Chapitre 52

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Des toc-toc me réveillèrent. Je pris un moment avant de comprendre que ça provenait de ma porte. Je l’ouvris, et fut surprise de voir Clémence. Elle entra, les sourcils froncés.

_ Trois heures que tu me réponds pas, j'étais inquiète.

_ Oui beh toi, tu m’as pas répondu tout hier. C’est pire.

Zut, je voulais pas être froide. Elle se tourna vers moi, car j'étais toujours devant la porte maintenant fermée.

_ J'étais occupée. J'ai le droit, non ?

_ Bien sûr, et bien c'était la même chose : j'étais occupée.

_ À faire une sieste ?

Je ne répondis pas, ne comprenant pas cette tension. On ne se disputait jamais, alors pourquoi maintenant ?

_ Pourquoi t’es venue si t’es aussi énervée contre moi ?

_ Je suis pas énervée contre toi.

_ Ah bon ? Première nouvelle ! Tu m'évites depuis ce matin, tu me parles pas et là, t'es méga froide !

_ Mais non. Je suis pas énervée contre toi, c’est bon.

Je l’observais, et je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Elle était un peu rougie, et elle ne me regardait pas dans les yeux. Voulant la faire enfin réagir, je déclarais :

_ Tu m’as même pas raconté, pour Quentin.

_ De quoi ?

_ Je l'ai vu tout à l'heure, et il m'a dit que tu avais mis fin à votre relation.

_ On ne sortait pas ensemble…

_ Oui mais vous flirtiez depuis des semaines.

_ J’ai pas envie d’en parler, Alix.

_ Je croyais que ça se passait bien entre vous.

_ Alix, arrête.

Clémence ne semblait vraiment pas bien, mais il fallait que je creuse. Il fallait que je comprenne.

_ Il était super triste. Pourquoi t’as fait ça ?

_ Stop, arrête.

_ Tu m’as dit être perdue mais tu m’as pas dit plus, qu’est-ce qu'il y a ?

_ Arrête Alix, s'il te plaît…

Sa voix était plus faible, et j’avais l'impression qu’elle avait les larmes aux yeux.

_ Dis moi, qu’est-ce -

_ C’est entièrement ta faute !

J'ouvris grand les yeux en voyant l'état dans lequel était Clémence. Elle était toute rouge, des larmes au bord de ses magnifiques yeux, l'air tellement en colère et mal. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Je n'eus pas le temps de répondre, elle continua :

_ Je suis tellement perdue à cause de toi, tu n'imagines même pas ce que tu me fais subir !

Sa voix était forte, en colère. Je fis un pas vers elle, mais elle ne me laissa pas parler :

_ Tu me fais ton coming-out, puis après tu m'embrasses, puis tu commences à voir d'autres filles, mais tu me dis que je suis ta princesse, et après tu me dis que je suis magnifique… Tu te rends compte de ce que ça me fait, moi ? De ce que j'ai dans la tête ? Je comprends rien, je suis tellement perdue et j'ai tellement peur… Je te déteste de me faire subir ça, Alix. Je te déteste de me faire me rendre compte de tant de chose mais de ne pas m'aider du tout.

Mon seule secret (histoire lesbienne) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant