Chapitre 25 - Le traquenard

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Alors qu'elle s'apprêtait à dire « statut », Hermione remarqua le regard gris qui la fixait depuis l'autre côté de la cuisine. Elle écarquilla les yeux. Le silence dans son esprit avait endormi sa vigilance. Elle ne pouvait pas être surprise à discuter de lui en cachette après la scène de la veille. Sa mère entra derrière elle, en même temps que Draco, ce qui lui donna des sueurs froides.

— Tu sais, pour moi la beauté n'est qu'un atout parmi tant d'autres, dit Draco. Ce n'est pas à négliger bien entendu, mais ce n'est pas le plus important.

Hermione ouvrit la bouche sans qu'aucun son ne sorte.

— Toi peut-être, répondit sa mère en retirant sa veste, mais pas Ron.

— Maman.

— De toute façon, soit ton ami finira par se rendre compte que la beauté, la richesse, le statut social ne font pas intrinsèquement partie d'une personne, soit il finira par avoir de mauvaises surprises.

Maman !

— Depuis quand la richesse et le statut social font partie des critères de Weasley ? fit Draco.

Hermione frappa son front et quitta la cuisine. Sa mère avait fait un sauvetage magnifique pour la relancer dans la bouse de dragon la seconde suivante. Elle se réinstalla dans le salon et tira un des ouvrages empruntés, ignorant le sourire narquois de Draco.

Sa mère leur apporta une assiette pleine de petits biscuits auxquels Hermione ne toucha pas.

— C'est pour se faire pardonner qu'elle joue à l'elfe de maison ? commenta Draco en examinant l'assiette.

Hermione le fusilla du regard. Il n'insista pas et leurs conversations se limitèrent aux antidotes jusqu'au soir. Lorsque l'après-midi jeta ses rayons orangés dans le salon, son esprit fourmillait d'ingrédients à ciseler, à écraser, à concasser, de temps de repos, de température de flammes, de nombre de tours et pour ne rien améliorer, la présence de Draco prenait de plus en plus de place.

Son père qui lisait son journal dans le fauteuil consulta l'horloge et se leva.

— Ce soir, on va sortir, dit-il.

Hermione se tourna vers sa mère qui acquiesça. Dix minutes plus tard, elle et Draco bouclaient leurs ceintures à l'arrière de la voiture et ils traversaient la ville.

— Où est-ce qu'on va ? Au restaurant ?

— Mieux que ça, répondit sa mère.

Et le mystère resta entier. Hermione observa le défilé des rues dans l'espoir de deviner leur destination. Soudain, ils croisèrent un grand panneau publicitaire aux couleurs bigarrées. Elle plissa les yeux. Le matin, elle discutait de sa mère des préjugés de Draco sur les moldus et là, ils décidaient de les « sortir ». Ce ne pouvait pas être une coïncidence, mais ils n'avaient quand même pas l'intention de lui présenter leur monde comme ça... si ?

Dans la file d'attente, à l'entrée du parc d'attractions, elle se pinça le nez. Si. Exactement comme ça.

— Il y a une nouvelle attraction qui fait sensation, leur dit sa mère.

— Oui, j'ai vu le panneau, répondit Hermione d'un ton sec.

Dans le vaste panel culturel et scientifique que le monde moldu avait à offrir, il avait fallu qu'ils portent leur choix sur un divertissement idiot ? Une fois les billets achetés, son père posa une main sur son épaule et l'entraîna un peu à l'écart.

— Tiens, dit-il en lui tendant deux entrées. Ta mère et moi allons manger en ville et nous vous rejoindrons tout à l'heure.

— Et pourquoi ça ?

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