Chapitre 59 - La prophétie

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Alors que les membres du Magenmagot quittaient la salle d'audience en s'organisant en toute hâte, ignorant les interpellations de Fudge et des rares encore sceptiques, Lucius Malfoy, lui, ne bougeait pas. Il ne quittait pas Draco des yeux et celui-ci semblait complètement figé par son regard. Le cœur cognant contre sa poitrine, Hermione lui murmura un merci. Il était intervenu quand elle perdait pied, au mépris des conséquences, et elle aurait préféré que les conséquences ne le rattrapent pas si vite.

— On devrait partir. Tu n'as pas envie qu'il te confronte ici, si ?

Draco avala sa salive avec peine.

— Je ne peux pas fuir après ça, dit-il en remuant à peine les lèvres.

Il déglutit quand Lucius se mit en marche vers eux. La salle s'était vidée. Où étaient Harry et Ron ?! Lucius arriva face à eux. La gifle fendit l'air et Hermione fit trois pas en arrière, toute la salle vacillant. La partie de droite de son visage pulsait de douleur, brûlante, mais elle refusa de grimacer.

Draco ne fit pas un geste, toujours figé, les yeux légèrement écarquillés.

— J'ai agi dans notre intérêt, dit-il précipitamment quand son père se détourna d'elle pour s'intéresser à lui. On gagnera bien plus à...

La prise sur sa gorge le fit taire.

— J'ai échoué sur bien des niveaux pour que tu puisses croire, ne serait-ce qu'un instant, que ce que tu viens de faire est justifiable. Ne t'avise plus de remettre les pieds chez moi. Puisque tu tiens tant à ces... nés-moldus et aux traitres à leur sang, va donc vivre avec eux.

Il desserra sa prise et tourna les talons. Draco le regarda s'éloigner, les yeux brillant de douleur ou d'autre chose, et Hermione n'osa rien lui dire. Qu'aurait-elle bien pu dire ?

— Ne parle de ça à personne. Il a dit ça sous le coup de la colère. Il n'en pense rien. Ma mère ne le laissera jamais faire. Je suis leur seul héritier, il ne peut pas... N'en parle à personne.

Hermione acquiesça, espérant, le cœur en miettes, qu'il ne se trompait pas. Ils appelèrent Dobby pour les ramener au château, trop secoués pour remarquer que Dobby l'était aussi. Ce ne fut qu'en découvrant Harry et Ron dans la Salle sur Demande qu'Hermione réalisa que quelque chose clochait.

Tous deux portaient des marques de blessures et une coupure le long de la mâchoire de Ron saignait encore. L'orbe empli de fumée que tenait Harry brillait d'un bleu sombre.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Je ne sais pas exactement, mais...

Harry la posa puis la ramassa. Une voix gutturale s'éleva alors de l'orbe : « Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal, mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre, car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois... ».

Un long silence s'installa entre eux. Hermione se sentait écrasée. Après ce qui venait d'arriver à Draco, c'était au tour d'Harry de se faire écraser par une nouvelle atroce. Il devrait le tuer de sa main ou périr ?

— Bon, dit enfin Draco d'un ton étonnamment calme. Après le Basilic, le journal maudit, ton pote l'évadé d'Azkaban et son hippogriffe et les dragons, j'imagine que la partie où tu dois tuer le Seigneur des Ténèbres ne t'impressionne pas plus que ça ? Tu as déjà fait quelques duels d'échauffement avec lui de toute façon.

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