Chapitre 55 - Cooper

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— Tu es prête?

Les mains posées sur les yeux de Lena, je la tiens contre moi et me prépare à lui révéler la surprise que je lui réserve depuis des semaines.

Il y a maintenant six mois que je suis revenu vivre à Hillsborough et je ne regrette absolument pas ma décision.

Avec elle, les choses sont paradisiaques.

Elle est superbe et agréable à vivre et je me demande sincèrement comment j'ai fait pour mériter qu'une fille pareille veuille bien de moi. Mais je fais en sorte qu'elle ne regrette à aucun moment la deuxième chance qu'elle m'a offerte.

Le bouche-à-oreille ayant fait son œuvre, mon cabinet a rapidement pris de l'ampleur et je croule déjà sous les demandes. Donna a beau être d'une efficacité redoutable, nous ne pouvons pas tout assumer à deux.

Heureusement, le développement rapide de mon affaire m'a permis d'embaucher quelques jeunes prometteurs qui me rendent ce que je leur donne au centuple. Avec une équipe pareille, je suis certain que les choses se passeront très bien.

La seule chose qui nous manque, à Lena et à moi, c'est un petit coin de paradis où poser nos valises.

Son deux pièces n'est pas suffisant et la maison de mes grands-parents nous appartient à tous les trois, ce qui nous oblige régulièrement à cohabiter avec mes frères.

Je les adore, vraiment, mais ça ne peut pas être une solution sur le long terme.

— Mais où est ce que tu m'emmènes?

— Le principe de la surprise est de ne rien dévoiler, lui dis-je. Ne bouge pas.

— OK, je ne bouge pas, dit-elle en s'immobilisant.

— Ouvre les yeux, soufflé-je en retirant mes mains.

— Qu'est-ce qu'on fait chez les Selen? me demande-t-elle en se retournant vers moi.

— Ce n'est plus chez eux. C'est chez nous.

— Comment ça chez nous?

Arthur et Catherine Selen sont des enfants du pays. Ils ont toujours habité ici, dans cette grande demeure victorienne, mais, depuis qu'ils sont devenus grands-parents, ils ont choisi de rejoindre leur fille en Europe, là où elle vit désormais avec mari et enfants.

Il y a un moment que je cherchais une maison où nous pourrions nous installer, mais rien ne me convenait jusqu'alors. Quand j'ai appris qu'ils comptaient mettre en vente la maison, j'ai immédiatement fait une offre.

En plus d'avoir un volume conséquent, elle dispose aussi d'un grand jardin dont Lena pourra profiter, et il s'agissait pour moi d'un élément non négociable.

J'ai noté à que point elle appréciait la piscine à Dallas, alors j'ai d'ores et déjà contacté une entreprise pour en faire creuser une ici.

En plus, la maison ne se trouve qu'à quelques kilomètres du centre-ville tout en étant isolée dans un écrin de verdure.

Il faudra la remettre à notre goût bien sûr, mais c'est quelque chose que je compte faire avec l'avis de la femme que j'aime. Je veux qu'elle se sente ici chez elle. Parce que c'est le cas.

— Tu as acheté cette maison?

— Bonne déduction, Sherlock.

Elle sourit, mais peine à se départir de son air choqué, ce qui m'amuse beaucoup.

C'est vrai que je gagne très bien ma vie et que la maison peut paraître un peu... excentrique à ce titre, mais je trouve que c'est un endroit parfait, et je travaille dur pour chacun des dollars que je gagne alors je ne vois pas de raison de m'en priver.

— Coop, cette maison est...Fantastique !

— Je suis content qu'elle te plaise.

— Sérieusement, tu l'as vu? J'ai déjà eu l'occasion d'y rentrer une fois pour leur dernier anniversaire de mariage, et elle est incroyable. Et le jardin...

— J'étais sûr qu'il te plairait.

— C'est la chose qui me manque le plus depuis que j'habite en ville.

— Et attends, il y a encore une surprise.

— Comment pourrait-il encore y avoir autre chose?

Je saisis sa main pour lui faire contourner la maison.

— Qu'est-ce qui se passe ici? Ne me dis pas que tu fais...

— Creuser une piscine ? Si, absolument. J'ai remarqué à quel point tu l'appréciais à Dallas.

— Tu n'as pas à faire ça, voyons! proteste-t-elle.

— Oh, mais ne te méprends pas, je resterais de longues heures assis sur le bord à regarder tes jolies fesses dans l'eau. Ou bien peut-être que je t'y rejoindrais, et que nous pourrons reproduire tout ce que nous y avons fait la dernière fois.

— Espèce de pervers, dit -elle avec un sourire coquin.

— Alors, Lena, est-ce que tu es d'accord pour venir vivre ici avec moi de façon officielle ?

Je sais que c'est une fille simple. Et quand je dis simple, cela n'a rien de péjoratif. Elle n'a jamais mené une existence dorée, totalement à l'abri des problèmes financiers comme cela a été mon cas.

Elle sait apprécier ce qu'elle a et connait la valeur du travail, c'est l'une des nombreuses choses que j'apprécie chez elle.

Le fait de se retrouver du jour au lendemain à vivre dans cette immense maison doit lui faire un peu peur.

— Je, euh... Oui, enfin... Oui, bien sûr que oui! dit-elle avant que je ne l'attire contre moi pour un baiser.

Je sais que si je n'en avais pas eu les moyens, nous aurions pu continuer à partager son appartement du centre-ville en étant tout aussi heureux, mais puisque je les ai, il est important pour moi d'en faire profiter les gens que j'aime.

— On va voir l'intérieur ?

— Et comment !

****************

— Je n'arrive toujours pas à croire que tu as acheté cet endroit!

Nous avons passé la journée à faire le tour de la maison et à envisager la façon dont nous aimerions l'aménager et sommes désormais installés sur le patio.

Je tiens Lena dans mes bras, savourant la douceur de sa peau.

S'il y a un an on m'avait dit que je serais ici, avec elle, à prévoir notre avenir, je n'y aurais pas cru.

Nous avons parcouru tellement de chemin, en quelques mois...

Je ne remercierais jamais assez Carter d'avoir épousé Sofia et d'avoir permis tout ça.

On va se plaire ici. Sans aucun doute. Elle et moi.


Ça a toujours été toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant