Général Caius DravellEn tant que général de l'empire Drevanien, je m'étais toujours tenu à l'écart des intrigues et des jeux de pouvoir qui entouraient la cour, jusqu'à ce que le Grand Conseiller me donne la mission d'assassiner notre Prince. Cependant, a la dernière minute je m'étais ravisé et dans l'ombre j'avais aidé Alden et le prince à échapper aux griffes du Grand Conseiller, une décision que je gardais secrète. Mon devoir envers mon empire était clair, mais mon sens de l'honneur m'a poussé à agir contre les desseins plus sombres de certains de mes compatriotes. Je ne pouvais assassiner le descendant de Ned Adkin, le fondateur de notre empire, cela me hanterai jusqu'à la fin de mes jours.
La nouvelle d'une cargaison d'or et de bijoux arrivant spécialement pour le Prince Darius m'est parvenue tôt ce matin. Une telle livraison n'est pas inhabituelle, mais dans le tumulte actuel elle a éveillé ma curiosité. Quelqu'un avait également rapidement fait part de cette information à Eryndor et Lorcan. J'étais donc persuadé qu'ils partageraient aussi mon intérêt. Mon hypothèse fut rapidement confirmée puisqu'ensemble, accompagnés d'un contingent de soldats, nous nous sommes dirigés vers la cour du palais, anticipant de découvrir cette mystérieuse cargaison.
Rien ne m'avait préparé à la scène qui m'attendait. Dans la cour, sous le regard impassible des statues des anciens héros Valériens, se trouvait Alden, le fidèle protecteur du prince, ligoté à genoux devant la cargaison. Le choc de cette vision fut un coup de tonnerre dans le calme relatif de ma conscience. Alden, guerrier valeureux s'il en était, réduit à l'état de prisonnier devant l'or et les bijoux de Darius. Et il était seul ! Cela était curieux. Son Altesse Impériale serait donc vraiment morte ? Quelle déception.... Moi qui avait misé sur lui.
Les fils du Grand Conseiller, Eryndor et Lorcan, affichaient une mine de circonstance, partagés entre la satisfaction de la capture d'un ennemi et la curiosité face à la cargaison. Pour ma part, un mélange complexe d'émotions me traversait. La loyauté envers mon empire exigeait de moi d'applaudir cette capture, mais un sentiment plus profond, celui de l'honneur et de la dette que je devais à Alden pour sa bravoure passée envers le prince, me rendait la scène amère, surtout en l'absence de son Altesse Impériale.
Soudain, Général Lorcan, d'une démarche assurée, s'approcha de Darel, scrutant la cargaison avec un intérêt manifeste :
— Contient-elle véritablement de l'or et des bijoux ? questionna-t-il, l'expectative teintant sa voix d'une note d'impatience.
— Oui, Monsieur, affirma Darel, une trace d'orgueil dans le ton. C'est moi qui l'ai ramené et j'ai même capturé Alden comme vous pouvez le constater. Vous pouvez vérifier par vous-même.
— Parfait, Eryndor, examine la caisse, ordonna Lorcan, sa voix résonnant d'autorité.
— Général Dravell, c'est vous qui allez vous en charger, répliqua celui-ci, s'avançant vers moi avec l'assurance de ceux qui ne doutent jamais de leur droit de naissance.
Lorcan, moins enclin aux paroles, se contentait de hocher la tête pour approuver la demande de son frère, le regard fixé sur Alden.
— Oui, répondis-je, la voix teintée d'une froideur que je ne me connaissais pas. Examinons donc cette cargaison.
Tout en marchant vers l'immense coffre en bois, je ne pouvais détacher mon regard d'Alden. Là, à genoux, ligoté et vulnérable, il incarnait une vérité que trop souvent nous choisissons d'ignorer : dans cette quête de pouvoir et de richesse, ce sont les plus braves et les plus loyaux qui en paient le prix le plus élevé.
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ASCENSION Tome 1 : Les voies du pouvoir
FantasiDans un monde cruel et impitoyable, une jeune fille kidnappée, et réduit à l'esclavage décide de prendre son destin en main. Elle se retrouve au cœur d'une toile d'intrigues, cachant sa véritable identité. Alors que les tragédies la poursuivent, ell...