Chapitre 52 - Lena

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Il y a maintenant huit semaines que Cooper et moi ne nous sommes pas revus.

Et même si on s'est téléphoné chaque jour, rien ne peut remplacer la sensation et le bien-être que m'apporte le fait d'être dans ses bras et qui me manque tant.

Son avion doit atterrir à dix-neuf heures et j'ai donc prévu de fermer la boutique plus tôt afin de pouvoir me rendre à l'aéroport pour le récupérer.

Je peine à contenir mon impatience tandis que je caresse Biscotte, allongé paresseusement sur le plan de travail à mes côtés.

Les semaines passées loin de lui m'ont ouvert les yeux.

J'ai grandi ici, à Hillsborough et j'ai toujours cru que ce serait ici que je finirais ma vie. Mais le retour de Cooper a chamboulé mes plans et j'ai pris une grande décision.

J'en ai d'abord longuement discuté avec mes parents, et ils n'ont pas hésité une seconde à m'encourager à le rejoindre même si cela signifiait partir loin d'eux.

Je veux le rejoindre à Dallas.

Au final, je ne me suis jamais vraiment fait d'amis ici et même si j'apprécie vraiment la plupart des gens qui m'entourent, personne, mis à part mes parents ne me donne suffisamment envie de rester pour que cette idée de départ ne quitte ma tête.

Ce que je veux, c'est être auprès de lui et pouvoir me blottir dans ses bras quand ma journée se termine.

Il a trop travaillé pour que je lui demande d'abandonner sa carrière.

Je pourrais retrouver un local là-bas et rouvrir un magasin, ça ne me fait pas peur. Mais je veux faire tout ça auprès de lui.

Il ne me reste plus qu'à lui annoncer.

Le bruit de la porte qui s'ouvre me tire de mes pensées. Je rattache rapidement mes cheveux et quitte l'arrière-boutique.

— Salut beauté, me lance Cooper qui se tient juste devant moi.

Je lâche le bouquet que j'ai dans les mains et me précipite vers lui.

— Coop ! m'exclamé-je.

Il m'embrasse immédiatement avec une avidité telle que je ne peux retenir le sentiment d'excitation qui brûle déjà en moi. Il se penche pour caresser ma joue et me sourit.

— Tu m'as tellement manqué.

Je pose ma tête contre son torse.

— Tu n'as pas idée à quel point toi aussi. Mais tu ne devais pas arriver à dix-neuf heures ? Qu'est-ce que tu fais déjà ici ?

— Il y a eu un souci dans la réservation et j'ai dû reprendre un vol plus tôt dans la journée. Je voulais te prévenir et puis je me suis dit qu'au final, j'adorerais te surprendre ici.

Je le regarde, l'air taquin.

— Et bien, j'imagine que tu peux venir quand tu veux puisque cet endroit t'appartient.

Il sourit puis me fait décoller du sol pour m'embrasser à nouveau.

— Je n'arrive pas à croire que j'ai pu passer dix ans loin de toi.

Le miaulement du bébé chat, qui a visiblement hâte d'être présenté à son tour, nous tire de ce moment précieux. Je prends la main de Cooper pour le mener jusqu'à lui.

— Biscotte, voici, Cooper. Cooper... Biscotte.

Il caresse sa tête et le chaton se met immédiatement à se frotter contre sa main, en demandant davantage. Je le regarde en souriant.

— Il me fait cet effet-là à moi aussi.

Cooper et moi éclatons de rire.

Que c'est bon de se retrouver à nouveau !

**************

J'ai fermé la boutique pour l'après-midi et Cooper et moi avons fêté nos retrouvailles comme il se doit. Désormais nue et blottie contre lui, je me dis que c'est le bon moment pour lui annoncer la décision que j'ai prise.

— Alors comment ça se passe à Dallas ?

— Ça va, répond-il lascivement.

Je le sens tout à coup un peu étrange, et sa réponse évasive ne me satisfait pas.

Je me retourne pour lui faire face.

— Est-ce qu'il y a un problème ?

— Tu es nue dans mes bras, comment pourrait-il y avoir un problème ?

Il parvient à m'arracher un petit rire et je finis par me dire que c'est moi qui m'inquiète pour rien.

— OK, alors je me lance, dis-je en réunissant tout le courage dont je dispose. Coop, on n'a jamais réellement discuté de la façon dont on allait gérer notre relation, avec la distance...

Il se redresse et s'appuie contre la tête de lit.

— C'est vrai.

— Et bien, je... j'ai pris une décision. Je veux te rejoindre à Dallas.

Les yeux de Cooper s'écarquillent.

— Tu es sérieuse ?

Avec le recul, je me dis que lui annoncer ainsi n'était peut être pas la bonne chose à faire, après tout, je décide de m'imposer du jour au lendemain dans sa vie. Peut-être que ce n'est pas ce qu'il veut.

— Euh, oui. Enfin, si toi tu veux bien m'accueillir. Je participerais aux frais bien sûr, je pourrais rouvrir une boutique là-bas et...

Il me fait taire en posant un doigt sur mes lèvres.

— Je suis désolé, mais je crois que ça ne va pas être possible.

Je me sens tout à coup idiote et terriblement mal à l'aise. Il ne veut pas de moi.

— Lena ? dit-il en relevant mon visage vers le sien pour m'obliger à le regarder.

— C'est idiot, je n'aurais pas dû te parler de ça...

— Eh, tout va bien. Je voulais te l'annoncer dans la semaine, peut-être autour d'un repas en amoureux, mais... J'ai vendu ma maison, et je veux venir m'installer ici, avec toi. Alors est-ce que j'aime cette idée de me réveiller auprès de toi chaque matin et de m'endormir auprès de toi chaque soir ? Absolument. Mais il va falloir trouver une autre option que Dallas parce que nous n'avons plus d'endroit où dormir là-bas.

Je sens que les larmes coulent le long de mes joues.

Des larmes de joie, et de soulagement.

Je n'aimais pas tellement l'idée de partir loin de mes parents, mais j'étais prête à le faire.

Pour lui. Pour nous.

Le fait que ce soit lui qui quitte tout pour venir vivre ici est la plus belle preuve d'amour que je pouvais espérer. Mon cœur bat tellement fort qu'il menace d'exploser.

Je me glisse à nouveau tout contre lui, essayant de réaliser ce qu'il vient de m'annoncer.

Et dire que je me suis privée de cet homme incroyable pendant dix ans.

Ça a toujours été toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant