DARIUS
Dans les salles somptueuses de mon palais j'avais rassemblé une cinquantaine de serviteurs et de politiciens, tous plus serviles et flatteurs les uns des autres. Chacun d'eux, un pion dans mon jeu de pouvoir. Un atout pour mon ascension vers le trône. La grande salle brillait de milles feux, illuminée par des chandeliers étincelants, reflétant les visages avides et ambitieux de mes invités.
La table était un spectacle de décadence, couverte de mets fins et de délices exotiques, disposés avec une extravagance qui frisait l'indécence. Des fruits luisants de sucre, des viandes juteuses imprégnées d'épices rares, et des pâtisseries artistiquement ornées s'alignaient. Des carafes de vin scintillantes, remplies de nectars provenant de toutes les régions de l'empire, et de tout les royaumes attendaient d'être déversées dans des coupes cristallines.
Mes partisans, des hommes et des femmes vêtus de leurs plus beaux atours, papillonnaient autour de la salle. Chacun cherchait à se rapprocher de moi, attiré par le pouvoir que je détenais et celui que je convoitai.
Comme le repas allait commencer, je me levai, dominant la salle. Dans ma main, je tenais un verre de vin. Mes yeux balayèrent l'assemblée, s'arrêtant brièvement sur chaque visage, chacun cherchant à capter mon regard, à se nourrir de ma faveur. Je portai alors mon verre en l'air pour trinquer et comme un seul homme, l'assemblée se mit devant moi. Levant leurs verres mes partisans scandaient en chœur :
— Longue vie à son Altesse ! Longue vie à son Altesse ! Puisse-t-elle vivre longtemps et en forme ! Puisse-t-elle vivre longtemps et en forme !
Je me mis à rire, adorant ce que j'entendais. Je m'assis observant le banquet, et je ne pu m'empêcher de penser que les rires étaient forcés et les conversations stratégiques. Soudain, Silas me fit signe de la tête pour me prévenir que Alden était arrivé.
***
Il était dans la grande bibliothèque, agenouillé au sol, soumis, m'attendant. D'un geste arrogant je lui lançais au visage une bourse pleine de pièces d'argent qui atterrit avec un bruit sourd juste devant lui :
— Beau travail la livraison de pierres précieuses, le félicitais-je
Voyant qu'il ne prenait pas la bourse, et qu'il la regardait avec dédain, Silas lui hurla :
— Qu'attends-tu ? Prends-la !
— Nous avons fait passer le double de la quantité habituelle. Répliqua-t-il d'une voix ferme.
— Et alors ? rétorquai-je avec désinvolture.
— Alors, payez-nous le double. Nous méritons une compensation équivalente.
— Comment osez-vous faire de telles exigences ? Tu as oublié qui t'a recueilli et tiré de la misère petit ingrat ? S'emporta Silas, fulminant.
— Nous avons plus de membres dans la bande maintenant. Il est bien normal de les indemniser pour risquer leurs vies dans ce travail illégal et dangereux.
— Espèce de... D'un geste de la main, je stoppai Silas qui était prêt à lui bondir dessus. Pointant du doigts Alden, j'éclatai de rire. Ce petit morveux était devenu bien confiant. Et ça me plaisait.
— Accédez à sa demande. Ordonnais-je alors à mes hommes.
— Oui, votre Altesse.
— Nous allons faire passer de plus grandes quantités à partir du mois prochain. Soyez prêts.
— Très bien. Veuillez m'excuser, monseigneur, me répondit-il sans attendre ma réponse. Il se leva et prit congé immédiatement. Quel homme il était devenu. J'étais fier de lui. Même si je pense qu'il n'a pas encore acquis son plein potentiel et qu'il n'a pas fini de nous surprendre.
Me tirant de mes pensées, Silas se plaça à ma droite et me dit :
— Votre altesse ! Comment ça ? Nous allons faire passer de plus grandes quantités de pierres précieuses ? On pourrait se faire prendre !
Il n'a encore rien compris celui-là. Je donnerai tout pour le remplacer par Alden. Intelligent et prévoyant. Mais Alden était un chien sauvage et indépendant, il fallait que je m'y fasse. Il a quitté la demeure et ne reviendra plus. En revanche il m'est toujours fidèle et c'est le plus important. En attendant je me retrouve une fois de plus obligé d'expliquer à cet imbécile pourquoi il nous fallait plus d'argent :
— Le roi actuel de Valeria va bientôt nommer son héritier de manière définitive et officielle. Ne savez-vous donc pas qu'il me faut envoyer un tribut plus grand pour obtenir le soutien plein et entier de Drevania ?
— Quand bien-même, me chuchota le passeur de pierres à l'oreille. Il était-là depuis le début et il osait enfin se manifester. Seulement, il aurait mieux fait de s'abstenir.
— J'ai déjà l'avantage. Faites-moi confiance, j'ai un plan. Mon frère le roi est gravement malade. Il ne lui reste plus beaucoup de temps. Et vous seriez surpris de savoir ce que le prince Léandre à en tête ces jours-ci.
Quelques incohérences concernant le comportement de notre chère Althea dans ce chapitre. Pourquoi traite-elle avec un homme dont elle ne cautionne pas ses agissements? Avez-vous une idée? Je vous laisse avec cette réflexion. N'hésitez pas à partager avec moi votre réflexion. Mais soyez patients ! Vos réponses arriveront dans les prochains chapitres :) Et si vous voulez jouer un petit jeu je vous laisse proposer une idée pour le prochain chapitre et deviner qui sera le prochain narrateur? :D
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ASCENSION Tome 1 : Les voies du pouvoir
FantasíaDans un monde cruel et impitoyable, une jeune fille kidnappée, et réduit à l'esclavage décide de prendre son destin en main. Elle se retrouve au cœur d'une toile d'intrigues, cachant sa véritable identité. Alors que les tragédies la poursuivent, ell...