Chouette. Le tact de ma chère maman qui n’a aucune idée de ce que les mots “gêne” ou “honte” veulent dire. Même si elle était toute petite dans les années 70, Mégane Delpech incarnait vraiment l’ère hippie. Elle était joyeuse, calme et souriante. Elle aimait la vie, la nature, et ne pensait jamais au négatif. Si quelqu’un m’avait appris la notion d’ouverture d'esprit, c'était clairement elle. Malgré son cri, je souris en me dépêchant d'aller vers elle pour la prendre dans mes bras. J’étais vraiment trop heureuse de la voir.
_ Qu’est-ce que je suis contente de te voir ! Comment tu vas, ma chérie ?
_ Ça va maman, merci. Moi aussi je suis contente de te voir.
Après notre embrassade, ce fut autour de Clémence d’avoir un câlin. En même temps, ma mère jaugea :
_ Tu as perdu du poids, non ? Oswald et Aya ne te nourrissent plus, depuis qu’ils vivent en ville ? On va rattraper ça ce soir. J’ai préparé un bœuf bourguignon !
Clémence rigola, puis on suivit ma mère jusqu'à sa voiture. Celle-ci était couverte de boue, mais ça ne semblait pas déranger sa propriétaire. Elle me lança d'ailleurs les clefs.
_ Je te laisse conduire, histoire que tu ne perdes pas la main !
_ C'est surtout que ça t'arrange, hein ?
Elle éclata de rire, et s’installa à l'arrière pour laisser Clémence devant. Après quelques réglages pour conduire dans de bonnes conditions, je démarrai… et calai.
_ Eh bien Alix, on ne sait plus où se trouve le point de patinage ?
_ Tu pourras me faire des réflexions quand tu passeras réellement le permis.
Clémence me tira la langue, et j'entendis derrière ma mère rigoler. Clémence avait fait plusieurs heures de conduite, mais finalement avait abandonné car la vie à Toulouse ne demandait pas de voiture. Moi…. Le permis avait été éprouvant. On dit souvent que la conduite devient un automatisme, que c'est plutôt simple… mais pour certaines personnes, c'était l’enfer. J’avais eu le code très vite, mais j’avais eu besoin de 47h de conduite pour me sentir prête à passer le permis. Je payais encore chaque mois les 30 euros du permis à 1 euro, et même si ma dette à l'état était loin d'être terminée, j'étais fière de moi.
Concentrée sur la route, je laissais ma meilleure amie et ma mère discuter calmement. Le travail se passait bien, mon père allait bien, tout allait bien. Quand j'écoutais ma mère parlait de son travail à la ferme, je ne pouvais pas m'empêcher de lui être reconnaissante. Accepter que je parte de la maison, faire ma vie où je voulais, que je choisisse mes études… C'était une vraie chance. Plusieurs de nos anciens camarades de collèges et lycées n'avaient pas eu le même destin. La plupart souhaitait travailler dans l'agriculture ou l'élevage, mais ce n'était pas le cas de tous.
Au bout d'une quarantaine de minutes, nous arrivons dans un coin proche d’Ambialet, là où vivaient mes parents depuis des années. Aussitôt sortie de la voiture, Molly et Nato me bondirent dessus. Les deux border collie de mes parents avaient sept ans, et étaient des amours. Me fichant pas mal de la boue, je les calinai aussi, trop heureuse de les revoir. En entendant les aboiements, mon père arriva à son tour. En le voyant, je souris. Il était tout le contraire de ma mère : très terre-à-terre, parfois ronchon, toujours prêt à entrer en conflit s’il le fallait. C'était clairement de lui que venait mon côté casse-cou et téméraire ! Sans un mot, il vint me faire une longue embrassade, avant d’aller saluer Clémence.
_ Toi, tu ne manges pas suffisamment, t'as maigris. Ils te nourrissent plus, tes parents ?
Ah. Finalement, ils se ressemblaient, mes parents. J'éclatai de rire, et avec son répondant qui ne ressortait que quand elle était à l’aise, Clémence répondit :
_ Je mange surtout chez ta fille, et elle ne sait rien faire que des pâtes. C'est pas fou…
Mon père rigola à son tour, et passa son bras sur mes épaules pour m’attirer contre lui.
_ Elle est comme moi, cette gamine ! Il lui faut une femme qui cuisine pour elle !
On ne se disait pas souvent qu'on s'aime, avec mon père, alors ces moments d'affection faisaient du bien. J’humais l'odeur de la nature, si différente de celle de Toulouse. Je n'étais pas une grande fan de la campagne, mais ça faisait du bien d'être chez soi. C’est alors que je tiltai ce qu’il venait de dire. Une femme ? J'allais réagir quand ma même intervint :
_ Je vous ai préparé les lits dans le dortoir, c’est suffisant ?
Clémence tourna la tête vers moi, et sourit :
_ Je prends le lit côté fenêtre !
_ Ah non, hors de question !
Comme quand nous étions enfants, on se rua dans la maison, vers les escaliers, suivies par les chiens qui aboyaient. Mais finalement, monter trois étages en courant, ce n'était plus du tout une habitude. Contrairement à quand nous étions enfants, on arriva dans la chambre complètement essoufflée. Voyant Clémence prendre sa respiration, je fis semblant de glisser pour la laisser s'asseoir sur son lit préféré.
_ Prems….
_ Ok… J’irai… dans le deuxième….
En réalité, on avait l'embarras du choix. Mes parents ont toujours eu tendance à héberger des amis et de la famille, et il y avait une dizaine de lits simples dans ces combles aménagés en grand dortoir.
Allongée sur le dos, mais avec les pieds encore au sol, Clémence semblait exténuée. Taquine, je m’assis à côté d’elle.
_ T’as pas beaucoup d'endurance, dis donc.
_ Tu veux tester mon endurance ?
Je me mordis la lèvre. Mon dieu… Cette phrase était pleine de sous-entendu. Voulant la taquiner jusqu’au bout, je me penchai au dessus d’elle, et demandai :
_ T’es sur ? Attention, je pourrais réellement le vouloir.
Cette fois, je vis ma meilleure amie devenir toute rouge. Merde, j'étais allé trop loin ? J'allais m'excuser quand on entendit :
_ Bon, les enfants !! On est attendu chez les voisins pour l'apéro !
Aussitôt, Clémence se releva, et cria :
_ On arrive !
Elle me lança un regard étrange, et descendit. Mais moi, je n’osais pas bouger. C'était quoi, ce regard ? Seulement de la gêne ? Ou n'y avait-il pas un peu d'autres choses ? Et si oui, quoi…. ?
_____
Hello !
Je suis vraiment désolée de poster aussi peu de chapitres, je suis dans une phase intense et complexe de ma vie ! Rien de bien méchant, mais disons que je n'ai pas souvent le temps d'écrire.J'espère que les taquineries d'Alix vous plairont ! 🥰
À bientôt, j'espère, pour la suite ¡
VOUS LISEZ
Mon seule secret (histoire lesbienne)
RomanceElle, c'est Alix : 1m54, décalée et fière de l'être ! Elle, c'est Clémence : 1m70, réservée et en quête du grand amour ! Elles ont toujours été meilleures amies, et se connaissent par cœur. Mais se pourrait-il qu'Alix cache un énorme secret... ? ...