Chapitre 14

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En lisant la proposition de Tania, je me sentis étrange sans trop comprendre la raison. Je réfléchis au cours que j'avais… Histoire de l'information. C'était un cours en amphi sans appel, qui ne m'intéressait pas du tout. Et puis, Clémence allait revenir encore plus proche de Quentin, et je voulais m'épargner cette vue.

Moi : J'ai cours mais ça me va.

Tania : Waaa la rebelle ! On se donne rdv devant la Fnac à Jean Jaurès ?

Moi : Ok, à tout à l'heure

Je relisai plusieurs fois la conversation, ne sachant pas trop quoi en penser. Parler de musique avec une autre fan me plaisait bien et j'adorais me faire de nouveaux amis. Mais quelque chose me perturbait… mais quoi ?

***

J'attendais devant le métro, avec toujours ce même sentiment bizarre en moi. Mon téléphone vibra.

Clem : Tu seches ?

J'allais répondre quand une silhouette attira mon regard. Tania venait de sortir de la bouche de métro, et je pris quelques instants pour l'observer. Je n'avais pas trop fait attention samedi, mais Tania était vraiment une belle femme. Elle avait la peau légèrement bronzée démontrant un été bien rempli, les yeux verts et très beaux, et elle avait les cheveux noirs assez courts avec une frange allant presque jusqu'au niveau des yeux. En me voyant, elle fit un grand sourire et s'approcha de moi, portant deux énormes sacs qui semblaient bien lourds.

_ Hmmm, tu n'avais pas ça, en partant.

_ Ahaha, ma mère a peur que je meurs de faim. Ça te dérange si on s'arrête à ma coloc pour que je dépose tout ?

Je souris, nostalgique des plats de mes parents. Comme je travaillais le dimanche je ne les voyais pas souvent, mais ils me manquaient beaucoup.

_ Allons-y.

***

Dans l'ascenseur pour rejoindre ma chambre U, je regardais ma montre, fatiguée. 20h passée. Tania était vraiment trop énergique et spontanée ! On avait marché jusqu'à chez elle, et ce n'était pas du tout à côté de Jean Jaurès comme je pensais, mais plutôt vers François Verdier. Ce n'était pas bien loin mais j'avais porté un des deux sacs et ça m'avait mis KO. Une fois arrivées à son appartement, j'avais fait la rencontre de deux de ses colocataires qui étaient là. J'avais alors appris qu'ils étaient 7 en tout en colocation, et j'avais du mal à réaliser comment on pouvait consciemment vivre avec autant de monde.

Après ça, Tania m'avait amené chez un disquaire spécialisé en rock et métal. On avait écouté de la bonne musique un moment, en parlant de nos groupes favoris, et elle était repartie avec trois vinyles. Puis on avait de nouveau marché jusqu'à chez elle, et cette fois, ces six colocataires étaient là. J'avais mangé avec eux, notant qu'ils étaient tous très différents mais que ça avait l'air amusant.

En se disant bonne soirée, j'avais eu un drôle de sentiment en faisant la bise à Tania. On n'avait pas parlé une seule fois d'amour et de relation. Mais j'avais compris, je crois bien, qu'elle était intéressée par la gente féminine. Ses amis l'avaient taquiné deux-trois fois à mon propos sans qu'elle réagisse… Et j'avais cru remarquer quelques regards à mon égard qui ne me semblaient pas amicaux. Mais peut-être que je me faisais des films. J'avais déjà été draguée par des hommes, mais jamais par des femmes. Et au vu de mon manque de connaissance dans le domaine, j'ignorais comment les femmes lesbiennes-pan-bi réagissaient entre avec d'autres femmes.

J'ouvris la porte, et en voyant Clémence allongée sur mon canapé-lit, je ne pu m'empêcher de sourire. Pourtant, elle, avait un regard très froid.

_ Tu…

_ Tu ne m'as pas répondu.

Mon seule secret (histoire lesbienne) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant