L'enfant prodigue -Tome 2-

21.

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Theme song : Arcade - Joel Sunny
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Trois jours plus tard, en cours de musique, je jouais du violon pour valider mon option. Cette fois-ci la technique primait. La prof est intransigeante sur mon travail. Elle me note différemment des autres, elle sait que je n'entre pas dans les barèmes. Pour moi, ce sont des points facile pour le bac.

Frottant le crin contre mon instrument, je ne regardais pas ma classe autour de moi. Ils m'écoutent tous sans parler. La prof adossée contre son bureau me regarde jouer en plissant les yeux. Elle est à l'affut de chaque défaut dans ma mélodie.

Me concentrant sur mes partitions, je finis par fermer les yeux. Même si elle recherche la technique, je n'ai pas l'habitude de jouer autrement qu'avec mes émotions. Au diable les partitions, il n'y a pas de code dans la musique. S'il y en a, ils ne devraient pas exister.

C'est ce que me répétait maman quand j'étais petite.

Je n'ai jamais été à l'aise de jouer devant ma classe. Je n'aime pas avoir les yeux rivés sur moi quand je suis vulnérable. La musique me met à nu et ça depuis mes 15 ans. Mon violon est devenu un jardin secret depuis que le son qui s'y dégage reflète mon état d'esprit.

Quand je rouvris les yeux, je releva la tete et mon regard fut attiré vers lui. Thomas est dans le couloir. Il discute avec des élèves. L'un lui tendit un papier et il finit par relever la tete vers moi. A travers l'encolure de la porte, on s'échangea un regard. Personne ne pouvait le voir, séparé entre deux mur, il n'y avait que cette faible fente qui nous réunissait.

Continuant ma mélodie, on se fixa pendant quelques secondes... Il fut rappelé par l'éleve devant lui et s'obligea à tourner la tete. Même s'il avait détourné une part de son attention, je savais qu'il pouvait m'entendre. Je sais qu'il écoute...

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Devant la tombe de maman, Thomas me prit dans ses bras. Je tremble et je ne parviens pas à me calmer. Plongeant mon visage dans son cou, je lui avoua ma peine et ma peur.

"Je ne veux pas mourir Thomas..."

Je lui ai dis ça comme s'il pourrait l'en empêcher. Comme s'il pourrait me ranimer. Il caressa doucement mes cheveux et me serra plus fort contre lui. Mon coeur s'appaise en laissant de coté cette date d'anniversaire et ce froid glacial.

"Tu ne vas pas mourir Elena... Si il y a bien quelqu'un qui peut survivre au cancer, c'est toi... Me souffla t-il."

Il embrassa doucement ma tempe et m'éloigna de lui pour que je relève la tête. Sentant ma gorge se serrer, je pinça les lèvres en le regardant dans les yeux.

"Tu es une force de la nature Elena."

Il prit ma main dans la sienne et la serra doucement. Plongé dans l'obscurité avec seulement la lune comme éclairage, je discerna un faible sourire sur ses lèvres.

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Rouvrant les yeux, je vis qu'il avait disparu. Ses mots m'ont portés jusqu'ici. Je suis forte et c'est en partie grâce à son soutient sans faille. Ça fait plus d'une année que je sais qu'il n'est pas qu'un professeur pour moi. Cette nuit là, notre relation à diamétralement changé. Qu'en témoigne la lune, on s'est montré notre affection l'un pour l'autre. Aucun de nous ne sait de quoi il est question. Mais quelques chose nous lie c'est certain...

Me re-concentrant sur ma prof de musique, je termina cette mélodie à l'aide des partitions. Sentant les dernieres notes m'emporter, je me força à rester clouée au sol. Je ne sais pas où je vais mais je n'ai pas peur. Je suis ranimée par cette étincelle et ce mystère. J'en veux plus, je veux connaitre la suite de mon histoire...

Me tournant vers ma prof de musique, je la vis hocher la tête. Je suis a bout de souffle. Je termina ma dernière note et retira mon arc des cordes. Laissant retomber mon violon à bout de bras, je pris le temps de reprendre mon souffle.

Baissant la tete, je pensa à lui. Sa façon qu'il a de s'effacer pour m'aider. Il veille sur moi depuis si longtemps que j'en ai oublié l'epoque où il ne faisait pas parti de ma vie...

"Ok Elena, c'est super tu peux te rassoir.."