ASCENSION Tome 1 : Les voies du pouvoir

Chapitre 43 - Le plan brisé

Général Caius Dravell

Alors que je parcourais le camp, absorbé par mes pensées, Alexandre, mon fils, s'approcha rapidement, son expression trahissant une urgence peu commune.

— Père, nos espions à Valeria ont rapporté des nouvelles.

Je fronçai les sourcils, anticipant une information cruciale. Alexandre avait toujours été un messager fiable, ses nouvelles ne manquaient jamais de gravité et d'importance.

— Et bien, parle, le pressai-je, mon impatience grandissant.

— Le prince Aurélian... il est arrivé sain et sauf à Valeria. Il se trouve actuellement dans le palais du roi Léandre.

Mon cœur s'arrêta un instant. Cette nouvelle était à la fois choquante et frustrante. Comment Aurélian avait-il échappé à nos plans si méticuleusement élaborés ? Et surtout comment avait-il réussi à parvenir jusqu'à Valeria seul.

— Comment est-ce possible ? grondai-je, ma colère montant en flèche. Comment a-t-il pu échappé aux recherches de nos hommes ?

Alexandre secoua la tête, visiblement tout aussi perplexe que moi.

— Nos informations sont limitées, mais il semble qu'un guerrier que Léandre a envoyé chercher, soit impliqué. Il l'a escorté jusqu'au palais royal en toute sécurité.

Cette information résonnait avec une note amère dans mon esprit. Un obstacle imprévu avec lequel il fallait à présent composer.

— Cela complique nos plans, murmurais-je, plus pour moi-même que pour Alexandre. Léandre n'est pas un fou, il m'a l'air intelligent. Il jouera cette carte à son avantage, et nous devons être prêts.

Je me tournai vers Alexandre, mon regard durci par la détermination.

—   Nous devons agir rapidement et avec prudence. Informe nos agents à Valeria de rester en alerte. Nous devons surveiller chaque mouvement du prince, et saisir la moindre occasion ou il se retrouvera seul. Il faut en finir au plus vite avec cette mission, qui commence à me peser lourdement.

—   Je m'en occupe immédiatement, Père.

—   Je t'en suis reconnaissant. La façon dont tu as métamorphosé le corps et utilisé le miroir des illusions était ingénieuse. Mais hélas, notre adversaire s'est montré plus astucieux que nous l'avions anticipé. Nous avons sous-estimé Aurelian. Le Grand conseiller Raymund ne pardonnera jamais un tel échec.

—   Nous avons encore une chance de rectifier le tir, Père. Le jeu n'est pas encore terminé, insista Alexandre, un éclat de défi dans le regard.

—   Pour gagner les faveurs du grand conseiller, je me suis engagé et porté volontaire pour un acte horrible et terrifiant. Il n'y a plus de marche arrière possible maintenant, soupirai-je, un frisson d'appréhension parcourant mon échine.

—   Vous n'aviez guère le choix. Personne ne défie le grand conseiller Raymund et ne lui dit non sans en payer le prix. C'est une réalité que j'ai appris bien assez tôt au sein de la cour, affirma Alexandre avec assurance.

—   Alors, préparons-nous à partir pour Valeria. Notre absence à ce stade serait un signe de faiblesse et de culpabilité. Nous devons assurer la garde du prince, comme il est attendu de nous. En chemin, nous trouverons un prétexte plausible à présenter à Léandre, décidai-je.

Alors que mon brave fils s'éloignait, j'étais plongé dans une réflexion profonde.

La présence d'Aurélian à Valeria change la donne. Léandre est rusé et il sait probablement déjà que nous sommes derrière la tentative d'assassinat. Je vais devoir redoubler de plus de ruse et me préparer à tout scénario. Les enjeux sont élevés, et la partie vient de devenir encore plus complexe. Mais une chose est sûre : je ne laisserais pas Léandre ou le prince Aurélian compromettre nos plans pour la domination de Drevania sur Valeria. Nous sommes des loups blanc, et nous finirons par les asservir, que ça soit en assassinant l'un des nôtre ou par un autre moyen.