Chapitre 37 - Cooper

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J'aurais aimé passer la journée avec Lena, mais il a fallu que je m'accorde une après-midi de travail.

Je suis sur le point de devenir associé du cabinet, ce qui veut dire que je ne dispose que de peu de temps libre et que même en vacances, je dois rester disponible.

Et puis Lena doit ouvrir sa boutique.

Trois jours se sont écoulés depuis le départ de Carter et Sofia.

Mes parents ont plié bagage juste après, comme prévu. Et Connor repart demain.

Quant à moi, mon vol de retour est prévu dimanche.

Je devais rester plus longtemps, mais des affaires importantes m'obligent à rentrer plus tôt.

J'ai donc partagé mon temps libre entre le travail, Connor, et Lena.

Les choses se passent bien entre nous.

Sexuellement, je n'ai jamais été aussi comblé. On dirait qu'elle a trouvé le moyen de me donner envie d'elle rien qu'avec un regard.

J'ai d'ailleurs envie d'elle-même lorsqu'elle ne me regarde pas.

Heureusement, elle est plus que consentante, sinon ce serait vraiment étrange.

En bref, elle ne cesse d'occuper mes pensées. Et plus mon départ approche, pire c'est.

Connor est parti rejoindre de vieux amis en ville et j'ai invité Lena à me rejoindre pour qu'on passe la soirée tous les deux.

Même si je n'ai pas ouvertement parlé de notre début de relation avec mes frères, ils ont vite compris ce qui se passait et m'encouragent à la poursuivre.

Mais j'ignore ce que veut Lena, donc pour l'instant, je ne lui ai pas dit qu'ils étaient au courant.

Il est dix-neuf heures quand elle arrive, les bras chargés.

— Laisse-moi t'aider avec ça, dis-je en me saisissant des sacs avant de les poser dans la cuisine.

Une fois les mains libres, je m'approche d'elle et l'embrasse.

— Salut, dis-je avant de l'attirer contre moi.

Les choses se sont étonnamment bien déroulées ces derniers jours.

On ne se met pas de pression, on laisse les choses évoluer comme elles doivent le faire.

Elle et moi savons que je repars dans quelques jours. Mais aucun de nous n'aborde le sujet.

Ces derniers temps, j'ai l'impression que nous sommes redevenus des adolescents.

Nous passons l'essentiel de notre temps libre tous les deux, à rire, nous promener, passer du bon temps. Avec le sexe en plus. Ce sont les meilleures vacances de ma vie.

— Dominic est passé à la boutique, et il m'a amené de quoi manger, mais honnêtement il y en a au moins pour quatre. Je me suis dit que ce serait sympa de partager.

Je renifle la délicieuse odeur qui émane des sachets posés sur le plan de travail.

— C'est une excellente initiative. D'autant que mes talents en matière de cuisine sont extrêmement limités.

— Je crois me souvenir que tu faisais d'excellents spaghettis à la bolognaise, dit-elle en riant.

— C'est toujours le cas, mais c'est clairement la seule chose que je réussis.

Elle prend place sur le tabouret, déballant une par une les boîtes de nourriture se trouvant devant nous.

— Une chance que je ne sois pas venue les mains vides, alors.

Je prends place face à elle.

— Une chance, oui.

************************

— On a toujours eu un super point de vue d'ici.

Allongée contre moi sur le transat, Lena regarde la lumière des étoiles se refléter sur le lac. La terrasse surplombe légèrement toute la zone, offrant effectivement une vue à couper le souffle lorsque le ciel est dégagé.

Personnellement c'est elle que je regarde, et c'est vrai que la vue est magnifique.

— Tu as raison.

Même si j'ai envie d'elle, partager un moment de tendresse comme celui-ci est très agréable.

Mais plus le temps passe et plus je sais qu'il nous rapproche de la fin de tout ça. Ce que l'on vit depuis quelques jours est au-delà de toutes mes espérances, mais je sais que ça a une date d'expiration. Et on n'en a toujours pas discuté.

— Lena...

Elle relève la tête, ses yeux rencontrant les miens.

J'ai réfléchi à la façon d'aborder le sujet sous tous les angles. Et aucun ne m'a semblé satisfaisant. Mais il faut qu'on parle.

— Je repars dimanche.

Ce n'est probablement pas le meilleur choix pour commencer cette conversation, mais c'est un point de départ comme un autre.

— Je croyais que tu ne repartais que la semaine prochaine, dit-elle.

— Ça devait être le cas, mais certaines affaires urgentes sont venues s'ajouter à ma charge de travail et j'ai une audience lundi que je ne peux pas louper.

Je ne sais pas à quelle réaction m'attendre. Et c'est bien ce qui me fait peur.

Mais ce que je crains le plus, à vrai dire, c'est que cette annonce ne lui fasse ni chaud ni froid.

Elle semble hésiter un instant puis finit par reprendre.

— On savait tous les deux que tu ne resterais pas éternellement.

Je perds un peu de la joie qui m'habite quand j'y pense. Pourquoi faut-il que je sois parti si loin d'elle ?

— Oui, mais... Je n'avais pas prévu ce truc entre nous. Et je...

Je cherche mes mots, parce que je ne veux ni la blesser ni l'effrayer. Mais j'aimerais qu'elle comprenne à quel point elle a de l'importance pour moi. À quel point j'aime ce que je vis avec elle !

— Je n'ai pas envie de rentrer.

Elle qui était restée relativement calme semble tout à coup un peu surprise.

— Mais... pourquoi ? Tu as une carrière en or qui t'attend là-bas, tu as travaillé tellement dur pour ça...

— Je sais, et c'est peut-être absurde. Peut-être que tu vas me prendre pour un fou, mais... Je ne veux pas revivre le fait de partir loin de toi. Pas maintenant que je t'ai retrouvé. Pas maintenant qu'on...

— Couche ensemble ? m'interrompt-elle avec un petit sourire timide.

— Eh bien, oui, probablement que tes délicieuses fesses entrent dans l'équation.

Elle rit, me donnant une petite tape sur l'épaule.

— Espèce de pervers.

Je la serre contre moi et je la sens fondre dans mes bras.

— Tu es importante pour moi, Lena. Tu l'as toujours été, même s'il y a dix ans j'ai fait n'importe quoi. Je sais qu'on ne s'est rien promis quand tout ça a commencé, et je continue à penser que tu es trop bien pour moi, mais... la vérité c'est que, si j'en avais la possibilité, c'est auprès de toi que je voudrais rester.

Pour elle comme pour moi, c'est un moment important.

Un moment qui va décider de notre avenir a tous les deux.

Si on en a un.

Ça a toujours été toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant