Mon seule secret (histoire lesbienne)

Chapitre 10

Nop, nop, nop, nop. Je n'appréciais pas bien l'idée que Clémence couche avec Abdel - ou avec quiconque, j'avoue….- mais il était hors de question qu'il vole ma place dans un lit douillet et que je me tape l'horrible vieux matelas pourri qu'Abdel gardait dans son coffre de voiture. J'étais prête à les interrompre, en ouvrant d'un coup la porte de la chambre d'ami mais en voyant Clémence, à demi-nue, en train de se mettre en pyjama, le fil de ma raison sembla se couper net. J'eus le temps d'observer la rondeur de sa poitrine et la jolie couleur de ses tétons avant qu'elle se retourne, surprise.

_ Ah, Alix ! Pourquoi tu rentres aussi soudainement ?!

_ Je, heu, croyais que t'étais avec Abdel… 

Elle enfila rapidement son haut de pyjama et me fixa, déçue.

_ Tu pensais que j'étais pompette au point de coucher avec le meilleur ami de ta cousine ?

Je ne dis rien, perturbée. Je l'entendis continuer, le visage vraiment triste.

_ Sérieusement… C'est comme s'il faisait partie de ta famille… Et il a presque dix ans de plus que moi… Jamais je ne pourrais m'intéresser à Abdel.

Je me mordis la joue, en baissant la tête.

_ Désolée, je ne voulais pas….

_ Parfois, je me demande quelle image tu as de moi…

Mince, je l'avais blessé en laissant entendre qu'elle était capable de baiser avec une sorte de cousin de loin.

_ Désolée… C'est pas ça, c'est que… je…

La vision des seins de Clémence continuaient à rebondir dans mon esprit. La vision, qui rebondissait. Pas les seins. Oh mon dieu, les seins de Clémence qui rebondissent ça serait… Arg, mon bas-ventre me brûlait en imaginant ça.

_ Tu étais jalouse ?

Là, j'eus l'impression que mon cœur s'arrêtait de battre et mon corps arrêta d'un coup de s'exciter tout seul. Clémence m'avait-elle découverte ? Devais-je dire la vérité ? Ou alors la cacher ? Merde, qu'est-ce que je devais dire…

_ Je… je voulais pas me faire voler ma place…

_ Ta place, demanda ma meilleure amie en s'approchant ?

_ Bah… ma place…

Elle se mit à quelques centimètres de mon visage et murmura :

_ Auprès de moi ?

Mince, elle pose trop de questions, la Clémence pompette. Ce n'était plus du flirt pour rigoler là, c'était une réelle torture. Si j'écoutais mes sentiments, je l'embrassais en guise de réponse. En plus je pourrais le faire, ma raison était encore en train d'imaginer sa poitrine rebondir. Mais non. Je n'allais pas gâcher 20 ans d'amitié pour un baiser futile….

_ Ma place dans un lit confortable, répondis-je le plus calmement possible.

_ Oh.

Elle semblait surprise, et fit un pas en arrière. Je la vis secouer la tête, puis sourire.

_ Je vois. Non, cette place t'est réservée, t'inquiète. Allez, allons au lit.

Je m'exécutai, et la sentir à quelques centimètres de moi fut aussi agréable que douloureux. Être amoureuse de sa meilleure amie n'était pas de tout repos. Encore moins quand celle-ci devenait taquine et aguicheuse après avoir picolé…

____

J'essaye d'écrire le plus possible et de vous proposer de petits chapitres assez réguliers, j'espère que ça vous va comme ça. :) Je vais essayer de m'y tenir, promis !

J'adore le personnage d'Alix, ça me tenait à cœur de faire un personnage tout en nuance, un peu décalé, sensible et pourtant très confiant. Bon, c'est une handicapée de l'amour, vous le voyez bien et beaucoup de choses vont se baser là-dessus... Mais j'avais envie de parler de ces personnes dont le cerveau se repose jamais et qui peuvent être très sociables tout en ayant des difficultés avec les sentiments. :D

Qu'en pensez-vous, vous, de cette nouvelle héroïne ?

À bientôt pour la suite !!