Chapitre 7 - Lena

995 82 27
                                    

Il est presque minuit et Sofia et moi avons descendu bien plus de verres que ce que nous aurions dû.

Elle a arrêté d'allaiter Charlie récemment. Alors, autant dire qu'il ne lui a pas fallu grand-chose pour avoir du mal à tenir debout. Mais je ne suis pas franchement mieux.

— Votre histoire est tellement romantique ! m'exclamé-je après que Sofia m'ait reparlé des débuts de sa relation avec Carter.

— Mon futur mari a couché avec la fiancée de mon frère, ça n'a rien de romantique, proteste-t-elle.

— Mais il t'a sauvé ! dis-je en levant la main pour l'interrompre.

Ouais, je suis clairement ivre, mais ça n'a pas d'importance. Parce que je passe une excellente soirée.

— Ça ouais, c'était cool ! reconnait-elle avec un large sourire. Carrément cool même. Et après, on a baisé comme des lapins, et c'était dément !

Je recrache le contenu de mon verre, morte de rire.

On est dans un sale état.

— J'aimerais bien que Cooper me sauve moi aussi.

Pendant un court instant, Sofia semble parfaitement lucide.

— Tu es toujours amoureuse de lui n'est-ce pas ?

Je n'aime pas la facilité avec laquelle tout ce que je garde enfoui en moi depuis tout ce temps ressort en ce moment. Mais c'est libérateur.

J'acquiesce sans dire un mot.

Sofia me tend son verre pour le faire tinter avec le mien.

— Aux frères Coleman, qui nous rendent complètement dingues, dit-elle.

Je lui souris et en avale le contenu d'une traite.

Oui, complètement dingues.

Son téléphone se met à sonner alors que nous nous apprêtons à poursuivre.

— Où est ce fichu portable ? lance-t-elle en cherchant frénétiquement dans son sac à main avant de finir par en vider le contenu sur la table.

On dirait le sac de Mary Poppins.

— Ah il est là ! s'exclame-t-elle triomphalement lorsqu'elle le trouve enfin.

J'aperçois le nom de Carter qui apparait sur l'écran avant qu'elle ne décroche.

— Non, je suis toujours au bar. À gauche, dans la commode. Troisième tiroir, Carter ! dit-elle en levant les yeux au ciel.

— Tout va bien ? demandé-je.

Elle place sa main sur le micro du téléphone.

— Carter ne trouve pas les couches, m'explique-t-elle avant de reprendre.

— Voilà, parfait !

Nous venons de finir nos derniers verres d'alcool et avons convenu de repasser à l'eau, mais je sais déjà que j'aurais du mal à me lever le lendemain. Sofia aussi. Elle a une sacrée descente.

— On va appeler un taxi, ne t'inquiète pas.

Oui, il est clair que malgré l'eau ni l'une ni l'autre ne sommes en état de conduire.

— Ce n'est pas utile ! Argh ! OK. Je t'aime aussi, Coleman.

Elle raccroche et je comprends immédiatement que Carter va jouer les chauffeurs.

— Il vient nous chercher, c'est ça ?

— Oui. Depuis l'agression, il s'inquiète beaucoup, je ne peux pas lui reprocher. Je ne me sens nulle part plus en sécurité que quand je suis avec lui.

Ça a toujours été toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant