Chapitre 8

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Visiblement, 9 ans de différence quand la personne concernée avait 20 ans n'était plus un problème. Abdel n'arrêtait pas de coller Clémence et de lui faire les yeux doux. Alors que nous jouions tous au Loup Garou, l'informaticien ne cessait de faire des blagues à Clémence et essayait de trouver qui étaient les ennemis des villageois. 

_ Je vous dit, déclara Clémentine - une collègue de Nelly - que j'ai entendu du bruit du côté de Benjamin ! 

_ C'est que j'ai bu pendant la partie ! 

_ Moi perso, je suis pratiquement sûre que j'ai senti Olivier bouger… 

_ Dis donc, tu parles beaucoup Sophie, ça ne te ressemble pas… 

J'écoutais tout, participant un peu lorsqu'il le fallait. J'avais une forte force de persuasion, mais j'étais assez douée à ce jeu pour savoir que là, je devais ne pas trop me faire remarquer sans pour autant être invisible. Après tout, j'étais le Loup Garou. Et le hasard avait fait que ma meilleure amie était elle aussi le deuxième Loup Garou. Après autant d'années d'amitié, il suffisait d'un regard pour se comprendre. Autant dire qu'ils n'avaient aucune chance. 

La partie continua quelques minutes avec, sans aucun suspens, la victoire des Loup Garous. En gagnant, Clémence leva les bras en l'air de joie, très fière, et fit mine de s'étirer sur moi pour finalement s'appuyer sur mes cuisses. Tandis que la plupart se levait pour se resservir, j'observai la jeune femme, et chuchotai : 

_ Trop d'effort mental pour ton cerveau pompette ? 

_ Affirmatif… Je veux une tequila sunrise…. 

La Clémence un peu ivre était vraiment très mignonne. Si j'étais sortie du placard, j'aurais sans aucun doute cherché à initier un contact... Je me contentais de lui faire un petit massage sur le front quand elle murmura : 

_ J'aime vraiment tes mains… 

_ Tu dis ça à chaque fois que je te fais des papouilles.

D'un coup, elle encra son regard dans le mien et pendant une fraction de seconde, j'eus l'impression qu'elle n'était plus saoule du tout. Sans me lâcher des yeux, elle attrapa ma main avec douceur. Je sentis qu'elle entremêlait nos doigts, puis elle porta ma main à sa bouche pour déposer un léger baiser sur son dos. Un frisson me parcouru de la tête au pied. 

_ J'aime vraiment tes mains. Tout le temps. 

Soit c'était une déclaration d'amitié étrange, soit elle s'amusait à flirter comme elle le faisait souvent durant les soirées. C'était assez récurrent, comme toutes les meilleures amies, après tout. Rentrant dans son jeu, je me baissai pour être plus proche d'elle, et murmurai encore plus bas : 

_ Pourquoi tu aimes mes mains, alors ? 

_ Elles sont douces et… Je sais pas… Je… 

En parlant, elle s'amusait à toucher mes doigts, et mon esprit errait dans des pensées très peu chastes. Je n'avais jamais expérimenté ce que pouvaient faire mes mains, mais je savais très bien tout ce que je rêvais de faire à Clémence avec. J'essayais de calmer mon rythme cardiaque quand ma meilleure amie fit disjoncter mon cerveau. Sans raison apparente, elle mordit le bout de mon index. D'habitude, c'était une boutade entre nous, quand par exemple j'essayais de lui mettre une pichnette ou que je la taquinais en tapotant sa joue. Mais là, ça avait quelque chose de différent. Elle ne serait pas si rien, je sentais juste ses dents autour de ma phalange et sa langue contre ma peau. Une sorte d'alarme rouge se mit à sonner dans ma tête en ressentant une vague de chaleur dans mon ventre. C'était très érotique et sensiel. Trop, même. J'attrapais alors le poignet de Clémence qui tenait ma main et l'éloignait. Surprise, elle me lança un regard interrogateur. C'était rare que je fasse des mouvements brusques. Je bafouillai alors : 

_ Tu… J'aime pas trop quand on joue à ça en public, je préfère le faire à la maison. 

Qu'est-ce que je disais ? Peut-être qu'en fait l'alcool m'aiderait à surmonter ce genre d'épreuve. Désolée, Maëlle, j'allais finir par rompre notre promesse… Puis, en se redressant et en rigolant, Clémence me taquina : 

_ Peut-être que je le referais quand on sera seule chez toi, alors. 

Puis elle se leva, et s'éloigna vers ma cousine qui installait tout pour faire un nouveau jeu. Moi, je n'arrivais pas à bouger. C'était très certainement dû à l'alcool, mais ma meilleure amie était vraiment très dangereuse pour ma libido de lesbienne dans le placard !

Mon seule secret (histoire lesbienne) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant