Ça a toujours été toi

Chapitre 18 - Cooper

Je viens de déposer Charlie dans le salon, après avoir salué Evan et Kate. Nos parents doivent arriver demain et toute la famille sera au complet, en vue du mariage. J'ai juste besoin de consulter rapidement mes mails, avant de pouvoir redescendre et de profiter de tout le monde.

Je monte donc à l'étage pour le faire, sans vraiment prêter attention à ce qui m'entoure.

Mais au moment où je m'apprête à ouvrir la porte de ma chambre, un bruit provenant de l'autre côté du couloir attire mon attention. Je me dirige machinalement vers la chambre de Carter et ouvre, sans réfléchir.

Je ne sais pas exactement ce que je m'attendais à trouver mais ce qui est certain, c'est que Lena à moitié nue n'en faisait partie. Je suis tellement stupéfait par sa présence ici que je ne parviens pas à bouger. En revanche, mes yeux, eux, profitent du spectacle et remontent le long de son corps sans aucun problème. On dirait qu'à ce moment précis, j'en ai perdu le contrôle.

— Cooper !

Lena, elle aussi, met un peu de temps avant de réagir et de couvrir sa poitrine avec le t-shirt qu'elle tient dans les mains.

— Ferme cette porte !

Malgré la surprise évidente, je crois déceler quelque chose de plus dans son regard. Quelque chose qui ressemble à du désir. À de l'envie.

Je dois bien reconnaître que j'ai imaginé un paquet de fois ce qu'il pouvait y avoir en dessous de ses vêtements. Même si j'en avais eu un aperçu lorsque nous nous baignions dans le lac, il y a des années. Mais ça n'a rien à voir avec ce que je vois aujourd'hui. Alors, finalement, rien d'étonnant à ce que mes yeux mettent autant de temps à cesser leurs allers-retours.

Je sais que ce n'est pas bien et merde, j'aurais dû fermer la porte sans même qu'elle ait à me le demander mais toute cette tension qui faisait son apparition lorsque nous étions tous les deux... Elle est de retour, plus puissante que jamais.

Je peux parfaitement la sentir, et mon entrejambe peut en témoigner. Je suis sûr que Lena la sent aussi.

Ce que je vois dans ses yeux, est-il possible que ce soit la même chose que j'ai vu il y a dix ans, lorsqu'elle m'a embrassé la première fois ? Quelque chose me dit que oui.

Ce n'est sans doute pas très sain.

On n'a rien réglé elle et moi. Mais, peut-être que donner l'occasion à toute cette tension sexuelle de se concrétiser pourrait nous permettre d'avancer.

Si on va jusqu'au bout...

— Qu'est-ce que tu attends ? demande-t-elle calmement.

Je ne le sais pas vraiment mais je ne bouge pas. Et elle non plus.

Pourquoi ne me hurle t-elle pas dessus ? Pourquoi ne me met-elle pas dehors ?

Plusieurs secondes s'égrènent encore avant que je ne me décide à le faire. C'est une décision que je vais peut-être regretter amèrement mais si je ne le tente pas, je n'aurais peut-être plus jamais une telle chance.

C'est un jeu dangereux, et je ne peux pas dire avec certitude lequel de nous deux l'a initié.

Le regard de Lena est rivé sur le mien tandis qu'elle lâche le t-shirt dont elle se couvrait.

J'ai fermé cette foutue porte, mais je suis resté à l'intérieur de la pièce.

Et si j'avais besoin d'un encouragement, d'une confirmation, il ne pouvait pas y en avoir de plus clairs.

Je fonds sur elle en une fraction de seconde, ne laissant le temps à aucun de nous deux de changer d'avis. Mais lorsque je suis sur le point de poser à nouveau mes lèvres sur les siennes, près de dix ans après notre premier baiser, j'hésite.