Chapitre 5 - Lena

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Douze, treize, quatorze...

Je passe une nouvelle fois en revue mes bons de commande pour m'assurer que tout sera prêt à temps pour le mariage.

Deux jours se sont écoulés depuis l'arrivée de Cooper à Hillsborough et je ne l'ai encore vu nulle part.

Pour être honnête, c'est ce que je crains le plus. Marcher dans la rue et tomber sur lui sans y être préparée pourrait donner lieu à un véritable désastre.

Je sais que je devrais l'affronter dans une semaine, quoiqu'il arrive.

Je m'y prépare.

Mais tant que ce n'est qu'une soirée, je peux gérer.

⎯ Comment va la plus belle ?

⎯ Salut papa, dis-je en venant l'enlacer alors qu'il vient de me rejoindre à la boutique. Quand est-ce que tu es rentré ?

⎯ Hier soir.

Mon père travaille depuis toujours dans une société spécialisée en informatique. Il se déplace régulièrement aux quatre coins du pays pour installer des réseaux ou quelque chose du genre qui, je dois bien le reconnaitre, m'échappe totalement.

Ma mère et moi avons l'habitude de ses déplacements, mais c'est toujours un vrai plaisir de le retrouver.

⎯ Sur quoi est-ce que tu travailles ?

⎯ Le mariage de Carter et Sofia.

⎯ J'ai encore du mal à croire qu'il va se marier, dit mon père en souriant.

⎯ Oui, ça me fait drôle à moi aussi.

⎯ Je commençais à croire qu'aucun des garçons ne passerait par là. Les Coleman ont la tête dure.

Mes parents les ont toujours accueillis à bras ouverts et je sais qu'ils les considèrent comme leurs propres fils.

⎯ Et oui. Mais j'ai toujours su que Carter était un vrai sentimental. Il faisait juste en sorte de ne pas le laisser paraitre !

⎯ C'est vrai que Sofia est adorable. Et leur petit bonhomme... J'espère que tu nous en feras un aussi beau un jour.

Mes parents sont longtemps restés en dehors de ma vie amoureuse, mais depuis quelque temps, je les sens un peu plus... insistants à ce sujet, disons.

Je sais qu'ils n'aiment pas me savoir seule. Mais moi je suis très bien comme ça. Et puis, je n'ai que vingt-six ans.

J'ai encore largement le temps pour mettre le grappin sur Cooper.

Merde, est-ce que je viens sérieusement de penser une chose pareille ?

⎯ Papa !

⎯ Je sais, je sais, je suis désolé ! dit-il en levant les mains en signe de reddition avant de venir se placer à mes côtés. Je peux jeter un œil à ce que tu as fait ?

Je lui tends les ébauches des décorations que j'ai prévues.

⎯ C'est très joli. Comme toujours, ajoute-t-il en les feuilletant.

⎯ Tu n'es pas objectif, lui dis-je.

⎯ Bien sûr que si.

Je ris, serrant une nouvelle fois mon père dans mes bras.

⎯ Tu es le meilleur.

⎯ Des années d'expérience pour atteindre ce niveau, plaisante-t-il.

Mes parents ont eu beaucoup de mal à m'avoir et je sais qu'ils ont longtemps essayé de m'offrir un petit frère ou une petite sœur, mais sans jamais y parvenir.

Ça a toujours été toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant