. Et je suis sûr que Chûya l'aime aussi, en plus il n'attire que des filles qui aiment des filles.
   — ... Des lesbiennes ?! Qui est lesbienne.
   — Tout le monde est lesbienne.
   — Tu veux dire... Toutes les femmes sont lesbiennes ?
   — Arrête de reprendre ce que je dis, s'énerva Akutagawa en le frappant. Et puis qu'est-ce que c'est lesbienne déjà ?
   — C'est le nom pour les femmes qui aiment les femmes, expliqua Atsushi en riant. C'est comme gay, mais pour les femmes.
   — Quelle utilité d'utiliser un mot différent ? C'est le même principe.
   — Mais c'est pas moi qui l'ai décidé ! Qui est lesbienne dans l'entourage de Chûya ?
   — Kôyo, Gin, Higuchi. Chûya attire les lesbiennes, dit Akutagawa en hochant la tête. Et je suis sûr que la moitié de l'agence est aussi gay. Surtout Ranpo.
   — Ranpo ?
   — Il est toujours avec Poe.
   — Je n'y avais jamais pensé... Mais c'est vrai qu'ils sont très proches..., dit Atsushi d'un air dubitatif. Bon... Alors à toi de poser une question.
   — Qu'est-ce que tu penses de Lucy, demanda aussitôt Akutagawa.
— Lucy ? De la Guilde ?
— Parce que tu connais beaucoup de Lucy ?
— Oh non ! Je savais pas que tu la connaissais !
— Elle travaille au café de l'agence et tu vas toujours la voir, difficile de ne pas la connaître.
Atsushi ouvrit la bouche pour répondre, avant de remarquer l'irritation dans la voix d'Akutagawa. Il n'avait pas l'air d'apprécier Lucy... Était-il jaloux ?! Atsushi sourit bêtement à cette idée. Si Akutagawa était jaloux, c'était qu'il tenait un peu à lui... Non ? Il ne devait pas mal répondre alors ! Il devait lui montrer qu'il était le seul à compter !
— C'est une bonne amie, dit-il en choisissant soigneusement ses mots. Mais je ne la vois pas tant que ça, et... Elle est difficile à suivre parfois.
— Ok, dit Akutagawa d'un air satisfait. À toi.
— Hm... Chûya c'est comme ton grand frère, non ?
— Un peu, admit Akutagawa en rougissant légèrement.
— Pourquoi ?
Akutagawa baissa les yeux et tritura ses doigts un instant, comme s'il était mal à l'aise. Atsushi n'aurait peut-être pas dû lui poser la question. Il savait que les relations au sein de la mafia pouvaient être complexes, et Akutagawa ne devait pas avoir de famille hormis Gin...
— Tu n'es pas obligé de répondre, dit-il en posant alors sa main sur son genou.
— Je veux t'en parler, dit Akutagawa en évitant son regard. C'est que... Dazai m'a fait beaucoup de mal... et Chûya était là quand j'en ai eu besoin. C'est le seul à se préoccuper de moi, et de Gin. Alors c'est comme un grand frère, il veille sur moi.
— Moi aussi je me préoccupe de toi, dit Atsushi sans réfléchir.
Un petit sourire apparut sur les lèvres d'Akutagawa, et un rire cynique lui échappa.
— C'est normal, je suis ton ennemi.
— Non. T'es plus mon ennemi aujourd'hui, même si on reste dans des camps opposés. Je me préoccupe de toi parce que t'es important pour moi...
Akutagawa tourna la tête vers lui et le regarda longuement avec surprise. Il ne devait pas souvent entendre cela, Atsushi pouvait voir dans ses yeux à quel point cette phrase lui était inconnue. Ils n'étaient pas si différents au fond, tous les deux avaient longtemps été enfermés dans les bras de la solitude, et ils en sortaient à peine. Akutagawa finit par fuir une nouvelle fois son regard, sans relancer la conversation. Sans s'en rendre compte, Atsushi se mit à caresser son genou, qui n'était pas couvert par son peignoir, et réfléchit à une question.
— Hmm... Comment ça se fait que tes sourcils soient naturellement blancs et si fins, demanda-t-il sans savoir quoi dire d'autres.
Akutagawa laissa échapper un nouveau rire et tourna la tête vers lui.
— Mes sourcils sont noirs Atsushi. Et je les épile presque entièrement.
— Vraiment ?! Mais je les ai jamais vu noirs !
— Je les décolore.
— Oh...
Ça avait été une question parfaitement stupide, Atsushi se sentait bien idiot tout d'un coup. Et vu la manière dont Akutagawa le regardait, l'air rieur, il devait le penser aussi. Mais il était de nouveau à l'aise, il avait même ri, c'était bon signe !
— Mais... Oui mais... Pourquoi tu fais ça, demanda Atsushi pour se rattraper.
— Parce que mes sourcils sont affreux, en noir on les remarque encore plus.
— Je les trouve plutôt bien moi...
— Tu n'as pas vu leur état d'origine. Est-ce que tu ronronnes volontairement, ou tu ne le contrôles pas ?
— Au début c'était involontaire, mais maintenant je peux le contrôler.
— Le ronronnement c'est quand tu te sens bien, non ?
— Oui.
Une fois de plus, Akutagawa sourit imperceptiblement et détourna les yeux, et Atsushi ne comprit pas immédiatement pourquoi. Il avait l'air ravi de sa réponse, mais qui y avait-il de bien dedans ? Était-ce amusant ? Ou... Oh. Atsushi ronronnait souvent lorsqu'il était avec Akutagawa. Il avait pris l'habitude de le faire car c'était agréable, et il avait remarqué que ça le détendait aussi... Rien que cette nuit, il l'avait fait...
Mais ça ne voulait rien dire, n'est-ce pas ? Ça ne voulait pas dire qu'Atsushi tenait réellement à Akutagawa... N'est-ce pas ?
— Je le fais parce que c'est... c'est cool pour nous deux, s'empressa-t-il de dire d'un air peu convaincant. Ça nous détend...
— Oui bien sûr.
— C'est pas du tout ce que tu crois, c'est... c'est juste apaisant, enfin tu vois...
— À toi de poser une question, coupa Akutagawa d'un air amusé.
Bon sang, Atsushi venait de se révéler, il avait gâché sa couverture...
— Euh... Euh... Ben... Ben tu... Est-ce que tu...
— Si tu n'as pas de question, moi j'en ai une, coupa Akutagawa en décalant innocemment sa main, toujours posée sur son genou, sur l'intérieur de sa cuisse.
— Ah euh oui ?
— C'était laquelle ta nuit préférée ?
— Ma... Ma nuit préférée ?
— Avec moi ?
— Comment ça ?
— On a couché quatre fois ensemble, cinq avec toute à l'heure. C'était quelle fois ta préférée ?
Atsushi rougit violemment.
— M-Mais Aku, tu peux pas me demande ça c'est... c-c'est...
— C'est juste une question, aller réponds, dit Akutagawa avec amusement.
— M-Mais...
— Aller, je veux savoir.
— Ben... C-c'était la troisième fois, avoua Atsushi sans oser le regarder. C'était... Juste après un combat. On s'était disputé pendant tout le combat et on a passé notre temps à attaquer chacun de notre côté, résultat on se battait nous-mêmes l'un contre l'autre. On était... Tu sais, on était près d'un fleuve, et notre ennemi a fui par là. On a essayé de le rattraper en plongeant, mais aucun de nous ne savait nager alors on a surtout coulé tous les deux... Enfin tu coulais plus que moi !
— J'étais blessé et j'avais plus de force, je pouvais pas nager, ni flotter, se défendit Akutagawa avec mauvaise foi.
— Oui bien sûr ! Mais tu coulais quand même, et c'était... c'était quand même drôle de voir que je coulais moins que toi, dit Atsushi en riant.
Akutagawa lui lança un regard noir, et croisa les bras sur sa poitrine. Il réagissait ainsi à chaque fois qu'Atsushi lui rappelait qu'il était moins bon nageur... ou plutôt flotteur, que lui. C'était sûrement ridicule, mais Atsushi était assez fier d'être meilleur flotteur qu'Akutagawa.
— Quoiqu'il en soit... Tu as fini par te noyer, et quand je t'ai fait du bouche à bouche, tu m'as recraché au visage toute l'eau que t'avais avalé.
— Tu le méritais, répliqua sèchement Akutagawa. J'aurais même dû te pousser dans l'eau.
Atsushi sourit face à sa réaction. Il déplaça timidement sa main, qui était restée immobile depuis qu'elle avait changé de place, et le caressa doucement. Il n'avait encore jamais fait cela, il le caressait parfois, après un moment intime ensemble, mais jamais à cet endroit... Mais c'était agréable, et les rougeurs sur les joues d'Akutagawa montraient que lui aussi aimait cela.
— En tout cas... Après ça, on est rentré chez toi. On était trempé, et glacé, et... Tu es parti prendre une douche, et tu m'as dit de te rejoindre. Alors je suis venu, on s'est embrassé et on l'a fait... c'était ma fois préférée.
— Moi aussi j'ai aimé, dit Akutagawa. Même si on a cassé ma douche.
— C'est vrai, se rappela Atsushi avec un petit rire.
— Tu voudrais essayer quelle position d'ailleurs ?
— Quoi, s'écria Atsushi en rougissant aussitôt.
— Au lit, tu voudrais me prendre comment ?
— Je... Je sais pas !
— Je connais pas beaucoup de position alors j'ai fait des recherches, mais je ne sais pas ce qui te plai-
— Arrête, c'est gênant, s'exclama Atsushi en plaquant sa main sur sa bouche.
— Atsushi, il faut qu'on communique, répliqua Akutagawa en lui baissant sa main. Il y a bien une position qui te tente.
— Non ! C'est trop gênant, arrête ! Ryû on peut pas parler de ça comme ça, c'est... c'est... C'est trop embarrassant, s'exclama Atsushi en saisissant son visage pour essayer de le bâillonner.
— Je t'ai jamais sucé, tu veux pas essa-
— Stop !
— Ou à quatre pa-
— Non stop ! Ryûnosuke change tout de suite de sujet, on peut pas parler de ça. C'est trop... Trop gênant, dit Atsushi en secouant la tête.
Akutagawa s'était accroché à ses poignets, et Atsushi s'était presque jeté sur lui, si bien qu'il avait basculé sur le côté et qu'il se trouvait sous lui. Il le regarda avec amusement, les yeux pétillants, avant de doucement baisser ses doigts qui couvraient sa bouche.
— Quand tu m'appelles par mon prénom c'est que tu veux me faire l'amour, dit-il avec satisfaction.
Atsushi rougit davantage et ouvrit la bouche pour répondre, mais rien ne lui vint à l'esprit. Akutagawa avait raison, il ne pouvait pas le nier...
   — Tu aimes le faire avec moi, demanda-t-il dans un souffle.
   — Q... Quoi ?
   — Me faire l'amour. Dis-le si tu aimes ça.
   — ... J'aime ça...
— Fais-le moi, murmura Akutagawa en passant sa main dans ses cheveux.
— On l'a fait tout à l'heure, tu vas avoir mal...
— Fais-le moi, répéta Akutagawa avec envie.
Son regard s'était assombri, seules les lumières de plaisir qu'Atsushi connaissait par cœur brillaient dans ses iris. Il avait parlé plus lentement, dans un murmure suave qui volait vers lui et caressait ses joues écarlates. Il était plein d'envie, son corps se durcissait, et son regard le suppliait presque de le prendre. Atsushi sentit son souffle se couper. Quelques secondes plutôt, ils se chamaillaient en riant, et à présent l'air était devenu lourd, torride, électrique. Il regarda longuement Akutagawa, ses cheveux éparpillés autour de son visage, ses joues colorées, et sa poitrine qui apparaissait grâce au col détendu de son peignoir.
Il dénoua alors son peignoir et ouvrit un peu plus son col, avant de poser sa main sur sa poitrine. Elle était chaude, gonflée, et son téton n'attendait que son pouce pour passer dessus. Atsushi était incapable de résister... Et Akutagawa l'avait très bien compris. Il se tourna pour s'allonger plus confortablement sur le dos, passa ses jambes autour de ses cuisses, et attira son visage près du sien.
— J'aime quand tu me touches, quand tu m'embrasses, et quand tu me possèdes, murmura-t-il en passant ses mains dans ses cheveux. J'ai plus de questions à te poser, j'ai juste une demande à te faire. Fais-moi l'amour... Fais-le moi tout de suite...
Atsushi acquiesça, hypnotisé par la voix de son amant. Il dénoua son peignoir avec empressement, et fondit sur les lèvres d'Akutagawa. Il était décidément incapable de lui résister.

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J'espère que cet os vous a remonté le moral par rapport aux derniers 🤭
J'avais trop hâte de le poster parce que je l'adore, et si ça ne tenait qu'à moi je l'aurais fait encore plus long 🤭

Il reste encore deux os à cette intrigue, et ensuite on passera à l'intrigue Fyolai.
À demain :)

Recueil Bungo Stray DogsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant