Chapitre 50 - Voyage en Magicobus

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Seule dans la Salle sur Demande, Hermione faisait les cent pas devant la rangée de gros coussins en soie alignés le long des grandes bibliothèques qui couvraient les murs de la vaste pièce. Elle ne cessait de jeter des coups d'œil à sa montre. Quand la porte s'ouvrit, elle se précipita vers Draco.

— Enfin !

Il referma d'un geste sec et son regard méfiant se posa sur le décor.

— Je vois qu'il y a eu du changement.

Son ton la fit ralentir. C'était la première fois depuis des semaines qu'ils se voyaient seuls, elle ne s'attendait pas à une effusion de joie de sa part, mais pas à autant de distance. Lui en voulait-il de l'obliger à se séparer des autres Serpentards ?

— La salle a dû s'adapter aux besoins de nos entrainements.

— Et Potter et Weasley te laissent l'utiliser pour me voir ? Comme c'est aimable de leur...

— Ils sont partis.

Draco plissa les yeux.

— Comment ça « partis » ?

— Ils ont dû quitter le château cette nuit.

Un premier année était venu la chercher avant le déjeuner pour la conduire dans le bureau de Dumbledore. Celui-ci lui avait résumé les évènements de la nuit ; l'attaque de M. Weasley par un serpent et le rêve d'Harry qui lui avait permis d'avertir les secours à temps. M. Weasley avait été transporté à Ste Mangouste et Harry, Ron, Fred, George et Ginny chez Sirius, qui était le plus proche de l'hôpital. En l'écoutant, Draco se laissa tomber dans un des coussins. Hermione l'imita.

— Je vois, dit-il enfin en plongeant les mains dans les poches de son pantalon. C'était ça dont il fallait absolument que tu me parles ?

— Oui, répondit Hermione que sa nonchalance commençait à irriter. Tu étais d'accord pour lutter contre Tu-Sais-Qui, je ne suis pas censée t'en informer quand il se met en mouvement ? Je me disais que ces vacances pourraient être l'occasion de travailler tous les quatre à le contrer, surtout si on les passe au quartier général de l'Ordre du Phénix. Mais tu sais quoi, si je t'ennuie, tu n'as qu'à retourner avec tes amis.

Draco ne bougea pas. Il continuait de la dévisager.

— Nous enfermer, moi, Potter et la belette, au manoir des Blacks est une bonne idée selon toi ? dit-il d'un ton trainant. Sans compter que ce sera la panique si on me surprend là-bas. Ce plan me paraît bien idiot pour t'appartenir. À moins que tu aies une idée derrière la tête ?

S'il n'avait pas employé un ton aussi mauvais, Hermione aurait déjà admis qu'elle espérait passer un peu de temps avec lui. Une intuition lui soufflait que lui n'y pensait même pas.

— Il va falloir que tu sois plus précis, répondit-elle avec froideur.

— Oh par pitié, Granger, ça fait des semaines que tu esquives le sujet !

« Granger » ? Il repassait à Granger maintenant ?

— Mais de quoi est-ce que tu parles ?

— Du renvoi de Potter de l'équipe de Quidditch, s'exclama-t-il.

Hermione croisa les bras, interdite.

— Qu'est-ce qu'il y aurait à dire sur le sujet ?

— Comment tu peux répondre ça alors que tu es venue me confronter à la seconde où le match s'est terminé ! Tu vas me faire croire que tous tes doutes se sont envolés après ça ? Alors que les Serpentards répétaient partout que c'était ma faute ?

Dans tes penséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant