Chapitre 38 - Lena

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— Je n'arrive pas à croire qu'on soit de nouveau ici !

Autour de nous, la musique trop forte et les cris des enfants résonnent.

Avec tout ce qui s'est passé dans ma vie ces derniers jours, j'avais complètement oublié que la fête était de retour à Hillsborough.

Nous nous y rendions chaque année, Cooper et moi, jusqu'à notre dispute. Alors, me retrouver ici, dix ans après, à ses côtés, cela me semble complètement fou.

— Ça te plaît ?

— C'est parfait ! dis-je en lui sautant au cou.

Il a refusé de me dire ce qu'il nous réservait pour sa dernière soirée avec moi. Il m'a simplement dit de me tenir prête pour dix-neuf trente alors j'ai fermé la boutique un peu plus tôt que d'habitude.

Je suis rentrée chez moi, j'ai rapidement pris une douche et je me suis changée en attendant de voir ce qu'il nous avait prévu. Et je suis loin d'être déçue. Parce qu'on a tant de bons souvenirs ici, que ça donne une saveur particulière à cette soirée.

Je connais beaucoup de gens ici et beaucoup d'entre eux connaissent aussi Cooper, mais maintenant que sa famille est repartie, je me sens un peu plus libre, parce qu'aucun deux ne risque de nous surprendre.

Non pas que notre relation soit vraiment un secret mais... j'ai envie de garder ça un peu pour moi, parce que les choses dans ma tête ne sont pas encore tout à fait claires.

Après ce qu'il m'a dit l'autre soir, évidemment, j'ai le sentiment que notre début d'histoire a pris un nouveau tournant. Le fait qu'il veuille continuer à me voir... Qu'il ne veuille pas juste repartir et retrouver sa vie d'avant me touche énormément.

Mais même si j'en ai envie, il nous reste encore de nombreux obstacles à franchir.

— Alors, par quoi on commence ?

Je fais mine de réfléchir mais je suis presque sûre qu'il sait ce que je veux faire.

— Toi, tu as déjà faim !

— C'est une tradition !

Il semble amusé et me tend la main pour que je la saisisse avant de m'emmener au stand de confiseries.

— Bien, alors qu'est-ce qu'on attend ?

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— C'est définitivement la meilleure nourriture de la terre.

— Je ne suis pas certain que de la guimauve et une gaufre au chocolat puissent vraiment être considérées comme de la nourriture.

— Bien sûr que si !

Cooper rit tandis que j'avale les dernières bouchées de ma gaufre.

— Tu en as un peu, juste là... dit-il en passant son pouce sur le coin de mes lèvres pour essuyer la goutte de chocolat qui s'y trouve et s'attarde un instant.

Je me love contre sa main, savourant son contact. Tout ça va me manquer.

C'est étrange de se dire qu'il y a dix jours à peine, je ne supportais pas d'être en sa présence et qu'aujourd'hui... Ça me fait mal de savoir qu'il va repartir demain.

Tout aurait été tellement plus simple si je n'avais pas craqué le jour où il est rentré dans la chambre.

Mais au fond, si nous en sommes arrivés là, c'est parce que nous avions, l'un comme l'autre, le besoin d'explorer ce à quoi on avait dû renoncer dix ans plus tôt.

Je croyais que briser la tension sexuelle entre nous nous permettrait d'aller de l'avant. Et ça a été le cas. Du moins, en partie. Parce qu'une fois ne nous a pas suffi, et que je ne suis pas certaine de pouvoir m'en passer maintenant.

Je laisse échapper un soupir malgré moi, qui ne traduis que trop bien ce qui se passe dans ma tête. Cooper s'en aperçoit et m'oblige à le regarder.

— Parle-moi.

— Il y a tellement de choses, Coop... Tellement de raisons que les choses tournent mal.

Il m'attire contre lui et je me blottis dans ses bras.

— Et on peut trouver une solution pour chacune d'entre elles.

J'aimerais que ce soit vrai.

— Tu repars demain.

— C'est vrai. Je n'avais pas prévu que les choses se passeraient ainsi entre nous, tu sais... Dans le meilleur des cas, je me disais que je pourrais m'estimer heureux si tu ne me giflais pas en me revoyant. Et regarde où ça nous a menés... On a eu quelques jours, Lena, pour gérer tout ça, et je n'ai pas d'autre choix que de repartir. Mon travail m'attend. Mais je te l'ai dit, et je te le redis encore ce soir, je n'ai pas envie que les choses entre nous s'arrêtent, et je te promets de trouver une solution, j'ai juste besoin d'un peu de temps.

Ses mots me rappellent quelque chose, sauf qu'il y a dix ans c'est moi qui les prononçais.

Et que ça ne s'était pas bien fini.

J'ai les mains qui tremblent un peu et le cœur qui tambourine dans ma poitrine, mais je suis sûre d'une chose, c'est que j'ai envie de lui faire confiance.

Le destin ne peut pas nous avoir remis sur la route l'un de l'autre pour rien.

— C'est marrant, il y a dix ans c'est moi qui te demandais de me laisser du temps.

Il me serre un peu plus fort contre lui.

— Je te promets que cette fois-ci il ne nous faudra pas dix ans pour nous retrouver.

Je l'espère, moi aussi.

— Lena ?

Je relève mes yeux vers lui.

— C'est notre dernière soirée tous les deux, alors faisons juste men sorte d'en profiter, d'accord ?

— D'accord, acquiescé-je.

Ça a toujours été toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant