ASCENSION Tome 1 : Les voies du pouvoir

Chapitre 28 - L'intronisation

LEANDRE

Tandis que je me tenais dans la grande salle du conseil, dans laquelle j'étais arrivé à temps, le regard fixé sur Darius, je pouvais sentir le poids de chaque regard sur moi. Si j'étais arrivé avec une seconde de plus, à l'heure qu'il est, le trône aurait été entre les mains de mon traître d'oncle. Mon cœur battait fort dans ma poitrine, mais ma voix était ferme lorsque je repris la parole :

—  Dans la dynastie de Drevania, les perles précieuses sont considérées comme étant plus précieuse que l'or. Si cette affaire s'ébruite, votre majesté, vous perdrez leur protection.

La salle était silencieuse, tous les yeux se tournant vers mon père qui se tourna vers Darius. Son regard était dur, et sa voix portait une autorité qui ne souffrait aucune réplique :

— Expliquez-vous Darius !

Darius resta silencieux, le visage impassible, mais je pouvais percevoir la tension dans son regard. Il était acculé, et il le savait.

— Pourquoi vous ne dites rien ? s'emporta mon père impatient, sa voix résonnant dans la salle.

Je restai là, observant la scène se dérouler devant moi. C'était un moment que j'avais soigneusement préparé avec Alden. Un moment ou la vérité éclaterait, mettant à nu ses mensonges et ses manipulations.

Mon retour d'entre les morts était une surprise pour tous et surtout pour Darius. Mais ce n'était que le début. J'avais des preuves, des témoignages irréfutables qui révéleraient la vraie nature de ses agissements et qui enverrons sa tête au pied d'une pique afin de donner l'exemple à quiconque envisagerait de trahir le royaume.

— Père, si son altesse ne veut pas parler, je peux le faire à sa place. Il est l'instigateur de cette affaire. Il a planifié ma mort afin de s'emparer du trône. L'usurpation d'un trône est considérée comme un acte de traîtrise et de rébellion et passible de la peine de mort sans jugement avec effet immédiat. 

Des murmures parcoururent l'assemblée, certains surpris, d'autres sceptiques. Je savais que mes paroles étaient audacieuses, mais j'étais prêt à les soutenir et les clamer haut et fort. J'aurais aimé que Alden soit parmi nous pour voir ça, mais il n'avait pas le droit de pénétrer la salle du conseil qui était interdite aux gardes et aux guerriers.

— j'ai des preuves, continuai-je, des preuves qui montrent que son altesse le prince Darius a manipulé les événements pour servir ses propres intérêts. Il a utilisé la dynastie de Drevania à qui il a envoyé de l'argent et un tribut sans consulter l'ordre du conseil.

Le roi me regarda, son expression passant de la colère à la confusion, puis à une réalisation douloureuse. Darius, quant à lui restait silencieux, mais son masque de contrôle se fissurait petit à petit sous le poids de mes accusations.

—    Pourquoi ne dites-vous toujours rien ? Ces accusations sont-elles vraies ? questionna mon père une nouvelle fois.

—    Oui c'est vrai votre majesté, admit-il enfin.

La salle résonna d'un murmure de surprise et d'indignation masquée. Je restai immobile, ma satisfaction intérieure soigneusement cachée par une expression neutre. Les membres du conseil pour la plupart avaient leurs bouches entrouvertes, choqués par l'aveu de Darius.

Darius, dans un dernier effort de défense, se tourna vers moi, sa voix portant à travers la vaste salle du conseil avec une intensité calculé et gagnant en assurance :

—    Savez-vous votre altesse royale le prince héritier ce que j'ai accompli avec les revenus de ce trafic de pierres précieuses ?

Sa question posée avec une audace presque théâtrale, était destinée à captiver l'auditoire autant qu'à me défier. Il continua, sa voix empreinte d'un mélange de défi et de résignation :