Mon seule secret (histoire lesbienne)

Chapitre 38

Bon. Transporter Clémence pompette, que je connaissais par cœur, jusqu'à chez elle certains soirs, c'était une chose. Devoir gérer ma collègue complètement bourrée, c'était autre chose. Difficilement, je l'aidais à s'asseoir sur un banc proche du bar où nous étions allées. Après le départ de Mathilde, elle avait continué à boire. Puis on était allé manger un bout dans un fast-food et là, elle avait encore proposé de boire, et je n'étais pas parvenue à l'arrêter. Il était donc 2h du matin, j'étais seule avec une femme bourrée en plein hyper centre de Toulouse, et j’avais aucune idée de comment faire pour la ramener chez elle puisqu'elle était euphorique et ne m’ecoutait pas. Dans les moments comme ça, une seule personne me venait en tête, et même s’il était très tard, je l'appelais directement.

_ Sérieux Alix, t’as intérêt à avoir tué quelqu’un et avoir besoin de quelqu’un pour transporteur le cadavre, pour me réveiller à cette heure-là.

Ah, j'avais affaire à la Clémence bougonne. Chouette, elle était trop mignonne.

_ Hm…. ivre morte, ça compte ?

_ Je suis pas bourrée, chantonna Victoria en glissant le long du banc.

_ Mais oui, bien sûr.

_ Tu es avec qui, demanda aussitôt Clémence ?

J’aidais Victoria à se redresser, et répondai en même temps à ma meilleure amie :

_ Avec Victoria.

_ T’as eu un date avec ta collègue ?!

_ Hein ? Bien sûr que non ! On a fêté sa promotion et elle est grave déchirée.

Encore une fois, ma nouvelle responsable cria qu’elle n'était pas bourrée.

_ Oui oui, d’accord. On a compris.

Puis j’ajoutai, cette fois à l’intention de Clémence :

_ Je ne sais pas du tout quoi faire… Elle ne m'écoute pas et je vais pas la porter quand même, si ?

_ Elle habite où ?

_ Dans une résidence vers Argoulets, elle m’a dit.

_ Et vous êtes où, là ?

_ Vers François Verdier. Tu penses que je devrais l'amener aux urgences ?

Clémence sembla réfléchir, et je regardai Victoria qui venait de prendre son téléphone. Elle ouvrit l'application Uber.

_ Non je pense pas, tu-

_ Attends, la coupais-je, elle est en train de commander un Uber.

Je vis Vic terminer son opération, puis elle me montra son téléphone, toute fière :

_ Il sera là dans 45 minutes !

Un peu long, mais bon, c'est pas grave. Il ne faisait pas froid et Victoria ne semblait pas non plus bourrée au point d'être méga malade. Elle ne marchait juste pas droit, et était un peu trop en forme.

_ Alix ? Ça va ?

_ Oui ça va, son Uber arrive dans trois quart d'heures. Désolée de t’avoir dérangé, j’ai paniqué et finalement, elle avait la solution toute seule.

Clémence pouffa de rire, et je trouvais ce son trop mignon.

_ Tu veux que je vienne vous tenir compagnie ?

_ Oh non, je ne veux pas te déranger.

_ Tu m'as déjà dérangé... Je m’habille rapidement et je viens.

Je souris, mon cœur accélérant juste à l'idée de voir Clémence.

***

Ma meilleure arriva une demie-heure après. Le Uber n'allait pas tarder, et Victoria était toujours aussi euphorique. Je ne sais pas comment elle pouvait avoir autant d'énergie, mais en voyant Clémence, elle se mit à taper des mains.