Chapitre 22 - Cooper

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Il nous a fallu plusieurs heures, mais l'ambiance est de nouveau détendue entre nous.

— Pas les bleus, les violets ! me lance Lena, visiblement dépitée par mon incapacité à distinguer les couleurs.

Je regarde une nouvelle fois les rubans qui se trouvent devant moi, me demandant toujours comment elle parvient à voir une différence entre les deux.

— Mais c'est la même couleur, protesté-je mollement.

Elle lève les yeux au ciel, amusée. C'est agréable de la voir sourire à nouveau.

— Regarde bien, dit-elle en saisissant deux rubans et en les plaçant devant mes yeux.

Elle en avance un.

— Bleu, dit-elle. Puis l'autre. Violet !

Je tends la main pour les saisir et les doigts frôlent les siens. Pendant une fraction de seconde, aucun de nous deux ne bouge, mais elle ne retire pas sa main, du moins pas tout de suite.

Elle ne cherche pas à fuir mon contact, pour une fois, et laisse nos doigts se rencontrer quelques secondes de plus que nécessaire.

— Alors, tu vois la différence ? demande-t-elle.

— Absolument pas, mais dis-moi juste dans quelle boite je dois me servir et ça ira.

Mon inaptitude à différencier les deux la fait franchement rire cette fois.

— OK, tu es définitivement un cas désespéré, me dit-elle. Prends celle de gauche.

— Bien Mademoiselle, dis-je en inclinant la tête et en me courbant devant elle.

Quarante minutes plus tard, j'ai fini de nouer les rubans et je regarde Lena qui apporte la touche finale aux bouquets qu'elle prépare.

Elle est totalement absorbée par ce qu'elle est en train de faire et ne prête pas attention à moi.

Ce qui me convient bien, car j'aime la regarder faire.

Mais cela ne dure que quelques bien trop courtes secondes avant qu'elle ne finisse par relever la tête.

Elle m'offre un sourire timide, lorsqu'elle le remarque.

— Qu'est-ce que tu en penses ?

— Que tu as fait un super boulot, lui dis-je.

Et c'est vrai. Le résultat sera éblouissant, j'en suis convaincu.

— Merci de ton aide, Cooper. Vraiment, je n'y serais pas arrivée sans toi.

— Je suis content qu'on ait pu passer cette journée tous les deux. Et si j'ai pu me rendre utile, alors c'est parfait.

— Et bien, en dehors du fait que je te conseille vivement d'aller voir un spécialiste pour tes yeux, je crois pouvoir dire que oui, tu as su te rendre utile, dit-elle en souriant.

Je lui rends son sourire, le cœur léger.

— Promis, j'y penserais en retournant à Dallas.

J'ignore si c'est la mention de mon départ, mais je constate que son sourire a disparu et elle change presque aussitôt de sujet.

— Tes parents sont arrivés ? demande-t-elle.

— Comment tu as deviné ?

— Et bien, il est tard et... On dirait que tu n'es pas pressé de rentrer.

Ça, c'est parce que j'aime passer du temps avec elle.

Je le pense, mais je ne le lui dis pas.

— C'est vrai. Mais peut-être que je me suis simplement découvert une passion pour les rubans et que je veux tout quitter pour m'y consacrer.

Ça a toujours été toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant