Une caresse sur ma joue me tira de mon sommeil. J'ouvris doucement les yeux et en voyant le visage de Clémence, à quelques centimètres du mien, je rougis. Ce fut la douleur dans mon dos qui me rappela où j'étais exactement. Je grimaçai de souffrance quand le souffle chaud de ma meilleure amie - bien qu'accompagné de l'haleine pas si agréable que ça du matin - me fit rougir.
_ Alix… Tu as encore dormi par terre alors que nous sommes chez toi…
Je lui souris, en lui attrapant la main.
_ C'est normal, tu semblais fatiguée et tu dormais si bien…
Clémence ferma les yeux un instant, comme si elle prenait un moment pour assimiler ma réponse.
_ Tu sais que je n'aime pas quand tu te sacrifies pour moi.
_ Et tu sais que je n'aime pas te réveiller.
Elle soupira, les joues toutes rouges, et je me mordis l'intérieur de la joue pour ne pas dire de bêtise ou, carrément, faire un geste inconsidéré. Clémence se redressa, en faisant la moue, et j'en profitai pour m'asseoir à côté d'elle en m'etirant.
_ Au lieu de bouder, tu devrais plutôt me remercier, non ?
La franco-japonaise me fixa un instant très sérieusement, puis m'embrassa soudainement sur la joue, à seulement quelques centimètres de ma bouche.
_ Merci, Alix… Mais arrête de faire le chevalier servant, s'il te plaît…
Elle se leva, et j'éclatai de rire en essayant de calmer les battements amoureux de mon coeur.
_ Pourtant je serais un super chevalier servant, tu trouves pas ? Ou même un Prince !
_ Bof, un prince ne fait pas 1m50 et ne danse pas le pogo en festival metaleux…
Je lui tirai la langue en lui montrant mon majeur, et elle s'enferma dans ma salle de bain. Heureusement qu'elle avait toujours quelques habits à la maison…
***
Les jours passèrent doucement, et jeudi était enfin là. Le contrôle du matin fut assez simple même si je n'aimais pas particulièrement la matière. J'étais partie au bout de deux heures alors qu'il durait toute la matinée. Je terminais quasiment toujours plus tôt, et je filais dès que j'avais fini. Contrairement à Clémence qui se relisait jusqu'à la dernière minute pour être certaine de ne rien oublier. Chacun sa manière de travailler, après tout, mais pour ma part : moins je reste dans une salle d'exam et mieux je me porte.
J'en profitai pour partir plus tôt et me rendre déjà au travail. Ce jour-là, Victoria ne travaillait pas car elle était en congé. J'étais donc avec Mathilde, ce qui était assez rare. La jeune femme travaillait à mi-temps les lundi, mardi et mercredi seulement. On avait donc rarement l'occasion de se voir, à part durant certaines vacances. On n'en avait jamais réellement parlé, mais j'avais cru comprendre qu'elle avait un handicap et que c'était pour cette raison qu'elle avait un petit mi-temps.
En arrivant, je fus heureuse de voir Camille, la gérante. Elle et son mari tenaient le café, mais aussi un pub en centre-ville et ils étaient plus souvent là-bas qu'ici. Faut dire qu'avec Victoria comme manager, le Café Boisé tournait très bien.
_ Salut Camille ! Comment allez-vous ?
_ Oh, Alix, contente de vous voir. Je croule sous les papiers en ce moment, mais ça va.
Je lui serrai la main amicalement, en hochant la tête.
_ C'est jamais sympa la compta…
_ Ah ça…
VOUS LISEZ
Mon seule secret (histoire lesbienne)
RomanceElle, c'est Alix : 1m54, décalée et fière de l'être ! Elle, c'est Clémence : 1m70, réservée et en quête du grand amour ! Elles ont toujours été meilleures amies, et se connaissent par cœur. Mais se pourrait-il qu'Alix cache un énorme secret... ? ...