Chapitre 72 - Ce qui a été oublié

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La pièce dans laquelle les Mangemorts les emmenèrent lui était inconnue. Des murs noirs, lisses à l'exception de petites cavités accueillant des feux magiques. La main de Bellatrix broya l'épaule de Draco pour l'obliger à faire face au siège imposant dans lequel Voldemort était tranquillement assis, la tête de Nagini sur ses genoux. À son geste, les Mangemorts écartèrent Ron et lui, laissant Harry au centre.

Draco sentit son estomac se serrer. Cette disposition lui rappelait un souvenir qu'il aurait préféré oublier pour toujours, sauf qu'il n'était pas celui au centre cette fois.

— Nous y voilà. Harry Potter.

Harry demeura stoïque, fixant Voldemort droit dans les yeux.

— Harry, Harry. Ce n'est pas une attitude très polie que tu montres là. Nous avons déjà eu cette discussion. C'est vraiment l'image que tu veux laisser après ta mort ? Un enfant malpoli ?

Plusieurs Mangemorts rirent à la remarque. Ron serra les dents, les yeux fixés sur Harry. Ce dernier ne répondit pas. Il allait se faire tuer. S'il tombait, à quoi ressemblerait le futur ? Tout ce que Draco pouvait imaginer lui faisait froid dans le dos, mais que pouvait-il bien y faire ? Espérer ? Qu'il intervienne ou non, qu'est-ce que cela changerait ?

Alors il laissa se dérouler le face-à-face, détournant les yeux quand Voldemort se lassa de l'attitude d'Harry et bascula de la discussion à la torture. Tenter d'intervenir valut à Ron d'être à moitié assumé par un Stupefix, alors Draco canalisa son sang-froid, profitant de chaque seconde que la cruauté de Voldemort leur offrait.

Jusqu'à ce que les cris de Harry cessent et qu'il lui demande ses derniers mots. Le front contre le sol, Harry ne répondit pas. Le cœur battant, Draco avança d'un pas, se dégageant de la poigne de sa tante.

— S'il ne parle pas, je vais en profiter, lança-t-il, du ton le plus stable possible. Parce que j'ai des questions.

Tous les capuchons des Mangemorts se tournèrent vers lui. Après de longues secondes, Voldemort se détacha enfin de Harry pour pivoter vers lui.

— Oui, je suis certain que tu as beaucoup de questions. Par exemple comment tu as amené ton père à se faire tuer ? Ou encore, laquelle de tes erreurs a précipité tes nouveaux amis entre mes mains.

Draco sentit le sang quitter son visage.

— Comme tout cela est en partie grâce à toi, je suis prêt à t'offrir une chance de te faire pardonner, poursuivit Voldemort d'un ton doucereux qui lui donna la nausée.

Grâce à lui ?

Il mentait.

— Oh, bien entendu, tu ne t'en souviens pas. Qu'en dis-tu Draco, devrais-je te rafraichir la mémoire ?

Draco esquissa un lent signe de tête.

— Comme tu le sais, Nagini t'a surpris à écouter une de nos réunions. À écrire, plus précisément. Pourtant le parchemin que tu m'as montré était vierge.

— J'ai...

— Inutile de prétendre qu'il s'agissait d'un autre parchemin, même si Nagini n'avait pas vu les mots que tu inscrivais s'effacer, l'aura magique qu'il dégageait m'aurait suffi. J'ai chargé ton ami Théodore d'une mission. Enquêter sur ce parchemin et découvrir la source de sa magie. Au début il pensait que l'ingrédient clé était du venin d'acromentule, mais il a eu la présence d'esprit de mentionner le Vivet que tu gardais.

Draco encaissa l'information. En gardant Orron dans le dortoir, il l'avait placé à leur portée. Son mensonge concernant le venin d'acromentule pouvait tromper les Serpentards mais pas Voldemort.

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