Chapitre 45 - Cooper

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Huit jours se sont écoulés depuis l'arrivée de Lena à Dallas.

Nous avons partagé beaucoup de bons moments et j'ai l'impression d'avoir retrouvé la complicité qui nous liait lorsque nous étions enfants. Mais plus le temps passe, et plus je sais qu'il me rapproche de son départ.

Ces quelques semaines passées auprès d'elle sont provisoires. Tout comme celles que j'ai passées à Hillsborough.

J'essaie vraiment de me libérer un maximum de temps pour pouvoir le passer avec elle, parce que, même si elle se montre particulièrement compréhensive, je sais qu'elle est à Dallas pour me voir, en premier lieu.

Depuis son arrivée ici, je songe sérieusement à ce qu'est devenue ma vie.

Dans l'ensemble j'en suis satisfait.

Je veux dire, honnêtement, il serait malvenu de me plaindre. Je mène une existence plus que confortable, et je ne manque de rien.

L'intégration de mon nom au cabinet pour lequel je travaille depuis longtemps déjà se fera de façon officielle le mois prochain.

La maison que j'ai achetée ici est mon havre de paix, et j'aime m'y retrouver après la sortie du travail, lorsque je n'ai personne à voir.

Avant le retour de Lena dans ma vie, j'enchainais les histoires sans lendemain.

Je n'aurais jamais pensé dire ça un jour, mais ce n'est plus ce que je veux. Je crois que l'idée qu'elle reste auprès de moi, pour toujours, me plait.

Oui, ça me plait beaucoup même.

— C'est absolument délicieux, m'exclamé-je.

— Ça te plait vraiment ? J'avais peur d'avoir mis trop de sel.

— Non, vraiment, c'est parfait.

Lena m'a fait la surprise de nous concocter le repas de ce soir.

Quand je suis rentré du travail, elle avait dressé la table et cuisiné un plat délicieux.

Elle me sourit, piquant sa fourchette pour attraper une nouvelle bouchée.

— Je crois que je vais renoncer à me faire livrer désormais et te garder ici. Tu pourrais cuisiner pour moi chaque jour.

Elle affiche une moue sceptique.

— Tu voudrais faire de moi ton esclave en somme ?

Je ris et hoche la tête.

— Mince, je me suis trahi ! Je viens de dévoiler mon plan sans le vouloir. Désolé de te l'annoncer maintenant, mais tu ne retourneras pas à Hillsborough.

— C'est donc ça que tu es devenu ces dernières années ? Un psychopathe cachant sa véritable identité au monde dans des costumes à deux mille dollars ?

— Absolument !

Nous rions tous les deux un moment avant de terminer notre repas.

— Je ne travaille pas demain, est-ce que tu as envie d'aller en ville ?

— J'adorerais ça. Ta maison est super, mais c'est vrai que ça me ferait du bien de sortir un peu.

— Je suis désolé de ne pas être plus disponible.

— C'est bon Coop, je savais à quoi m'attendre en venant ici. C'est normal que tu ne puisses pas quitter ton travail comme bon te semble.

Je sais qu'elle a raison, mais cela m'ennuie quand même alors je suis heureux de pouvoir passer la journée de demain à ses côtés.

— Tu sais que tu es vraiment parfaite ?

— Je sais, mais ça fait toujours plaisir de se l'entendre dire !

Je l'attire pour un baiser.

Lena est comme une drogue, et je suis en train d'y devenir accro.

**************

— Cette ville est incroyable !

Déambulant à travers les rues, Lena s'extasie devant ce qui l'entoure. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses à faire par ici et que comparé à Hillsborough, la ville est gigantesque.

Nous nous arrêtons à la terrasse d'une pâtisserie où je nous prends quelques petites choses à grignoter. Elle semble se régaler et moi je savoure de la voir croquer ainsi dans tout ce que je lui propose.

— Je vais repartir d'ici avec des kilos en plus.

— Arrête, tu pourrais dévaliser l'intégralité des vitrines ici et être toujours aussi jolie.

Ses joues se parent de rose, et je trouve sa réaction adorable.

— Ne dis pas n'importe quoi.

J'attrape sa main sur la table.

— Ce n'est pas le cas.

Elle rit, l'air un peu gêné.

— Bien, qu'est-ce que tu as prévu pour la suite ?

— Je ne sais pas, de quoi tu as envie ?

Elle me lance un regard plus que suggestif.

— Espèce de petite perverse ! lui dis-je en plaisantant. Et dire qu'on parle toujours des hommes !

Mon téléphone sonne, nous interrompant.

— Excuse-moi, il faut que je réponde, lui dis-je.

Lena hoche la tête et continue de grignoter alors que j'entame la conversation.

Un appel du bureau alors que je suis de repos n'est jamais bon signe.

— Bonjour, Cooper, je suis navrée d'avoir à vous déranger, mais le juge Mitchell a accepté une nouvelle audience pour Mark Miller.

— Bonjour Donna. J'imagine que cet enfoiré a su appuyer sur les bons boutons.

Mark Mitchell est l'héritier d'un empire immobilier créé par son père. Sa famille est l'une des plus riches et des plus influentes de la ville. Malgré ça, à presque quarante ans, il continue à faire absolument n'importe quoi.

En général, un pot-de-vin suffit pour que ses frasques passent inaperçues. Mais pas cette fois-ci.

Cette fois-ci, il a été arrêté en possession de drogue et alcoolisé au volant de sa voiture de luxe. Et l'officier en charge de son interpellation a refusé de le laisser filer.

Il y a un mois, nous sommes passés en audience préliminaire et cela ne s'était pas très bien déroulé. Quelque chose me dit que cela ne sera pas mieux demain, surtout si le juge Mitchell a été forcé de planifier ce nouveau rendez-vous par Mr Miller Senior, qui aligne les zéros sans sourciller quand il s'agit de défendre son fils.

— À quelle heure est-elle prévue ?

— Demain, huit heures trente.

Je souffle, et me frotte les tempes. Je déteste avoir à essayer de sauver les miches de cet enfoiré. Et à titre personnel, même si je déteste perdre, je jubilerais de le voir être condamné.

— Merci, Donna. Je serais au tribunal, dites à Mark d'être à l'heure, il n'est pas en posture de négocier.

Elle acquiesce et je raccroche.

— Tout va bien ? me demande Lena.

— Ça va, c'est juste un client pénible qui croit que l'argent peut résoudre tous ses problèmes.

— Tu as souvent à faire à ce genre de personne ?

— Plus que je ne le voudrais, mais ça fait partie du job.

Cela m'a contrarié, mais je passe la journée avec Lena et je choisis de laisser ça de côté, pour l'instant au moins.

— Bon, on ne va pas laisser Mark Miller nous gâcher la journée, j'ai encore un tas de choses à te montrer.

Je me lève et lui tends la main. Elle la saisit et son sourire me fait instantanément oublier ma contrariété.

— Alors qu'est-ce qu'on attend ? 

Ça a toujours été toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant