Mon seule secret (histoire lesbienne)

Chapitre 51

En rentrant chez moi, j'étais KO mais tellement contente. La journée avait été superbe. Il n’y avait pas à dire, travailler au Café Boisé me plaisait vraiment beaucoup. Et être avec Mathias était vraiment super sympa. JB était resté une heure, et nous avions beaucoup rigolé tous les trois. Les clients étaient chouettes… Vraiment, c'était une bonne journée. Sauf concernant ce message de Clémence… Je lui avais envoyé trois SMS en tout, et aucune réponse. En soit, je n'étais pas inquiète puisqu’elle m'avait laissé entendre qu’elle n’allait plus me répondre, mais c'était… frustrant. Je voulais l'aider si elle n’allait pas bien… J’avais hâte d'être le lendemain pour parler avec elle…

***

Bon, bon, bon. Décidément, il y avait quelque chose qui clochait. Le matin, quand j'étais arrivée, Clémence était déjà avec des gens de la classe, et comme nous n'étions pas seules, je n'avais pas osé lui parler de son message. Mais une fois assise, l'une à côté de l’autre vers le milieu de l'amphi, j'avais essayé de lancer la conversation… qu’elle avait aussitôt arrêté en prétextant vouloir écouter le prof. Ce que je pouvais comprendre, en soit. Que ce soit la pause de la matinée, ou le repas, c'était exactement pareil : Clémence évitait qu’on soit seules et discutait plutôt avec les autres gens de la classe… Super…

Je ne comprenais pas. On avait passé un week-end très sympa et très doux, et quand j'étais partie chez moi samedi soir, tout allait très bien. Qu’est-ce qu’il s'était passé la veille pour qu'elle soit ainsi aujourd'hui ? Blasée, et n’aimant pas le cours de l'après-midi, je décidais de sécher. C'est bon, suivre des cours que je n'aime pas, surtout quand mon cerveau est focus sur autre chose, ça ne sert à rien. Je venais de passer le portail en direction du métro quand je remarquais Quentin assis sur un banc, tout seul. Je m'approchais de lui, sans trop savoir quoi dire :

_ Heu, Quentin ? Le cours a commencé, je crois.

_ Oh, Minipousse. Ah bon ? Zut, j'ai pas vu l'heure. Tant pis.

_ Ça va… ?

Ma jalousie faisait que je n'aimais pas trop Quentin, mais en réalité, il était très sympa. Le voir aussi pâle et tristounet, c'était surprenant. Je m’assis à côté de lui, attendant sa réponse.

_ Bah… C’est jamais facile de se prendre un râteau pareil… Mais c'est la vie, j’y peux rien.

_ Hein, de quoi tu parles ?

Quentin me regarda étonné.

_ Clémence ne t'a pas dit ?

_ À propos de ?

_ De hier.

J'étais vraiment paumée. De quoi parlait Quentin ? Qu'est-ce qui s'était passé, hier ?

_ Elle t’en a pas parlé… Ça m'étonne pas, elle est toujours bizarre quand il s’agit de toi..

_ Attends Quentin, qu’est-ce que tu racontes ?

_ Rien. Je dis juste que ta “meilleure amie” m’a donné rendez-vous hier pour me dire que ça n'allait jamais marcher entre nous et qu'il fallait qu'on arrête de flirter.

Il avait mimé des guillemets durant sa phrase, et sa tristesse sembla se transformer en colère.

_ Alors que, sérieux, ça faisait deux mois qu'on se parlait quasiment tous les jours… J'ai jamais autant donné pour une fille, j'étais tellement sérieux… Elle me plaisait vraiment fort. Mais bon, je fais pas le poids…

Je ne comprenais pas tout. Ça semblait si bien se passer entre Clémence et lui, pourquoi y avait-elle mis fin ? Finalement, Quentin se leva.

_ Ça va passer. Je rentre, ciao Minipousse. Bonne chance

Je le regardais partir, sans savoir quoi dire. Qu’est-ce que c'était que ça ? Au même moment, mon téléphone vibra.

Clem : Tu sèches ?

J’avais envie d'être sarcastique et de lui dire “Tiens, maintenant tu me réponds”, mais si elle avait eu une telle conversation avec Quentin la veille, ça pouvait expliquer son comportement. En réalité, elle ne semblait pas en forme…

Moi : Bui, j’avais besoin de rentrer. Tu viens passer la soirée chez moi ?

Pas de réponse. Soit elle m'évitait encore, soit elle était occupée avec le cours. Tant pis … Je rentrais chez moi, et fis directement une sieste. J’avais tellement envie de parler avec Clémence pour savoir ce qu'il se passait…