ASCENSION Tome 1 : Les voies du pouvoir

Chapitre 5.1 - Jeu de dupes

PRINCE DARIUS (oncle de Léandre et frère du Roi de Valeria)

Je m'assis en face de Lorcan, le fardeau de la journée devenait plus lourd en la présence de ce personnage étriqué et imbus de sa personne. Mais il était primordial de le caresser dans le sens du poil si je voulais un jour usurper le trône de Valeria. Je sers donc un verre à cet idiot, à qui il ne fallait pas que je montre mon mépris.

Lorcan saisit le verre, ses yeux brillants d'une lueur impitoyable et me dit :

« Quand ton neveu Léandre, le prince héritier de Valeria, arrivera à Drevania, je lui ferai payer la libération de ces femmes. Il aurait dû comprendre qu'on ne défie pas l'ordre impérial sans en payer le prix. »

Son ton était tranchant, comme la lame d'une épée prête à frapper. Je hochai la tête, absorbant ses paroles, tout en pesant mes propres ambitions. Le jeu du pouvoir était un échiquier complexe, et je suis bien décidé à y jouer ma part.

« Nous devons veiller à ce que le prince comprenne bien le message. Il doit savoir qu'on ne se joue pas de Drevania sans conséquences. Cependant, veillez à ce qu'il ne revienne pas à Valeria. Comme ça je serai le prochain roi. » Dis-je, ma voix basse et calculatrice.

Lorcan me regarda, un sourire cruel se dessinant sur ses lèvres et ajouta :

— Pour être le prochain roi de Valeria, vous devez gagner les faveurs de la famille impériale et de la cour de Drevania.

— Bien sûr. J'ai déjà élaboré mon plan.

— Un plan, dites vous ?

— Vous le constaterez en temps voulu. Une grosse somme d'argent va être allouée en mon nom à la famille impériale et à la cour de Drevania.

— Je compte là-dessus.

Je contemplai mon verre avec un sourire narquois qui m'échappa. Les machinations politiques tourbillonnaient dans mon esprit. Mon neveu, le prince Léandre était de retour, et avec lui, l'opportunité de renforcer mon pouvoir. Mais chaque mouvement devait être calculé avec précision, chaque décision pesée avec soin. Dans cette partie d'échecs, il n'y avait pas de place pour les faibles, ni pour l'erreur.

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                    Le ciel déversai des torrents de pluie. Je me tenait debout, entouré de mon garde Silas et de mes trois servantes. Elles s'activaient fébrilement sous la pluie, leurs vêtements trempés leur collant à la peau. Elles étaient à la recherche de mes chaussures. L'heure était venue pour moi de retourner à Valeria et de prendre la route, mais leurs recherches semblaient s'éterniser. L'agacement montait en moi. Je commençai à taper du pied. Sentant mon irritation, mon garde lança :

— Où sont les chaussures de son altesse ?

— Elles étaient ici. Répondit l'une des servantes, sa voix tremblante trahissant son désarroi sous la pluie battante.

Soudain, un jeune garçon apparut, traversant la cour trempée et tenant les chaussures dans ses mains :

« Les voilà, » dit-il en s'approchant. Arrivé devant moi, il se mit à genoux, déposant soigneusement les chaussures à mes pieds. « Je les avais mises à l'abri pour les garder au sec. » ajouta il en se relevant. Intrigué, je demandai à Silas :

— Qui est ce garçon ?

— C'est le jeune qui a été heurté par votre cheval l'autre jour. Me répondit Silas.

Le jeune garçon se remit à genoux devant moi sous la pluie battante et me regarda avec détermination :

— S'il vous plaît, emmenez moi avec vous. Je saurai me rendre utile. Je vous le revaudrai.

— Tu me le revaudras ? Comment t'appelle tu ? demandais je en ajustant ma coiffe de maître

— Althe... Alden, je m'appelle Alden ! corrige a-t-il rapidement.

— Alden, dis-tu ? Comment gagneras tu ta pitance ?

Avec une assurance surprenante, il me répondit :

— En vous servant, votre altesse. Je ferai tout ce qu'il faut.

Alors qu'il me fixait de ses yeux implorants, une pensée me traversa l'esprit. En lui, je ne voyais pas qu'un simple enfant cherchant refuge ; je discernais une opportunité, un potentiel inexploité. Peut-être qu'il sera la pièce manquante pour mes desseins.

« Très bien Alden, » dis-je, un plan se formant lentement dans ma tête. « Nous verrons ce que tu vaut. »