ASCENSION Tome 1 : Les voies du pouvoir

Chapitre 82 - L'éveil sous le poids de l'Empire

ALTHEA

Dans cette atmosphère étrangement légère, mon nom résonna à nouveau, tranchant l'air comme un coup de tonnerre.

—   Suivant ! Alden Elarion ! Reggies Brien ! Ernoul Bob !

Je pâlis, mes pieds se mouvant presque malgré eux. Il n'y avait plus de retour possible.

—   Oui, Maître, répondirent les deux acolytes.

Puis Reggies, le plus robuste des deux que j'avais heurté plus tôt, me prit par l'épaule et me dit avec un sourire qui se voulait rassurant :

— Tu es Alden Elarion, n'est-ce pas ?

— Euh, attends...

Il ne me laissa pas terminer et m'entraîna à l'intérieur de la salle d'examen. Le regard fixé sur le sol, je repensais aux mots terribles du Directeur de l'Office : « Quiconque commet une erreur qui déshonore l'Office des Puris Castralis le payera de sa vie... ».

Dans mon esprit, je visualisais déjà la scène : lui, me foudroyant du regard alors que l'un des Gardiens du Vœu me transperçait la tête avec sa Serre de Dragon. La peur s'ancrait dans mes entrailles, ma respiration s'accélérant dangereusement.

Soudain, l'examinateur claqua des mains, me ramenant à la dure réalité.

— Déshabillez-vous !

À côté de moi, mes camarades s'exécutaient sans hésiter, leurs grands sourires contrastant fortement avec mon angoisse. Ils avaient déjà subi la castration, leurs corps témoignant d'une volonté antérieure d'intégrer ce rang étrange, peut-être pour s'attirer les faveurs des instructeurs. Je déviai le regard, l'absence de leurs attributs masculins marquant cruellement la différence avec la présence d'attributs de ceux que j'avais vu précédemment.

Les gouttes de ma transpiration tombaient maintenant audiblement sur le sol froid. Piégée sans échappatoire, je ne voyais aucune issue. L'examinateur, après un bref examen de la castration de Reggies et Ernoul, hocha la tête en approbation.

— C'est bon.

Il apposa alors le sceau de validation sur leurs cartes d'identité de Puris Castralis en formation. Ils levèrent les poings en signe de victoire et s'étreignirent bruyamment, leur bonheur formant un contraste grotesque avec ma terreur.

Tandis qu'ils célébraient leur réussite, je me tenais là, tremblante, cherchant désespérément un plan pour échapper à mon destin imminent. Puis l'examinateur me fixa, ses yeux perçants pesant sur moi avec une attente impatiente.

—   Et toi, jeune homme ? Qu'attends-tu ? Allez, baisse ton pantalon, me pressa-t-il d'une voix qui ne tolérait aucune hésitation.

—   Allez, enlève-le, me chuchota Reggie, l'homme qui m'avait entraîné ici, ses mots vibrants d'un enthousiasme que je ne partageais guère.

Face à mon immobilité et mon regard écarquillé, Reggie me fit de grands yeux, m'incitant encore plus. Il tourna brièvement son visage vers l'examinateur, affichant un sourire forcé.

Je fis un pas en avant, les yeux larmoyants, fixés sur le sol, mon cœur prêt à éclater sous la tension :

—   Eh bien... En fait... Je... je... balbutiai-je, mes mains tremblant si fort que je devais les serrer l'une contre l'autre pour ne pas m'effondrer.

Le formateur se redressa, un pli soucieux creusant son front.

—   Qu'est-ce que tu essaies de dire ? articula-t-il avec une fermeté qui fit gonfler son visage dans mon esprit terrifié.