Après avoir reçu le philtre de Mort Vivante, Draco s'était effondré. Incapable de le réveiller, Slughorn l'avait fait léviter jusqu'à l'infirmerie. Qu'il aille s'enfermer avec madame Pomfresh dans son bureau sans même lui prodiguer de premiers soins plongea Hermione dans une angoisse sans nom.
Elle approcha du lit où ils avaient étendu Draco. Sa chemise noire ne laissait pas apparaître ses blessures, mais sa main gauche était brûlée. Hermione prit sa main intacte entre les siennes, espérant sentir une réaction, même infime. Il demeura inerte. Ses yeux la brûlèrent. Le nom du philtre de Mort Vivante parlait pour lui-même et le professeur Slughorn leur avait rappelé la dangerosité qu'elle constituait. Une goutte suffisait... Et la brûlure sur sa peau avait sûrement laissé bien plus qu'une goutte entrer dans son sang.
— Ça va aller, dit Ron d'un ton incertain. Je suis sûr que Slughorn est compétent, c'est quand même Dumbledore qui l'a engagé...
— C'est aussi Dumbledore qui a engagé Lockhart, marmonna Harry, ce qui lui valut un regard noir de Ron, avant d'ajouter, comme si ça lui arrachait la langue : on devrait peut-être prévenir Rogue, lui au moins il sait ce qu'il fait...
— Touchant, Potter.
Tous trois sursautèrent. Le professeur Rogue se tenait derrière eux dans son habituelle cape noire. Son regard sombre s'était posé sur Draco.
— Vous n'avez rien de mieux à faire que de traîner à l'infirmerie le premier jour des cours ?
— Mieux à faire ? répéta Hermione d'un ton aigu.
Elle serra un peu plus la main de Draco. Manquer les cours lui coûtait, mais ignorer s'il se réveillerait était bien pire.
— Comme vous rendre à votre prochaine classe, répliqua le professeur Rogue. Votre présence dérange bien plus qu'elle n'aide. Fichez le camp.
Hermione se leva lentement, sans le lâcher. Elle avait encaissé toutes les injustices dont il faisait preuve à leur égard en silence jusque-là, mais cette fois, professeur ou pas, c'était trop grave.
— Certainement pas.
— Vous ne pouvez donc pas vous passer de monsieur Malfoy jusqu'à demain matin ? Ne soyez pas présomptueuse, Slughorn m'a décrit votre potion et elle est loin d'avoir la qualité requise pour mettre qui que ce soit en danger.
Hermione sentit son visage virer à l'écarlate, à moitié insultée, à moitié soulagée ; Draco irait bien. À contrecœur, et avant qu'il ne retire cent cinquante points à Gryffondor, elle obéit et suivit Harry et Ron hors de l'infirmerie. Juste avant que la porte ne se referme, elle lança un dernier regard à Draco. Étendu les yeux clos, il avait l'air plongé dans un cauchemar. Rogue l'auscultait. Ils ne pouvaient que lui faire confiance.
.*.
Draco flottait dans une espèce de nuage cotonneux. C'était une sensation agréable, jusqu'à ce qu'il réalise que le coton l'emprisonnait, dur, impossible à bouger. Draco ouvrit grand les yeux, la respiration paniquée. La vue du professeur Rogue puis de madame Pomfresh ajouta autant à sa panique qu'elle le rassura.
L'infirmière lui fit boire une potion au goût amer sur laquelle sa paralysie faillit le faire s'étouffer deux fois. Peu à peu, il retrouva le contrôle de ses muscles et dut effectuer plusieurs mouvements sous l'œil attentif de madame Pomfresh avant qu'elle ne le laisse enfin se rallonger. Le professeur Rogue prit aussitôt le relai. Alors que sa léthargie s'estompait, une douleur cuisante s'étendit de son épaule à sa jambe en passant par son dos.
— Vous appliquerez ça matin et soir pour la brûlure, dit le professeur Rogue.
Il tapa sur un bocal rempli d'une mixture épaisse. Draco passa une main sur ses yeux. L'infirmerie était éclairée, mais dehors, la lune était haute dans le ciel.
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Dans tes pensées
Fanfiction[Dramione] Déjà le théâtre de la Coupe de Feu, la quatrième année d'Hermione et de Draco est bouleversée par un second événement, un accident à cause duquel ils se retrouvent prisonniers des pensées de l'autre. C'est une malédiction pour Draco qui n...