Chapitre 51 - Le présent

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En rejoignant la chambre que se partageaient Potter et Weasley au manoir des Black, Draco s'attendait aux remarques habituelles du style « qu'est-ce qu'il fait là lui ? » et Weasley ne le déçut pas. Par contre, il ne s'attendait pas à ce que Potter se soit réfugié avec le poulet de malheur de Hagrid parce qu'il croyait avoir été possédé par le Seigneur des Ténèbres, que son rêve était réel et qu'il était le serpent qui avait attaqué le père Weasley. Des informations qui ne semblèrent pas particulièrement perturber Hermione puisqu'elle quitta la chambre en répondant qu'elle allait le chercher.

— Possédé ? fit Draco quand la porte se referma. Pourquoi Potter penserait-il qu'il est possédé ? Pour un rêve ? Et comment ça « Il est avec Buck » ? Buck l'hippogriffe ? Ce volatile est dans le manoir ?

— Si tu le croises, évite de l'insulter cette fois, répondit Weasley d'un ton froid. Oh, quoi que, ne te prive pas. Si ça peut nous débarrasser de toi...

Ginny claqua la langue avec agacement et plus aucun des trois ne prononça un mot jusqu'à ce que Hermione et Potter ne reviennent. Draco eut droit à un très bref signe de tête, probablement la salutation la plus cordiale dont Potter était capable, avant qu'il ne replonge dans ses problèmes d'Élu.

Draco se tint en retrait pendant que Ginny lui faisait remarquer à quel point il était stupide de ne pas se tourner vers elle quand il soupçonnait d'avoir été possédé par le Seigneur des Ténèbres alors qu'elle avait littéralement été possédée par le Seigneur des Ténèbres. Puis Hermione lui rappela qu'il ne pouvait pas avoir été transporté à Londres pour attaquer le père Weasley puisqu'on ne pouvait pas transplaner dans l'enceinte du château et Weasily ajouta qu'il n'avait de toute façon pas quitté le dortoir.

— Donc si j'ai bien compris, le Seigneur des Ténèbres continue de t'envoyer des visions ? intervint Draco.

Il y eut un silence où tous semblèrent se rappeler de sa présence.

— Ce n'est pas qu'il m'en envoie, c'est que j'ai des sortes de... de visions ou de rêves qui le concernent, répondit Potter.

— Au lieu d'aller t'enfermer avec un poulet tueur, tu ferais mieux de les ignorer. C'est sa spécialité d'entrer dans la tête des gens. Et puis ce n'est pas comme si tu pouvais te fier à des informations qui viennent de l'ennemi de toute façon. Enfin, je peux quand même essayer de savoir s'il fait ça volontairement quand je retournerai chez moi.

— Et tu pars quand ? demanda Weasley avec un peu trop d'espoir.

— Dans un instant. Je reviendrai vous partager ce que j'ai trouvé dans une semaine.

— Tu n'as pas besoin de revenir aussi tôt pour nous partager trois infos, ça peut attendre la fin des vacances.

— Ça t'arrangerait bien que je reste loin, hein ? Dommage. D'autres questions auxquelles je pourrais vous apporter des réponses ?

— Oui, répondit Weasley en désignant le bracelet d'or que portait Hermione, légèrement visible sous la manche de son pull.

Elle croisa les bras, le regard soudain fuyant. Pourquoi ?

— Tu as vraiment besoin d'une explication ? J'ai offert un bracelet à ma petite-amie, elle le porte ?

En un instant, l'atmosphère bascula. Hermione vira au rouge, Weasley perdit toutes ses couleurs et un silence tomba sur la chambre. Draco tourna les yeux vers Potter qui arborait la même incrédulité puis Ginny qui s'était détournée de malaise.

Elle ne leur avait rien dit ?

Son sang s'accéléra alors que le contrôle lui échappait.

— Tu ne leur as rien dit ?

Dans tes penséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant