Chapitre 7

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Arrivée en gare, je fus ravie de voir devant une jolie voiture Nelly, la copine de Maëlle. Au départ, j'avais eu du mal avec la chargée de recrutement. Je la trouvais légèrement superficielle et je n'aimais pas ce que me racontait ma cousine à son propos. Elle semblait hautaine, à prendre les gens de haut. Mais une fois rencontrée, j'avais compris qu'en réalité, c'était simplement une déformation professionnelle qui l'obligeait à analyser les gens et à prendre une certaine distance. Après plus d'un an avec Maëlle, elles avaient finalement décidé de s'installer ensemble dans une nouvelle maison à Auterive, pas loin de Toulouse. Et maintenant, je voyais Nelly comme quelqu'un de la famille.

Après une embrassade rapide, je m'installai derrière, laissant la place avant à Clémence qui, je le savais, avait souvent le mal des transports en voiture. Nelly sourit en nous observant, et démarra. Nous discutions de tout et de rien pendant 10 minutes, jusqu'à l'arrivée dans la jolie petite demeure. Dès qu'elle nous remarqua, Maëlle sortit et se rua vers nous. J'ouvris les bras en grand… et non. Elle se jeta sur ma meilleure amie. Elle la serra fort, visiblement heureuse de la retrouver. J'étais vraiment contente que ma cousine apprécie autant ma meilleure amie. Elles aussi étaient très proches depuis toujours, et je me demande même si elles ne se téléphonent pas plus souvent que ne le fais avec Maëlle.

Enfin, après quelques minutes, ma cousine se décida à me saluer en souriant.

_ Toujours aussi petite !

_ Va te faire foutre…

_ Moi aussi je t'aime !

Elle me fit un gros bisou sur la joue, puis s'avança vers sa compagne pour la saluer aussi. Elle l'embrassa longuement, et je détournai le regard. Je n'avais quasiment pas dormi à force de penser aux lèvres pulpeuses de Clémence, on allait éviter de se mettre des images en tête qui risqueraient de me les rappeler encore.

Au même moment, Abdel, un très bon ami de ma cousine, et maintenant collègue d'ailleurs, que je connaissais depuis maintenant plusieurs années, sortit de la cuisine. Il vint me saluer, en me tapotant la tête.

_ Hello Minimoyz !

Je fis mine de le frapper, puis il salua gentiment Clémence. Il l'avait dragué un jour, mais en réalisant qu'elle était tout juste majeure et qu'il était plus proche de la trentaine que de la vingtaine, il avait arrêté. C'était un type bien, et c'est vrai que Clem ne faisait pas son âge.

Il y avait d'autres amis du couple, je n'en connaissais pas beaucoup. Mais ils avaient l'air tous sympas. Et si Maëlle les appréciait, ça devait être de chics types. La journée et la soirée allaient sûrement être sympas !

***

Quand je disais aux gens que je ne buvais pas d'alcool, on me demandait directement si c'était par problèmatique de santé ou pour une quelconque croyance. Cela n'effleurait l'esprit de personne que je puisse juste ne pas être attirée par l'effet que ces boissons produisent. J'étais de nature sociable et parfois même extravertie, je n'avais jamais eu besoin de substances pour me rendre "fofolle" et me permettre de m'amuser en soirée. Maëlle était comme moi, et plus jeune, nous avions fait une promesse, celle de ne jamais picoler tant qu'on n'était pas attirées par ça. 6 ans après, nous avions tenu toutes les deux cette promesse. Ce n'est pas pour autant que je n'aime pas quand les gens boivent autour de moi, je trouvais même parfois ça très amusant, de les voir pompettes. Mais en réalité, j'avais une raison un peu plus…. secrète. Cette raison était actuellement bien, bien pompette, en train de faire un bière-pong cliché avec les autres trentenaires invités qui, de toute évidence, avaient décidé d'être de nouveau ado le temps de cette crémaillère. En remarquant que Clémence ne supportait pas l'alcool, j'avais fait des recherches et j'avais appris qu'il manquait à certaines personnes d'origine asiatique une enzyme qui permettait de supporter l'alcool. C'était sans doute le cas de Clémence et j'avais pris l'habitude, malgré moi, de veiller sur elle en soirée. Ma meilleure amie avait heureusement l'alcool joyeux, et passait la majorité de son temps à s'amuser avec les gens. Le temps d'une soirée, elle n'était plus réservée, et je crois que ça lui faisait du bien. Jamais elle n'avait eu de black out et jamais elle n'avait frisé le coma éthylique, c'était le plus important.

Assise à côté de Maëlle, qui discutait d'un projet avec Abdel, j'observais les gens autour de moi. Ma cousine et moi étions assez similaires : elle avait quelques copains et quelques amis, mais ses proches se comptaient sur une main. C'était donc essentiellement des connaissances de Nelly qui étaient là ce soir, dont beaucoup du travail.

_ Tu t'amuses, petite cousine ?

_ Ouaip, merci beaucoup de l'invitation.

Son regard suivit Abdel qui rejoignait ma meilleure amie, et Maëlle sourit.

_ Ça a l'air de lui plaire aussi !

_ Ça a l'air ! Dire qu'elle a failli ne pas venir…

_ Ah ?

_ Un gars qui lui plaît l'avait invité à sortir ce soir.

D'un coup, Maëlle se mit à tousser dans son verre. Je lui tapotai le dos, en rigolant :

_ Eh beh, t'etouffe pas ! Elle a beaucoup de succès, tu sais…

Après avoir reprit son souffle et rebut un gorgée de son jus de tomate, Maëlle répondit :

_ Je n'en doute pas… Mais je pensais pas qu'un gars lui plairait.

_ Ah bah si, c'est un gars de la promo. Il est sympa. Ils iraient bien ensemble.

Dire ça me serra un peu la poitrine, mais je devais faire taire les sentiments qui s'étaient rallumés la veille. Quitte à les massacrer à coup de couteau dans mon propre cœur. Souhaitant fuir la conversation, je me levais et tendit la main à Maëlle.

_ On va leur montrer que même sans boire, on peut les exploser ?

_ D'acc !

Mon seule secret (histoire lesbienne) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant