En descendant dans les cachots, Crabbe et Goyle sur ses talons et le Vivet en boule au creux de son bras, Draco repassait chacun de ses mensonges pour s'en imprégner. Même face à ces deux idiots, son histoire ne pouvait comporter de failles. Qu'ils soient parvenus à le pousser à ce point au pied du mur ne pouvait signifier qu'une chose...
Orron ébouriffa ses plumes à la chaleur d'une torche. Le ramener dans son dortoir ne l'enchantait pas, mais il n'avait plus le choix. L'oiseau était trop rare pour se balader seul dans la volière. Lorsque le mur de pierre dévoila sa salle commune, Draco repéra Pansy, Blaise, Théodore, Millicent et Daphné assis à un carré de fauteuil.
— Je vais le descendre, dit-il à Crabbe et Goyle avec un signe du menton vers le Vivet. Expliquez-leur.
Les laisser parler en premier lui permettrait de brouiller un peu les versions, au cas où il se tromperait. Ce qu'il ne pouvait pas se permettre.
Il descendit les escaliers menant aux dortoirs. Crabbe et Goyle n'avaient pas réussi à le coincer tout seuls. Ce qui signifiait que tous les autres partageaient leurs soupçons.
À la seconde où la porte se referma sur lui, Draco prit sa tête entre ses mains et Orron s'envola vers la commode avec un sifflement chargé de reproches.
Qu'est-ce qui lui avait pris ?!
Un dîner à observer Hermione applaudir la répartition, rire au discours de Dumbledore, s'outrer d'un commentaire de Weasley à Nick-Quasi-Sans-Tête, son expression pendant la prise de parole d'Ombrage qui indiquait qu'elle en avait compris bien plus que la majorité des élèves présents, l'autorité avec laquelle elle avait pris en charge les premières années puis s'était éloignée dans les étages avec Weasley, et il avait cédé à une stupide pulsion.
Oui, cela faisait un moment que l'envie de l'embrasser lui trottait, peut-être était-elle déjà là lorsqu'Hermione l'avait invité chez ses parents, juste plus discrète, mais par Merlin sortir avec elle ? Il ne pouvait pas sortir avec elle. À quoi pensait-il ? À rien probablement, et c'était justement ça le problème.
Draco sortit son parchemin saisit par un autre doute.
Et si la confrontation avec Crabbe et Goyle la faisait douter par-dessus le marché ? Elle avait été amoureuse de Weasley un long moment, lui pouvait lui offrir une relation calme. Hermione n'était pas du genre à faire un choix basé sur le statut, la fortune ou l'apparence et ça le privait de trois immenses arguments. Si elle le laissait pour un pauvre plein de taches de rousseurs...
Irrité, Draco tira sa plume et écrivit à la va-vite :
« Tu peux me remercier, Crabbe et Goyle sont sous contrôle. »
« De rien, Draco, je suis heureuse que ma formidable intervention ait pu t'aider. Tout ira bien pour Orron ? »
L'oiseau avait droit à plus d'inquiétude que lui ?
« Pas besoin de t'inquiéter pour lui, personne n'oserait toucher une plume de quelque chose qui m'appartient. »
Elle ne répondit pas. Elle était partie là-dessus ? Il ajouta :
« Je dois aller prendre la température auprès des autres Serpentards, va savoir ce que ces idiots sont allés raconter. Surtout, ne pense pas trop à moi. »
La réponse ne se fit pas attendre.
« Oh ? »
Il grinça des dents. C'était tout ? Il froissa le parchemin dans son poing. Tout ça était une erreur et il allait y mettre fin. Sur les bords pliés, des bouts d'encres continuaient à apparaître. Il s'empressa de le lisser.
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Dans tes pensées
Fanfiction[Dramione] Déjà le théâtre de la Coupe de Feu, la quatrième année d'Hermione et de Draco est bouleversée par un second événement, un accident à cause duquel ils se retrouvent prisonniers des pensées de l'autre. C'est une malédiction pour Draco qui n...