Chapitre 55 - Juste un Gallion

214 17 11
                                    

La Salle sur Demande leur avait composé un coin confortable, presque une réplique miniature de la salle commune de Gryffondor. Appuyé contre le manteau brûlant de la cheminée, Ron observait la discussion. Harry fixait Hermione, attendant qu'elle réagisse à son excursion dans la salle commune des Serpentards. Elle fixait un point invisible, le regard dans le vague.

— Tu étais au courant qu'ils agissaient comme ça avec lui ?

— Non, répondit-elle dans un murmure. Quand ils l'ont exclu de l'équipe de Quidditch, je me suis doutée que les choses ne se passaient pas aussi bien que Draco le prétendait, mais...

Ses mains se crispèrent l'une contre l'autre.

— Merci Harry.

— Et maintenant ? Qu'est-ce que tu vas faire ?

— Tenter de ne pas empirer les choses pour lui, articula-t-elle en baissant la tête. Et vous aussi. Il a fait son choix, on ne peut plus l'aider.

Ses épaules se mirent à trembler.

— Tu as dit qu'il était où ? demanda brusquement Ron. Une salle de potions ?

— Ron, est-ce que tu as entendu ce que je viens de dire ?

— Oui, répliqua-t-il. Harry ?

Tiraillé entre l'air furibond d'Hermione et l'insistance de Ron, Harry finit par lui indiquer la salle précise. Ron tourna les talons avant que qui que ce soit ne puisse le retenir. Vu la scène qu'il venait de vivre, Malfoy n'était sûrement pas retourné dans sa salle commune. Il fallait qu'il le retrouve avant que d'autres ne le fassent. Ron s'enfonça dans les cachots à la lumière des torches. L'air froid contrastait avec la chaleur de la cheminée qui brûlait son dos un peu plus tôt.

En longeant le couloir des cachots, un léger bruit le fit ralentir, l'oreille tendue. Face à la porte que Harry lui avait indiquée, le bruit le fit plus net. Quelqu'un tentait de réprimer ses sanglots de l'autre côté. Lentement, Ron leva le poing et frappa. Le silence se fit aussitôt. Il lui laissa quelques secondes pour se recomposer avant d'entrer. Malfoy se tenait droit devant une table, et même s'il était évident qu'il venait de pleurer, il semblait prêt à le frapper à tout instant.

— Harry nous a tout raconté, dit Ron en refermant la porte.

Il s'adossa à l'entrée de la pièce, les mains dans les poches. De là, il gardait une distance raisonnablement correcte avec Malfoy.

— C'est supposé m'intéresser ?

— Je doute que tu puisses réparer quoi que ce soit, je ne pense pas que tu y crois non plus.

— C'est bien Weasley, heureusement que tu m'as donné ton avis, je ne sais pas ce que je ferais sans toi.

Ron enfonça un peu plus les mains dans ses poches.

— Si tu as l'impression que tout s'effondre, c'est parce que tu t'appuies sur pas grand-chose.

— Je m'appuie sur ma famille, Weasley. Ce qu'il y a de plus puissant. Même un pauvre doit être capable de comprendre le concept ?

— C'est dans ton intérêt que je suis venu, alors si tu pouvais la fermer Malfoy ! Ta vie n'est pas finie juste à cause de quelques Serpentards et puis tu n'es pas tout seul.

— Je ne sais pas dans quel monde tu vis, Weasley, mais dans le mien, ceux qui restent quand tu es au bord du gouffre sont soit là pour s'assurer que tu t'écrases au fond, soit pour te rendre redevable, parce qu'une aide à ce moment-là, c'est une dette impossible à rembourser.

Ron souffla, moqueur.

— Tu sors avec elle, mais on dirait quand même que je connais Hermione mieux que toi.

Dans tes penséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant