Chapitre 11 - Lena

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Je regarde la main de Cooper posée sur mon poignet et mon cœur s'emballe, mais je retire rapidement mon bras pour le ramener vers moi.

— De quoi est-ce que tu veux parler ? demandé-je sèchement.

Il a l'air mal à l'aise, et je n'aime pas la façon dont je viens de m'adresser à lui. Mais j'ai passé tant d'années à construire cette barrière entre lui et moi...

Je sais que ce serait facile de la détruire, et de tout recommencer. Mais ce n'est pas un risque que je suis prête à prendre.

— Écoute, je voudrais juste qu'on soit capables de parler, comme des adultes. De nous, de notre amitié...

— Tu y as mis fin il y a dix ans, le coupé-je.

— Je suis désolé, Lena, me dit-il, visiblement blessé.

Mais je m'éloigne déjà. Je ne veux pas entendre ça qu'il a à me dire. Je n'y suis pas prête. Contrairement à ce que j'ai pu penser plus tôt, je ne le serais peut-être jamais.

Alors je fais demi-tour dans l'idée de filer d'ici au plus vite, mais Cooper se place devant moi et stoppe net ma tentative.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Ne fais pas ça, s'il te plaît.

— Que je ne fasse pas quoi, au juste ?

— Partir. Sans me laisser l'occasion de m'expliquer.

Les larmes me montent aux yeux, mais je ne veux rien laisser paraître.

— À quoi tu joues là ? On ne se parle plus depuis dix ans, Cooper ! Et tout à coup il faudrait qu'on recommence ? Qu'on fasse comme si tout allait bien ?

Je détourne le regard, submergée par la vague d'émotions qui déferle sur moi.

— Je... Je voudrais arranger les choses, me dit-il timidement.

Je sens une larme qui coule le long de ma joue, et je sais que d'autres suivront bientôt.

Cooper l'essuie avec son pouce, s'attardant une seconde de trop sur ma peau.

Et je le laisse faire. Je ne devrais pas... Mais c'est le cas. Pire encore, j'aime ça.

Merde.

— S'il te plaît Lena...

Il retire sa main et sa chaleur me manque instantanément.

Mais j'en ai déjà trop fait pour ce soir.

— Laisse-moi un peu de temps, je parviens à dire.

Il acquiesce et fait un pas de côté pour me laisser passer. Je me dirige vers le jardin à toute vitesse et croise le regard de Sofia.

Elle jette un œil à Charlie, qui se trouve dans les bras de ma mère avant de se diriger vers moi.

— Tout va bien ?

— Je ne sais pas trop.

— Je dois botter le cul de Cooper ?

Elle parvient à me faire rire.

— Non. Quoique...

Elle rit à son tour.

— Tu veux en parler ?

— Il a juste dit qu'on devrait discuter.

— Et qu'est-ce que tu as répondu à ça ?

— De me laisser du temps.

— Waouh, vous êtes parvenus à échanger des phrases complètes ! Félicitations ! se moque-t-elle.

Je lui donne un coup sur l'épaule.

— Tu es mon amie, tu n'es pas censée me soutenir ?

— Oh, mais c'est ce que je fais !

Je regarde en direction de Cooper, qui a rejoint ses frères.

Une partie de moi est très heureuse qu'il ait fait le premier pas.

Même si, techniquement parlant, je m'étais rendue chez lui pour lui parler.

Et que je me suis dégonflée.

Mais finalement ce n'est pas plus mal. Parce que je craignais sa réaction et que ce qui vient de se passer me montre que lui aussi a envie d'en parler.

Enfin, c'est ce que je crois comprendre, sinon... Pourquoi aurait-il agi ainsi ?

Je sens mes défenses tomber une à une et je me sens fébrile.

Du coin de l'œil, je l'aperçois qui jette un regard à la dérobée en ma direction.

Et je lui souris.

Je lui souris, putain !

Je détourne le regard, mais ça ne lui a pas échappé et je le vois sourire lui aussi.

Tout ça est absurde...

C'était facile de le garder loin de moi tant que je ne le voyais pas, mais ici, en quelques jours... Il m'a déjà en grande partie envoûtée.

Parce que c'est ce que Cooper fait.

Il plante ses grands yeux verts émeraude dans les vôtres et vous oubliez jusqu'à votre nom.

Même s'il a toujours ce magnifique regard à faire tomber les petites culottes, il n'a plus rien de l'adolescent qu'il était lorsque nous nous fréquentions.

C'est un homme maintenant.

S'il lui prend l'envie d'aller se baigner un de ces jours, j'espère que je serais dans les parages pour profiter du spectacle.

— Allo ? dit Sofia qui passe sa main devant mon visage. Tu baves !

Je doute que ce soit vrai, mais dans le doute... Je passe quand même un doigt sur mon menton, machinalement, ce qui la fait beaucoup rire.

— OK, toi et Cooper, il faut vraiment que vous fassiez quelque chose.

— À quel sujet ?

— Au sujet de la tension sexuelle qui règne entre vous !

— Quoi ?! Il n'y a pas de...

— N'essaie même pas de terminer cette phrase ! Tu le regardes comme si tu allais lui sauter dessus dans la seconde.

Je baisse les yeux, un peu honteuse. Parce que c'est Cooper, parce qu'on ne s'est pas parlé depuis dix ans, parce que...

Je ne peux pas me lancer là-dedans, lui et moi on a trop de choses à régler.

— Il est tellement...

Je lève les mains au ciel.

— Argghhh, c'est un Coleman quoi !

Sofia éclate de rire.

— Ouais, ces gars-là ont clairement un super pouvoir qu'ils utilisent pour nous envoûter.

Charlie se met à pleurer lorsque ma mère le remet dans les bras de son père.

— OK, le devoir m'appelle, il faut que j'y aille. Mais eh, juste au cas où tu te poserais la question... Il a dû mater tes fesses une bonne douzaine de fois depuis qu'il est arrivé.

Je rougis et souris à Sofia en lui tirant la langue.

Pourquoi est-ce que cette idée me fait autant plaisir ?

Je sens mon entrejambe se réchauffer et il ne m'a même pas touché.

Bordel.

Sofia a raison.

Il faut qu'on mette fin à tout ça. 

Ça a toujours été toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant