Chapitre 56 - Lena

886 66 0
                                    

— Le repas est servi ! dit Cooper en rentrant dans la boutique, les bras chargés.

— Tu as dévalisé le magasin ?

— J'avais faim, dit-il en m'attirant à lui pour un baiser.

— C'est parfait, j'avais faim moi aussi.

J'ai toujours eu bon appétit et je n'ai jamais su résister à un bon petit plat. Il y a un nouveau traiteur italien qui s'est installé en ville et j'avoue que je fais régulièrement des infidélités à Dominic pour aller picorer chez lui.

Je me dirige vers la porte pour indiquer que la boutique est fermée, afin de déjeuner tranquillement. Puis rapidement, j'entame mon plat alors que Cooper en fait autant.

Il est vrai que le fait d'avoir son bureau juste à côté d'ici est idéal quand il s'agit de s'accorder un petit moment tous les deux.

Je lui montre la photo de Charlie que Sofia m'a envoyé ce matin. Cooper sourit. Il adore son neveu et je suis certaine qu'il ferait un bon père de famille quand je vois toute l'attention qu'il porte à ce petit.

Mais nous n'avons jamais abordé le sujet.

J'ai toujours voulu des enfants, et à l'aube de mes vingt-sept ans, et alors que les choses entre Cooper et moi sont au beau fixe, je l'envisage de plus en plus.

— À quoi est ce que tu penses ? me demande-t-il.

— Tu veux des enfants ?

Cooper manque d'avaler sa bouchée de travers. Peut être n'aurais-je pas dû lui poser la question de façon aussi franche, mais je ne crois pas qu'il faille prendre de pincette pour aborder quelque chose d'aussi important.

— Est ce que tu es ...?

— Enceinte ? Non, rassure-toi, dis-je en laissant échapper un petit rire. Si c'était le cas, je ne te l'annoncerais pas comme ça.

— Et bien, on n'en a jamais discuté, mais oui. Avant toi, honnêtement, je n'avais jamais trop réfléchi à la question. Mais l'idée que tu portes un jour notre enfant me plairait beaucoup, oui.

J'avoue que je suis soulagée par sa réponse parce que je me suis toujours vue maman un jour et que je ne sais pas comment j'aurais supporté un refus.

— C'est bon à savoir dis-je en lui offrant un petit sourire avant de l'embrasser. Je t'aime, tu sais ?

— Je t'aime aussi.

Tout à coup, je le vois sourire largement.

— Tu sais quoi ? Cette histoire de bébé m'a donné des idées.

— Ah oui, quel genre d'idée ?

Il pose le plat qu'il a dans les mains et m'attrape pour me poser sur le comptoir.

— Je vais te montrer.

**************

— Il faut vraiment que j'installe des rideaux ou un jour quelqu'un finira par nous surprendre.

 Cooper rattache les derniers boutons de sa chemise, visiblement très fier de lui.

— Avoue que tu aimes ça, petite exhibitionniste.

J'éclate de rire.

— Il n'y a qu'à toi que j'ai envie de montrer tout ça.

— Et j'en suis le plus heureux des hommes.

Il consulte sa montre pendant que je remets de l'ordre dans mes cheveux.

— Merde, il faut vraiment que j'y aille, j'ai un rendez-vous dans dix minutes.

— Alors, files. Moi aussi j'ai du travail. On se voit à la maison ?

— J'ai hâte d'y être.

Il m'envoie un baiser et retourne en passant la pancarte pour indiquer que la boutique est de nouveau ouverte. Je le regarde faire en souriant. Nos petits rendez-vous coquins sur le temps du repas sont vraiment les moments préférés de mes journées.

Les affaires tournent à plein régime en ce moment, avec la venue des touristes. Mais la saison s'achève bientôt et je sais que la ville va retrouver un peu de son calme. Et ma vie aussi.

Cooper est très investi dans son nouveau travail, mais trouve toujours du temps pour nous. Les travaux d'aménagement de la maison arrivent à leur fin et la piscine sera prête d'ici une petite semaine. Il me tarde de pouvoir m'y prélasser avec lui.

Je me remets rapidement au travail, ayant encore une importante commande pour le lendemain à préparer. Les heures passent vite et j'avance bien. Je suis satisfaite de constater que j'ai terminé juste avant la fermeture et que je serais tranquille demain matin.

Je me sens épuisée. La chaleur et l'activité intense de la boutique n'y sont sans doute pas pour rien. Je réunis mes affaires, et choisis d'aller retrouver Cooper pour voir où il en est. Peut-être qu'il aura fini, lui aussi et que nous pourrons rentrer ensemble.

— Lena, bonsoir !

Donna est dans son bureau, perdue au milieu d'une montagne de dossiers.

— Eh, bonsoir Donna. Tout va bien ?

— Oui, oui, je mets juste un peu d'ordre, dit-elle en déplaçant de part et d'autre des dossiers.

— Comment va Emmy ?

— Elle va bien, je crois qu'elle ne va pas tarder à marcher, dit-elle fièrement.

— Oh, mon dieu, déjà. Elle est tellement mignonne.

— C'est vrai, acquiesce-t-elle. Et je suis vraiment heureuse d'être venue vivre ici, au bord du lac. C'est un environnement parfait pour elle.

— Ayant grandi ici, je ne peux que confirmer. Elle me sourit alors que je fouille dans mon sac à main pour trouver mes pastilles pour l'estomac. J'en avale une avant de lui demander où en est Cooper.

— Il ne devrait pas tarder maintenant, je pense qu'il va sortir d'une minute à l'autre. Vous avez mal à l'estomac ?

— J'ai toujours été sensible, mais oui, ça fait quelques jours que je suis vraiment ennuyée.

— C'était la même chose quand j'étais enceinte d'Emmy.

— Oh, je ne suis pas...

Nos regards se croisent alors que Cooper sort du bureau.

— Est-ce que vous en êtes sûre ?

À vrai dire, je ne suis sûre de rien, mais je prends la pilule. Un peu aléatoirement, certes mais quand même...  Ceci dit, Sofia aussi... Ce serait quand même énorme que nous tombions toutes les deux enceintes par accident. Et puis Cooper et moi avons eu une conversation sur les enfants il y a quelques heures à peine. Je me vois mal lui annoncer que je suis enceinte. Non, ce n'est probablement rien.

— Je ne sais pas trop, en réalité. 

Elle m'offre un sourire rassurant tandis que Cooper se rapproche.

— Salut, la plus belle, dit-il en m'enlaçant tandis que je me laisse fondre dans ses bras.

— Salut, toi, répondis-je.

— Donna, rentrez chez vous d'accord ? Je suis certain que Preston et Emmy seront heureux de vous retrouver avant l'heure du dîner, pour une fois.

— Mais il me reste... tente -t-elle de protester.

— Rien qui ne puisse être géré demain.

Elle sourit, sachant que Cooper ne la laissera pas travailler davantage aujourd'hui.

— Bien, je crois qu'il est inutile de négocier davantage. Merci Cooper, et passez une belle soirée tous les deux, dit-elle en se levant avant de nous saluer en quittant la pièce.

— On rentre ?

Ça a toujours été toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant