Chapitre 11

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_ Vraiment, ce que je préfère dans le fait de ne pas boire, c'est vous voir tous avec la gueule de bois le matin.

J'hochais la tête de haut en bas, complètement d'accord avec Maëlle qui se moquait clairement de ses amis. Je m'étais trompé, la veille. Même si la plupart des invités étaient des proches de Nelly, ma cousine les appréciait tous, ça se voyait. C'était agréable, dans un sens, de me dire que ma cousine handicapée des sentiments avait réussi à trouver un équilibre. Ça me rassurait pour la suite. Ma suite.

_ Benjamin, demanda soudainement Nelly qui faisait un petit coup de ménage, ça te va toujours de ramener Alix et Clem à la gare puisque tu passes devant ?

_ Yep ! On part vers 10h30 c'est ça ?

Je regardais l'heure : ah oui. Le train était dans même pas une heure, je devais réveiller la marmotte qui me servait de meilleure amie.

En arrivant dans la chambre, je me mordis la lèvre en voyant le corps endormi de Clémence. Comment pouvait-on être aussi belle ? J'avais du mal, parfois, à me dire qu'une femme aussi magnifique et douce m'appréciait. Pas de la manière que j'aimerais, mais d'une manière qui me suffisait amplement.

Je m'assis sur le bord du lit, et lui caressai doucement la joue. Un petit son s'échappa de ses lèvres. Trop mignonne. La première fois que j'avais dormi avec elle, nous étions trop jeunes pour s'en souvenir. Et maintenant…. Je rêvais de dormir à ses côtés chaque nuit. En réalisant ça, je soupirai longuement. J'étais bien pire que Maëlle. J'étais pire qu'une handicapée des sentiments.

N'ayant pas de réponse de la part de Clémence, je la secouai doucement. La couverture glissa, dévoilant ses longues jambes nues. Jamais mon cœur n'avait battu aussi vite.

_ Alix… murmura-t-elle avec une voix endormie.

_ Tu te réveilles enfin. Tu dois te préparer, on ne va pas tarder.

Je ne m'y attendais pas mais tout à coup, ma meilleure amie m'agrippa par le bras et me fit tomber à ses côtés. Elle se blottie contre moi, la tête posée sur mon torse comme très - trop ? - souvent.

_ On doit y aller…

_ Câlin d'abord.

Mon visage était tout rouge, je le savais. Heureusement qu'elle avait les yeux fermés. Par automatisme, je lui caressai les cheveux pour la maintenir éveillée, essayant de calquer le rythme effréné de mon cœur que mes gestes afin de me calmer.

_ Ne fais pas l'enfant, je commence à 12h, je dois à tout prix être au café… Vic va me tuer si elle doit me remplacer aujourd'hui.

Je sentis Clémence se contracter, puis se lever. Évidemment, à peine partie, sa chaleur me manquait déjà. Mais pour une fois qu'elle se levait aussi vite, je n'allais pas le plaindre. Je me redressai alors, en évitant de regarder ses formes bien trop alléchantes. "Alléchantes" ?! Mais depuis quand j'étais aussi perverse… ? Je cachais très bien mes sentiments et mon désir depuis des années, pourquoi maintenant…. ?

_ Qu'est-ce qui t'arrives ? Tu es toute rouge.

_ Oh… je…

Mes yeux la balayèrent de la tête au pied. Clémence fit la moue.

_ Sérieusement, tu es encore gênée de me voir comme ça ? On a prit des bains ensemble !

_ Oui mais, on est des adultes maintenant….

_ Oh….

Soudainement, elle s'approcha de moi, le visage bien trop sexy. Elle était encore à moitié endormie et avec une légère gueule de bois, n'est-ce pas ?

_ Tu me vois comme une femme ?

J'avalais ma salive. Bordel. Bordel. Bordel. Comment pouvait-elle être comme ça ?? Elle était incroyable, quand elle s'amusait à flirter comme ça… Mais moi aussi, je savais flirter.

_ Et si je te disais oui ?

Jamais je n'avais été aussi sérieuse dans ma façon de parler à Clémence. Les yeux rivés dans les miens, je la vis se figer, puis s'éloigner doucement. Elle éclata de rire, mais je la connaissais assez pour savoir qu'elle était perturbée.

_ Allez, arrêtons de plaisanter et allons-y.

Je l'observais finir de s'habiller puis s'éloigner, sans mot. Dis donc… Est-ce que je venais de gagner cette bataille ? S'il suffit de répondre pour la déstabiliser, ça pourrait devenir intéressant, ces jeux de flirt qu'elle apprécie tant…

Mon seule secret (histoire lesbienne) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant