Chapitre 45

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En sortant du travail, ce jeudi, je me sentais exténuée, et pourtant j'avais adoré la journée. Tout en nous occupant des clients, Victoria m'avait expliqué comment elle allait former Mathias. Ma formation datant d'y a seulement un an, je m'en souvenais parfaitement et ça m’avait rendu étrangement mélancolique. Puis elle m’avait donné des consignes pour dimanche, et m’avait fièrement annoncé que pour me remercier de tout ce que je faisais, Camille avait proposé de me donner une prime le mois suivant. J’avais rougis comme une gamine, vraiment heureuse. Le monde du travail ne semblait pas super sympathique, mais je crois que j’avais eu la chance de trouver une boîte très agréable. Je l'avais remercié chaleureusement, et la journée s'était enfin terminée.

Clem : Les gens de la classe n'arrêtent pas de m'envoyer des photos des préparatifs de ce soir…

Moi : Tu veux finalement y aller ?

Clem : Non, mais ça me donne envie de sortir… On va au Cornu ?

Le bar métaleux ne faisait pas forcément de soirée spéciale pour Halloween, et c’est vrai que j'avais envie d’y aller.

Moi : Ok, on y va. Mais faut d'abord que je rentre par chez moi prendre une douche.

Clem : D'acc, je te rejoins chez toi. Mon père a retrouvé le week-end dernier chez mes grands-parents un matelas pneu, je te l'amène.

En lisant ça, je ne pouvais m'empêcher de sourire. Si elle ramenait un lit gonflable, c'est qu'elle comptait dormir chez moi. Est-ce que c'était toujours comme ça, les meilleures amies ? Ou étions-nous quand même spéciales ?

Tout le long de ma douche, la musique super fort grâce à mon enceinte, je réfléchissais à tout cela. Comme d’habitude quand j'étais seule, je me séchais rapidement, enfilais une culotte et sortis de la salle de bain…. Et me retrouvais face à Clémence. En la voyant, j’eus un petit sursaut.

_ Oh putain Clem, qu’est-ce que tu fais déjà là ??

_ Je… j'étais déjà en route, je suis… rentrée.

Je vis ma meilleure amie devenir écarlate, tout en m’observant. Je pris alors conscience de ma quasi nudité, et fus surprise de ne pas me sentir gênée. Mais je ne voulais pas imposer cette vue à une femme hétéro. Je me retournai alors.

_ Tu veux bien m’attraper un soutif et un tee-shirt, s’il te plaît ?

_ Ok.

Je l'entendis se lever de mon lit, et marcher jusqu'à ma penderie. Puis elle s’approcha de moi, et je sentis sa main m’effleurer le dos. Aussitôt, mon corps frissonna. Je me retournais, en attrapant le vêtement que me tendait Clémence. Cela me permit de cacher ma poitrine, mais j'étais si proche de ma meilleure amie… Je la regardais droit dans les yeux, et je n’arrivais pas à déchiffrer son regard. Ne sachant pas quoi dire, je baissai la tête en faisant un pas en arrière.

_ Désolée.

Je la vis cligner des yeux, mais je me retournai quand même pour terminer de m’habiller.

_ De quoi ?

_ De t’avoir fait voir une femme nue alors que tu es hétéro.

Elle ne répondit pas, et je ne savais pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose. J'enfilai mon tee-shirt. Voulant détendre l’atmosphère, je me mis face à elle, en souriant.

_ Super choix, le tee-shirt Faun ! J'aurais trop la classe.

Clémence sourit aussi, et je l’observais à mon tour. Comme souvent, elle portait une chemise avec une jupe. Et comme à chaque fois qu'on allait au Cornu, elle portait le bracelet en cuir Powerwolf que je lui avais offert à son anniversaire il y a quelques années.

_ Tu es très belle, dis-je sans trop l'avoir prémédité.

_ Merci…

Puis je me dirigeais vers mon placard, attrapais un pantalon au hasard. J'étais en train de le mettre et de fermer le bouton, relevant mon tee-shirt car c'était un pantalon taille haute, quand j’entendis :

_ Toi aussi, tu es belle, Alix.

Je souris en la remerciant, et finis de m'habiller en mettant des chaussettes et mes chaussures. Le plus long fut finalement de décider quels bracelets mettre, car j’en avais plusieurs. J’en mis donc deux en cuir noir, ainsi que mon collier fétiche et mes bagues. Enfin prête, je me retournai face à Clémence, toute fière :

_ Et voilà !

_ Bravo, ça t'a pris que vingt minutes.

_ Eh oh, quand tu te prépares, ça dure le double puisque tu te maquilles et tout, t'as rien à dire !

Elle éclata de rire, et je regardai l'heure à ma montre connectée qui était, pour le coup, toujours à mon poignet.

_ Je prépare des pâtes bolo, on a le temps.

_ J’ai envie de manger au Wok to Walk… ça te dit ?

Je faisais les comptes dans ma tête, mais Clémence me coupa.

_ Je t'invite.

_ Ça me va alors !

Mon seule secret (histoire lesbienne) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant