Chapitre 66 - Vivons heureux vivons cachés

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ALTHEA

Tandis que nous progressions à travers les sentiers escarpés des montagnes, chaque pas nous rapprochai un peu plus de Valeria, mon esprit était habité par une seule pensée : protéger le Prince Aurelian à tout prix et faire éclater la vérité pour libérer mon père. La fatigue pesait sur mes épaules, mais elle était insignifiante face à la détermination qui m'animait. Le poids de la responsabilité me conférais une force que je ne me connaissais pas.

Le Prince, bien qu'épuisé, suivait étonnement mon rythme sans se plaindre. Il avait sûrement enfin compris l'enjeu de notre périple, ou peut-être était-il trop fatigué pour râler. Nous avions encore marché une journée supplémentaire. Ce chemin accidenté était beaucoup plus long et dangereux que les axes principaux mais nous n'avions pas le choix. Nous nous accordions quelques pauses, mais le temps était un luxe que nous ne pouvions-nous permettre. Chaque instant passé ici accroissait le risque d'être rattrapés par nos poursuivants. De plus, la peur de voir mon père souffrir davantage me hantais, me poussant à avancer, malgré la douleur et la fatigue.

Je repensais parfois aux moments passés avec mon père, à la joie éphémère de nos retrouvailles, brutalement éclipsée par la tragédie. La culpabilité me rongeais ; j'aurais dû être là pour lui. Cependant, je savais qu'il n'aurait jamais voulu que je me morfonde. Il m'aurait encouragée à lutter, à me battre pour la justice, pour notre famille.

Le chemin vers Valeria était long et difficile, mais je refusais de laisser le désespoir prendre le dessus. Chaque obstacle franchi, chaque pente ardue escaladée me rapprochai de mon objectif. Je voulais croire qu'une fois à Valeria, la vérité sur cette sombre conspiration sera révélée au grand jour. Que le nom de mon père sera lavé de toute accusation et que justice sera rendue.

Le Prince, à mes côtés, symbolise l'espoir d'un avenir meilleur, d'un empire sauvé des griffes de la corruption. Ensemble, nous formons une alliance improbable, forgée dans l'adversité. Son courage, bien que différent du mien, m'inspirai. Il portait en lui le poids d'un futur monarque, empereur qui plus est, et je ferai tout pour l'aider à atteindre le trône qui lui revenait de droit.

Épuisés de notre longue marche, nous nous étions octroyés une pause bien mérité juste avant de nous installer pour la nuit. Assis au sol, face à face, le prince avait l'air de préparer le terrain pour une proposition sérieuse.

—   Pourquoi ne pas nous dissimuler ici, dans ces montagnes, au lieu de risquer nos vies à Ekousa ? On pourrait bâtir une cabane, y vivre à l'abri des tumultes politiques. Imagine, quelques fidèles de confiance pourraient nous assister. Un vrai havre de paix loin des conflits.

Je l'écoutais sans vraiment écouter, feignant de considérer son idée. Il poursuivi, gagné par son enthousiasme.

—   Nous serions introuvables ici. Dans un an, voir six mois, je serai Empereur. Si tu veux, tu auras un grand château et un domaine aussi grand que Valeria. Si cela ne te suffit pas je t'accorderai la plus belle position à la cour.

Son offre si séduisante pour d'autres, ne trouvait pas d'écho chez moi, façonnée par des épreuves trop dures pour être oubliées. Je me levai, coupant court à ses rêveries :

—   Il est temps de repartir la pause est finie.

—   Tu penses que le roi de Valeria peut t'offrir plus que moi ?

Ignorant sa question, je découpai un morceau de tissu de ma robe.

—   Mais... que fais-tu ?

ASCENSION Tome 1 : Les voies du pouvoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant