Chapitre 32 - Lena

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Cette discussion nous fait du bien à tous les deux.

Ou peut-être plus à moi qu'à lui, car il a l'air un peu chamboulé. C'est étrange de le voir si vulnérable. Et en même temps, c'est agréable. Ça me fait du bien de savoir que pour lui aussi c'était difficile.

Je cherche encore à comprendre à quel moment il a pu penser que se mettre en couple avec Jenni serait une bonne idée...

C'est vrai qu'à partir de ce soir-là, j'ai refusé de lui adresser la parole. Il est venu plusieurs fois à la maison. M'a téléphoné. Attendu à la sortie de mes cours d'été...

Je me suis mal comportée. Mais j'étais tellement blessée. Je me disais que j'avais besoin de temps. C'est ce que je lui avais dit aussi, à l'époque.

Laisse-moi du temps, Cooper...

Mais le temps nous avait seulement éloignés.

Et quand j'avais appris quelques mois plus tard qu'il fréquentait Jenni de façon officielle... Ça avait été la goutte d'eau, comme on dit. Et j'avais coupé les ponts.

Mais tout ça me semble tellement loin aujourd'hui. Je sais que ça fera toujours partie de notre histoire. Mais c'est du passé.

Bien sûr je ne vais pas effacer dix ans de ma vie en un clin d'œil.

Mais Cooper est là encore pour quelques jours, et on a plus discuté lors de ces dernières vingt-quatre heures que lors de cette dernière décennie.

J'aime à croire que le temps et les expériences de la vie nous font évoluer. Je ne suis plus la jeune fille naïve que j'étais lors de mon bal de promo, et Cooper n'est plus le petit con arrogant qu'il était non plus.

Le soleil est sur le point de se coucher désormais et je commence sérieusement à être tiraillée par la faim. Je suis allongée sur le fin banc de sable qui entoure le lac, la tête posée sur ses genoux.

Nous n'avons pas échangé de nouveau baiser depuis que nous nous sommes retrouvés en milieu d'après-midi.

Je crois qu'il était important qu'on parle d'abord. Même si j'en avais très envie.

Et c'est ce qu'on a fait. Durant un long moment si j'en crois l'heure qu'indique désormais ma montre.

Nous avons essentiellement parlé du passé, de ses erreurs, et des miennes.

Il faudrait aussi qu'on aborde notre avenir. Si toutefois on en a un. Mais je crois qu'aucun de nous deux n'a envie de mettre de mots sur ce que nous vivons.

Pour l'instant, on apprend à se retrouver, et c'est tout ce qui compte.

On a couché ensemble, certes. Et c'était... Vraiment parfait. Mais concernant la suite... J'ai beaucoup de mal à me projeter.

Cooper habite à des milliers de kilomètres, sa vie est à Dallas. Et la mienne est ici.

Je ne sais pas trop ce que je dois en penser, mais j'aime la proximité qui s'est créée entre nous.

La sensation de ses doigts qui caressent mes cheveux. La chaleur de son corps. L'intensité de son regard quand nos yeux se croisent.

— À quoi tu penses ?

À un million de choses au moins. Mais je n'ai pas envie de les partager pour l'instant.

— J'ai faim, répondis-je.

Cooper se met à rire.

— Tu n'as pas changé !

Je me redresse et lui assène une tape sur l'épaule.

— Eh, c'est à peine si j'ai pris le temps de grignoter avant de te rejoindre ici.

— Tu veux qu'on aille manger un morceau ?

Et passer un peu plus de temps avec toi ? Oui !

— Est-ce que c'est une façon déguisée de me dire que tu apprécies ma compagnie ?

Il me sourit avant de se pencher vers moi, à un souffle de mes lèvres.

— J'aime ta compagnie.

Mon cœur manque un battement tandis que mon cerveau active toutes les sirènes d'alarme.

Après ce qu'on a fait hier soir et notre longue discussion, est-ce vraiment une bonne idée ?

J'essaie de me débattre avec toutes les pensées qui font rage dans ma tête, mais la vérité, c'est que je n'ai plus le contrôle sur quoique ce soit. Ce sont les papillons de mon bas ventre qui ont pris le dessus. Et ils ont très envie de goûter à nouveau les lèvres de Cooper.

Alors je cède à l'appel de la tentation et je colle mes lèvres contre les siennes.

Un gémissement m'échappe lorsqu'il me ramène contre lui et que ma poitrine se colle contre son torse. Tout mon corps semble se réveiller brutalement, secoué par un désir qui ne demande qu'à être assouvi.

Ma langue rejoint la sienne et tourbillonne dans sa bouche tandis que je sens la pression dans mon bas ventre s'accumuler.

Je glisse mes doigts dans ses cheveux et intensifie le baiser jusqu'à ce qu'il nous faille reprendre notre souffle.

Quand nous nous stoppons enfin, j'ai du mal à respirer et mon cœur semble prêt à sortir de ma poitrine.

Quoiqu'il se passe entre nous, j'ai envie de lui, maintenant. Une envie que je ne peux ni ne veux, contrôler. J'ai attendu ça depuis tellement longtemps.

La soirée d'hier soir n'était qu'un avant-goût de ce qu'il peut m'offrir, j'en suis convaincue.

Alors dans le tourbillon d'émotions qui me submerge, c'est le désir que je choisis de laisser gagner. Je n'ai pas envie de penser aux conséquences pour l'instant.

Je devrais y faire face à un moment donné, mais pour l'instant j'ai seulement envie de passer du bon temps.

Chez les Coleman, tout le monde doit être de retour et chez mes parents, hors de question.

Il ne nous reste plus qu'une seule possibilité.

— Est-ce que tu veux venir passer la soirée chez moi ?

Ça a toujours été toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant